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3,31

sur 190 notes
Autant la première gorgée de bière était savoureuse, autant les dessous des petites phrases ne me paraissent pas si affriolants que cela.
D'ailleurs, je n'ai même pas le courage de tout lire et pourtant ce livre n'est pas bien épais !
Philippe Delerm reprend quelques phrases toutes faites, du style " Il a refait sa vie" et nous en livre leur mystère et leur substance. Certes, c'est plutôt bien vu, en général mais cela manque cruellement d'intérêt.
Il y a surtout une chose qui m'a dérangé à la lecture de ces explications de texte très courtes, c'est le ton employé par l'auteur. On a l'impression qu'il se place au-dessus de la mêlée, qu'il considère de haut les "petites gens" qui ont le malheur d'employer ces phrases anodines qui selon lui dévoilent bien des défauts !

Y a un peu plus, je laisse ?
Non merci !
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On pense toujours qu'écrire des textes courts est plus facile qu'un roman. Je ne suis pas d'accord. Ce n'est pas donné à tout le monde de concentrer en peu de phrases l'essentiel de sa pensée, de ses impressions. Et de trouver les mots justes, ceux qui correspondent parfaitement à ce que l'on veut exprimer. L'économie des mots et l'intensité de l'intention...

Philippe Delerm est un maître dans ce domaine. Depuis " La première gorgée de bière" , il ne cesse de m'étonner, de me ravir, je suis admirative devant ses textes, simples en apparence mais , travaillés, ciselés . J'aime sa façon si particulière de transcender le quotidien, souvent poétiquement.

Dans ce recueil, dont le sous-titre nous informe plus précisément sur le thème abordé , l'auteur se penche sur toutes ces petites phrases banales, souvent prononcées, et arrive à nous les rendre plus vivantes, voire inattendues. Et surtout à nous faire réfléchir à tous les non-dits qu'elles contiennent, à ce qu'elles laissent entendre. C'est très subtil et confondant de justesse.

De " Ma grand-mère avait les mêmes" à " On ne vous fait pas fuir, au moins?" en passant par" Y'a pas d'souci" ou" Il pourrait bien neiger", on redécouvre le sens caché, souvent délicieusement cruel de ces phrases apparemment anodines et conventionnelles...

Encore une fois, j'ai voyagé avec délice dans l'univers des mots, grâce à Philippe Delerm . Et quelle jolie idée que cette collection Points , " le goût des mots"!
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Les petites phrases « courantes » relevées par Philippe Delerm sont les suivantes : « il a refait sa vie » ; « y a un peu plus, je laisse ? » ; « n'oubliez pas d'éteindre vos portables », « j'ai moins huit su'l'plateau » ; « je préfère Trouville à Deauville » ; « je vais prendre les matchs un par un » ; « que son frère » ; « v'là l'bord d'la nuit qui vient » ; « c'est maintenant qu'il faut en profiter »…


Dans ce palmarès représentatif, on notera déjà que la plupart des petites phrases que Philippe Delerm a choisi d'analyser sont d'une extraction douteuse et ne relèvent absolument pas du langage courant de la majorité. Ainsi, on découvre souvent des chapitres dont le seul titre suffit à nous déstabiliser. « Je vais prendre les matchs un par un » : comment ? Qui a jamais prononcé cette phrase ? Si le but de l'entreprise était de passer au crible le comportement de ces personnes méticuleuses et organisées jusque dans l'organisation de loisirs aussi triviaux que le sport devant la télé, la démarche pour l'atteindre est tellement artificielle qu'elle biaise d'emblée l'intention. Philippe Delerm avance avec ses gros sabots et tape bien fort des pieds pour qu'on l'entende venir de loin. Lorsqu'il approche, il continue à se faire remarquer en défonçant des portes déjà grandes ouvertes.


