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3,36

sur 274 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Du Philippe Delerm, des textes courts, ciselés qui décortiquent des expressions familières de la langue française. Il y apporte son regard, parfois ironique, le plus souvent bienveillant et teinté d'autodérision. C'est toujours un plaisir que de passer un peu de temps avec cet auteur qui propose de si agréables voyages littéraires...
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Avec son dernier-né littéraire, le professeur normand rendu célèbre il y a vingt ans pour La première gorgée de bière ne cesse de publier depuis lors avec succès.

Dans Et vous avez eu beau temps ? La perfidie ordinaire des petites phrases il s'offre le plaisir de décortiquer de nombreuses formules langagières toutes faites qui agrémentent nos rapports à la langue française.
Toujours attentif aux instants fragiles, les petites phrases sont recueillies par notre jardinier-grammairien-amateur-de-mots pour notre plus grand bonheur. Chaque court chapitre est une perle de rosée à lire, et à relire pour la délicatesse de son analyse et la joliesse de son dentelée finement.

Ce livre est selon moi un exercice de salubrité publique, car nous y découvrons de multiples usages et subtilités de la langue française afin, peut-être de pouvoir jouer, nous aussi, avec elle. A travers ces quelques pages, V. Delerm évoque également nos travers où notamment l'obséquiosité vire parfois à la perversion, ou l'imbécilité, au choix.

Tel un Doisneau qui nous raconte une histoire mélancolique du quotidien, Delerm éveille nos sens et met à jour une nostalgie qui nous fait du bien, car elle émoustille notre acuité langagière.

Merci Monsieur Delerm !

Lien : http://justelire.fr/et-vous-..
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J'ai eu la chance de participer en janvier à la rencontre avec Philippe Delerm organisée par Babelio, que je remercie chaleureusement. Je remercie également les éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre.
Philippe Delerm est un homme calme, posé, apaisant. L'écouter fait du bien, et la rencontre fut très agréable.
Le "recueil de textes courts" comme il l'appelle, est un genre que Philippe Delerm affectionne et explore depuis de nombreuses années.
Personnellement, j'ai découvert cet auteur avec sa première gorgée de bière, et j'ai lu depuis un certain nombre de ses recueils. Toujours avec plaisir.
J'aime sa façon de décortiquer un mot, un petit bout d'expression, pour en tirer la substantifique moelle et nous faire découvrir la langue que nous utilisons sous un jour nouveau. J'aime sa façon de mettre le doigt (pardon, la plume !) juste là où il faut. J'aime sa façon de souligner le petit détail qui jusque-là nous avait paru insignifiant.
Certains esprits grincheux vous diront que c'est facile, que c'est répétitif, que Philippe Delerm n'invente rien, qu'il use jusqu'à la corde un procédé simple : qu'ils s'y mettent donc ! J'aimerais bien les voir à l'oeuvre.
Et vous avez eu beau temps se lit comme ses grands frères : par petits bouts, en picorant de-ci de-là comme on pioche dans un paquet de bonbons.
Si je l'ai trouvé un peu moins inspiré que La première gorgée de bière, j'ai eu tout de même beaucoup de plaisir à le parcourir.
Philippe Delerm est un auteur attachant et sensible. Sa définition du bonheur résume bien le personnage : "Le bonheur, c'est d'avoir quelqu'un à perdre." Joli, non ?
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La conversation… un échange de phrases simples, presque banales, sans grand enjeu. Vraiment ? Philippe Delerm, dans Et vous avez eu beau temps ? s'attache à reprendre quelques unes de ces expressions dont nous émaillons nos conversations quotidiennes. Ils nous montre ce qu'elles cachent, ce qu'elles révèlent de nous et de nos belles intentions. L'expression est introduite grâce à une petite histoire dont il a le secret : une rencontre avec une lectrice, une visite à une vieille dame, la queue chez un commerçant… Puis soudainement, il frappe ! il dévoile le coupable, celui qui avançait masqué, qui jalouse, qui commente… L'expression est démasquée ; on comprend brusquement et on ne se laisse plus prendre à ces paroles à double sens – jusqu'à la prochaine fois…. On fera attention nous-même, lorsqu'on sera tenté d'employer ces phrases sournoises « il faudrait les noter », « en même temps je peux comprendre »… et « je reviens vers vous » - promis, c'est fini, cette dernière expression est rayée de la carte....

