Athlétisme, rugby, football, gymnastique, tennis, cyclisme, curling, judo, escrime, patinage artistique, natation, basket-ball, boxe anglaise sont comme des perles égrenées par Philippe Delerm. Chaque sport a son texte et chaque texte est illustré par de magnifiques et émouvantes photos. Tantôt Delerm met l'accent sur la gestuelle sportive et interprète sa signification (comme la « serviette » du tennisman Patrick Rafter ou encore la foulée de champion olympique du 800 mètres Wilson Kipketer). Tantôt, l'évènement sportif est saisi à travers l'histoire politique du moment : c'est le cas - et de loin mon texte préféré - de l'amitié entre Jesse Owens et Luz Long. Avant de mourir des suites de ses blessures pendant la guerre, Long écrit à Owens: « Jesse, après la guerre va en Allemagne, retrouve mon fils et parle-lui de son père, parle-lui de l'époque où la guerre ne nous séparait pas et dis-lui que les choses peuvent être différentes entre les hommes. Luz. »
Finalement, malgré la souffrance et la rivalité, l'acte sportif est fait d'autre chose que Philippe Delerm décrit éminemment bien dans cette formule : « Les sportifs de haut niveau sont décidément des êtres à part, et leurs gestes nous échappent quelquefois. Qui eût pensé que la volonté de tuer l'autre au combat puisse s'incarner dans la nécessité d'une douceur lingère ? »
Je remercie infiniment l'équipe du site Babelio et les éditions du Seuil de m'avoir offert plus qu'un livre, un véritable présent, dans le cadre de l'opération Masse critique.
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