Parmi les petites phrases socialement révélatrices, Philippe Delerm nous fait le coup du « n'oubliez pas d'éteindre vos portables » dans une lutte déjà surannée et inutile contre l'envahissement de l'homme par la technologie. Puisque tout a déjà été dit et écrit, on aurait aimé qu'une variation originale sur ce sujet qui ne l'est pas nous soit proposée. Mais non : Philippe Delerm nous sert le même air faussement apitoyé et désolé que les autres contempteurs du téléphone, ceux-là mêmes qui décrochent toujours avant la troisième sonnerie. C'est qu'il ne faudrait pas être trop surprenant… pas trop dérangeant… et faire plaisir à tout le monde, même aux vieux crasseux de la cambrousse. Quand Philippe Delerm s'adresse à cette catégorie de son lectorat, on le remarque tout de suite : aussitôt s'insèrent entre les mots des apostrophes censées traduire un langage parlé typique –« qui sent bon le sud »-, qui respire surtout le peuple, celui des vieux détenteurs de la tradition ou des fidèles artisans levés à l'aube. A la boulangerie : « j'ai moins huit su'l'plateau » -ne cherchez pas à comprendre le sens de cette déclaration avant d'avoir lu le développement édifiant qui l'accompagne. Plus terrorisant encore : « v'là l'bord d'la nuit qui vient » : Philippe, que cherches-tu à nous dire ? qu'essaies-tu de nous faire comprendre ? est-ce qu'on doit rire ? ça marche pas…


La couverture de ce livre devrait spécifier que l'intention de Philippe Delerm n'est pas de nous faire connaître le dessous affriolant des petites phrases mais plutôt de créer des variations personnelles (peu originales) autour de petites phrases qu'il est souvent le seul à avoir l'honneur d'entendre. Ces variations ne cherchent jamais à communiquer des informations ou à révéler les pensées authentiques d'un auteur mais à approcher le plus possible ce qu'il croit être l'opinion populaire. Malheureusement, Philippe Delerm est loin du peuple. Lorsqu'il s'en approche, ça empeste l'hypocrisie, la sympathie exagérée et la tendresse apitoyée. Qu'ils sont braves ces ducons qui regardent la télé (« tiens, l'autre jour j'ai regardé l'imitateur, vous savez, le nouveau ») ou ces bouchers monomaniaques qui devraient ne rien faire d'autre de leur journée que de couper du steak (« Je dirais la même chose de mon boucher, qui a pris sa retraite, et que je croise quelquefois, étonnamment taciturne, lui qui savait distiller des petites phrases d'une sagesse liée au découpage de la bavette ou de l'entrecôte »). Philippe, de qui te moques-tu ? est-ce que ça t'amuse seulement ? En fait, ta grand-mère n'avait sans doute pas les mêmes…
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Tout est dit dans la quatrième de couverture collection "Points" : écrivain et maître confiseur, P. Delerm "décrit comme personne les instants familiers".

Ces expressions sibyllines que nous avons tous prononcées sont familières. Certaines sont bien distillées et percutent notre souvenir comme la madeleine...D'autres ont des explications plus laborieuses.

Pour ce livre : "Je voulais savoir ce que c'était" et puis finalement "ça a été».

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Une trentaine de petites expressions convenues, phrases pirouettes, que l’on dit, plutôt que l’on répète machinalement faute d’imagination, sans trop y penser et surtout sans se préoccuper de leur intime signification, sont mises au jour sous la plume alerte de Philippe Delerm. Cela ne sera pas sans nous rappeler sa fameuse « Première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules » et c’est bien car cette gorgée me fut assez plaisante.


C’était une belle idée, prometteuse de réjouissances, promesse qui, hélas, à mon avis n’a pas été tenue. Il y en a bien deux ou trois par ci par là qui sont bien senties, « on ne vous fait pas fuir au moins », « c’est le soir que c’est difficile », « c’est maintenant qu’il faut en profiter »… mais pour l’ensemble il m’a semblé qu’il a oublié la loupe qui lui aurait permis de les regarder avec un peu plus de profondeur.


Sans compter celles pour lesquelles on n’avait pas besoin de M. Delerm pour nous orienter la torche, comme par exemple son « Y a un peu plus, je laisse ? » ou le « Quel est votre plus gros défaut » que tous les recruteurs en herbe utilisent à tour de bras. Et je ne parle pas des expressions retenues dont l’insipidité vous laisse perplexe telle « On était écroulées » expression très usitée par chacun d’entre nous, comme on sait, et encore moins de celles qu’il est parmi les rares à connaître, telles « J’ai moins huit su’l’plateau » « je vais prendre les matchs un par un » "Que son frère" et qui plus est, l'auteur n’a pas même réussi faire comprendre à la niaise que je suis, ce qu’elles signifiaient vraiment.