Et vous avez eu beau temps ? est un petit livre qui se lit rapidement. Les petites histoires sont courtes, agréables, on s'interroge, mais on rit et on s'émeut aussi. Ma préférée s'intitule : Il va partir en Australie – une dame fait dédicacer un livre pour son fils qui va bientôt s'éloigner et qui emportera avec lui "une façon de voir la vie".
Dans tous ces instantanés, on retrouve la « griffe » de Delerm, un style, une écriture choisie – et un regard particulier plein de bienveillance.
Une belle lecture.
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"Et vous avez eu beau temps ? Vous êtes allés à la Pointe ? C'est pas pour dire mais ça n'ira pas plus bas. Là on est davantage sur ceux qui n'en ont pas en veulent. Et encore j'en ai déjà perdu. En même temps je peux comprendre : Celui qui l'a fait ne nous l'a pas vendu..."
"Nous allons vous laisser. Où sont les enfants ? Je ne sais pas ce qu'on leur à fait aux jeunes, ils n'articulent plus maintenant, c'est juste insupportable. Pour être tout à fait honnête avec toi (on peut peut-être se tutoyer) je prèfère Gand à Bruges. Il y a cette espèce de chose comme ça...."
"Tais-toi, tu vas dire des bêtises, il faudrait les noter."
"Abruti va! tu es content ? Tiens, rends-toi utile, donne-moi ça et prends quelque chose."
"Il manque le fils Boudingras, renvoyé de partout, il aimait ça , le Monopoly. C'est grâce au collectif " qu' "on ne peut plus pisser tout seul."
"Bonjour le chien, oui mon brave Milou, là il sait qu'on parle de lui."
Je me suis permis....
de mettre bout à bout quelques titres des 68 chroniques qui forment ce recueil dans la même veine que "la première gorgée de bière" ou "la sieste assassinée". On y retrouve l'humour, le talent et la finesse du seul représentant du genre "instantané littéraire". Je dis bravo parce que...
moi je ne sais pas faire. J'dis ça, j'dis rien. Moi je vous regarde, vous êtes un type dans mon genre. J'ai raison.
Alors...
Est-ce que je décrète que j'ai le droit de me faire plaisir ?
la réponse est oui.
Au fait....
"Tu n'as pas lu "au dessus du volcan"?



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Je me suis régalée avec ce recueil de bons et de méchants mots étalés par la verve de Philippe Delerm, un auteur que j'ai découvert à La Grande Librairie. Ces phrases redondantes qu'on rabâche souvent pour faire conversation, prennent ici une saveur tout autre; c'est à la fois drôle, touchant, pathétique par moments, mais toujours analysé de juste façon. Un ouvrage appréciable tant par son contenu que par la qualité de la langue et de l'écriture. À voir la bibliographie de Philippe Delerm, j'aurai heureusement la chance de me délecter longtemps de la virtuosité de sa prose.
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J'aime ces livres de Philippe Delerm comme j'aime les dictionnaires, les encyclopédies, les miscellanées... des livres que l'on peut ouvrir au hasard, qu'on peut lire et relire au gré du temps qu'on a.
De courts chapitres autour de petites phrases ordinaires que l'on dit, sans penser, qu'il qualifie, lui, de perfides et communes, banales voire familières, triviales.
J'aime qu'il débusque en quelques phrases ce qui ce parle quand on dit ces formules, quand on bavarde, qu'on cause, qu'on signifie autre chose que ce qui s'entend.
Particulièrement, j'aime les pages que Philippe Delerm consacre aux personnes âgées, "ça n'ira pas plus bas", "nous allons nous laisser". J'aime l'affection qu'il témoigne à ces personnes. Je n'y ai vu aucune moquerie, ni dédain.
Le paragraphe sur M. Longueboutte, plein d'émotions pour moi qui viens du même coin que celui où Philppe Delerm passait ses vacances enfant : "et prends toi quelque chose ! est une phrase que j'ai entendue de mon grand-père. Il faisait le généreux, témoignait ainsi de sa prodigalité, celle des gens simples. Quel enfant aujourd'hui va seul à vélo chercher le pain ? Avec de la monnaie ... Aucun.
J'aime l'attention qu'il porte aux petits mots qui sont le sel de la phrase, comme "et" qui relie à un propos qui n'a pas été dit mais qui est entendu entre nous.
Difficile ensuite de ne pas sourire si jamais une des ces phrases nous échappe ou nous surprend...
Un livre que je garde à portée de mains.
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Un ivre que j'ai commencé dans les transports en communs, et ce livre ne fut pas un coup de coeur mais une belle découverte et un bon moment de lecture. La plume de l'auteur est incroyable, le livre se lit facilement et l'auteur met en avant la perfidie des phrases de la vie quotidienne avec justesse et humour. J'ai passé un très bon moment.
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Philippe Delerm décortique dans ce recueil des lieux communs que nous utilisons quotidiennement (ou presque) ; miroir drôle et cruel qui nous renvoie une image souvent peu flatteuse.

