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Citations sur Le buveur de temps (17)

L'Oise. Un mot ailé,légèrement acide.Quand ils s'en vont jouer par là, c'est avec le sentiment vague d'être en faute. Une odeur un peu âcre annonce le plaisir de l'eau, lié à des barques vert sombre, à un café de plein air abandonné l'hiver.Une sourde émotion leur fait battre le coeur. Ils montent dans les barques enchaînées qui tanguent dans le délicieux vertige d'un jeu à peine défendu.
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Garder chacun ce qui nous faisait le coeur lourd, mais se prêter nos ailes.
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"Parler ne suffit pas. Vous pourriez partager notre souper ? Dans un décors de bois et d'or nous serions mieux pour nous apprendre"
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Tout se perd et tout se confond, tout est léger, tout est fragile. On ne possède rien. Tout juste sans bouger quelques secondes de beauté, une patience ronde, sans désir. Un peu de bonheur sage passe ; on le retient entre le pouce et le majeur de ses deux mains. Il faut toucher à peine.
J'ai appris à toucher à peine, à effleurer. Je venais d'une immobilité complète, et ces gestes me convenaient.
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"A la ligne suivante, le menu nous promettait la compacte perfection d'un mot de passe. The complet (the - toast - confiture). Nous n'avions pas faim, mais cela nous faisait envie dans le silence austere un peu de desordre en couleurs. (...) Il nous apporta la theiere, un pot de gres, des toasts sur une assiete chaude, un gros confiturier ventru de porcelaine. Dedans, c'etait rouge sombre, flamboyant. On peut rester longtemps a explorer les montagnes de confiture. On plonge la cuillere, et des versants s'inventent, translucides, a la crete fragile et vite boulversee. La suspension fait danser sur les glaciers groseille des reflets clairs et des ombres mouvantes. Le garcon reparti, nous avons mange a meme la cuillere pour le plaisir defendu, du bien meilleur en douce. Et puis le the au lait nous pacifia le corps de sa force un peu pale. "
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Nous ne faisions pas de bruit sur la terre, et comme tout semblait nous obéir ! Nous partions loin, le long des quais, où des péniches amarrées pour toujours chantaient le voyage immobile, dans un infime clapotis ; au centre de la ville, sur le fleuve, des gens à notre image avaient du temps pour arrêter le temps, pour saisir la lumière au fil de l’eau. C’étaient des peintres, ou bien des architectes, des décorateurs, voyageurs endormis préservant l’idée de voyage. Nous n’avions pas assez d’argent, mais nous aurions aimé comme eux vivre à quai dans une péniche, un jour suivre le fleuve, et puis qui sait ? On n’imagine pas une péniche sur la mer. (p. 79)
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Des rires, des parfums, des mots sans importance lancés seulement pour être bien.
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Il venait du pays que je ne connaîtrai jamais ; de ce pays étrange que les humains traversent, et dont ils sortent amnésiques ou déchirés. Les amnésiques sont des adultes, et les déchirés quelquefois vont jusqu'au bout des mots le long d'un boulevard, pour s'approcher du haut pays d'enfance.
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Le rythme de la ville s'accordait à nos pas sans objet, rien ne voulait rien dire, et c'était doux. Pas de donneur, pas de donné. Ensemble, simplement pour regarder. Flotter le long des places, anonymes, légers. Garder chacun ce qui nous faisait le cœur lourd, mais se prêter nos ailes.
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Parmi tous ceux qui marchaient dans la ville, vous étiez sûrement le moins pointu, le moins tendu - vous étiez le plus rond. Rond, comme celui qui s'enivre au point de faire basculer le monde étroit des conformismes rectilignes, et sent soudain flotter le corps trop lourd qui l'oppressait. Mais rond surtout comme l'enfant qui ne sépare pas, confond les couleurs, les parfums, en devenant tout ce qu'il touche.
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