Voici deux dialogues imaginés avec la plupart de ces lieux communs…

(Dialogue avec un ami)
- ‘'Tu n'as pas lu «Au-dessus du volcan» ?''
- ‘'Je le lis chez ma coiffeuse''
- ‘'Je crois que je vais faire encore avant toi''
- ‘'Tais toi, tu vas dire des bêtises''
- ‘'J'ai raison''

-‘'J'te joue d'l'harmonica''
-‘'Ca finit quand ?'', '' C'est juste insupportable'', ‘' Donne-moi ça !''
-‘'Tu es content ?'', ‘'Souris-moi''
- ‘'Abruti, va''

- ‘'Tiens, rends toi utile'', ‘' Et prends-toi quelque chose''
- ‘'Pour être tout-à-fait honnête avec toi'', ‘'C'est pas pour nous''
- ‘'Il y a cette espèce de chose, comme ça''
- ‘'Celui qui l'a fait ne nous l'a pas vendu''


(Dialogue entendu sur le trottoir devant mon immeuble)
- ‘'Bonjour le chien'
- ‘'Oui, mon brave Milou''
- ‘'Là, il sait qu'on parle de lui''

- ‘'Où sont les enfants ?''
- ‘'Il manque le fils Boulingras''
- ''Il n'a pas fait son deuil'' ; ‘'Renvoyé de partout'', ‘'Il va partir en Australie''
- ‘'Je sais pas ce qu'on leur a fait, aux jeunes''
- ‘'Ca pousse et ça nous pousse''
- ‘'Ceux qui n'en ont pas en veulent''
- ‘'En même temps, je peux comprendre''

- ‘'Vous êtes allés à la Pointe ?''
- ‘'Ca c'était l'été 98 !''
- ‘'Je préfère Gand à Bruges''
- ‘'Et vous avez eu beau temps ?''
- ‘'On était bien sous la couette'', ‘'J'dis ça, j'dis rien''

- ‘‘Je faisais onze secondes aux cent mètres'', ‘'Et encore, j'en ai déjà perdu!''
- ‘'Moi, je ne sais pas faire''
- ‘'C'est pas pour dire mais…'' ‘'Il en fallait''. ‘'Un jour, peut-être, vous jouerez là, vous aussi''
- ‘'Vous êtes un type dans mon genre''
- ‘'Vous me flattez''

- ‘'Nous allons vous laisser''
- ‘'N'oubliez pas'', ‘'Chez nous c'est trois''
- ‘'Passez un texto en arrivant''


Lequel d'entre nous peut jurer qu'il n'emploie pas plusieurs de ces lieux communs ? Découvrir leur sens profond fait réfléchir et, personnellement, me fera hésiter à continuer à les employer !!
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Observateur du réel, connu pour ses fameux instantanés littéraires, des petits riens pas si anodins, sensibles, tendres, imparfaits, sensoriels, fallacieux, rudes, beaux, sombres, lumineux… Ici, Philippe Delerm est encore une fois le témoin attentif des défauts et autres travers de ses semblables, le scrutateur de nos petites phrases toutes faites dont on use et abuse. Et débusque avec finesse et humour toute la perfidie infusée dans des expressions familières.

Ainsi s'égrènent plus de soixante textes vifs et brefs pour autant de petites phrases telles que : « Je me suis permis… », « Et tu n'as rien vu venir? », « Il n'a pas fait son deuil », « C'est pas pour nous », « Là, on est davantage sur… », « En même temps je peux comprendre », « Vous êtes un type dans mon genre », « Abruti, va », « Ça n'ira pas plus bas », « Tiens, rends-toi utile », « On l'a vu dans quoi, déjà? », « Où sont les enfants? », « Je sais pas ce qu'on leur a fait, aux jeunes… », « Ça pousse et ça nous pousse », « C'est pas pour dire mais… », « Pour être tout à fait honnête avec toi », « Moi, je ne sais pas faire »…

Évidemment l'auteur touche juste en levant le voile sur leur sens profond. On esquisse souvent, en lisant ses mots, un sourire. Un sourire parfois crispé parce qu'on s'identifie… Et la perfidie ordinaire éclate avec une telle netteté qu'elle nous bouscule.

À lire, à partager et à cogiter !
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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