Et si encore on avait un peu souri... à part une esquisse avec "Et qu'est-ce que vous allez faire aujourd'hui ?"... et encore !


Enfin bref, « moi j’ai pas bien aimé » et pour être plus précise, disons que je suis plutôt déçue, parce qu’encore une fois cette idée m’avait semblé très intéressante mais malheureusement l’ensemble donne l’impression d’avoir été traité sans soin, « par-dessus la jambe », et encore, je ne suis pas loin de penser que c'est même limite du filoutage littéraire et c’est bien dommage.

Impression accentuée du fait de la mise en page qui comporte presque autant de plages blanches que de textes, dame ! il fallait faire du remplissage avec seulement 34 expressions pour atteindre probablement le nombre de pages minimum requis par le format ; du reste, pour ce faire, 1/5e du livre est utilisé pour la table, les ouvrages du même auteur et ceux de l’éditeur…avec les mêmes répartitions blanc/texte évidemment, voilà voilà !

Pas grave, j'ai pas perdu trop de temps, c'était un livre tout riquiqui dans toutes ses dimensions.
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Un livre qui m'aura beaucoup déçue. Je l'ai trouvé sans intérêt. Il ne m'a rien apporté j'aurai pu m'abstenir de le lire. Ce fût presque une perte de temps.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Tout un florilège de phrases anodines, sibyllines qui l'on entend et que l'on dit sans y penser vraiment : entre le "ça va refroidir" claironné aux enfants, le passe-partout "y'a pas de souci"; et le fameux "il a refait sa vie" ..... Monsieur Delerm est là, il nous dissèque avec humour ces phrases comme des "tranches de jambon "très fines et avec humour ! et l'on s'aperçoit hélas avec stupeur de quelques conversations restent bien insipides et peu intéressantes .......
Heureusement que BABELIO est là ! plaisante lecture mais toutes ces phrases ne relèvent pas de dictons ancestraux...Un peu "facile" , cela manque de spontanéité ! juste pour faire les "yeux doux " au lecteur .......cela qui n'égalera pas "la première petite gorgée de bière" du même auteur ! lu et relu avec délectation !
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Un recueil décevant, même si le titre est racolleur et que toute la collection Points sur les bons mots de la langue française est une petite merveille !
La vision de delerm est très pessimiste, voire méprisante sur les moments classiques de la vie quotidienne et laisse un léger goût amer.Dommage qu'il faille attendre la dernière page pour un peu de nostalgie et de bons sentiments...

Quant à la modestie de l'auteur qui se cite lui même...Peut être faudrait il lui rappeler l'adage de la paille du voisin et de la poutre...
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« Il a refait sa vie », « N'oubliez pas d'éteindre vos portables », « On ne vous fait pas fuir, au moins ? », « Faut arrêter ! », « Y a pas d'souci », … Voilà autant de petites expressions anodines que tout un chacun a pu prononcer, presque par inadvertance, au détour d'une conversation. Ces tournures langagières sont-elles si communes ? Philippe Delerm décide d'y consacrer ici un recueil et se propose d'attribuer à chaque expression une signification psychologique, le tout de manière très plaisante et avec une plume toujours aussi travaillée.

Certaines nouvelles peuvent prêter à (sou)rire. Dans, « Par contre, je veux bien un stylo », la scène se déroule au restaurant, à la fin du repas. L'un des convives, faisant preuve d'une grande libéralité, se décide à régler seul la note. « Tout en poursuivant la discussion, il a sorti son carnet de chèques. » (p. 87) L'expression « Par contre, je veux bien un stylo », fleurit alors sur les lèvres du généreux convive, « légère en apparence, discrète, si naturelle dans le feu de l'action, mais si lourde de sens ». C'est ce sens qu'explore ensuite très finement l'auteur, avec une faculté remarquable dans l'analyse des relations humaines, servie à merveille par un style ciselé.

D'autres nouvelles invitent le lecteur à un peu plus de réflexion, à l'image de « Ça devrait toujours rester comme ça » et sa suite « J'ai horreur de cette phrase ». Voilà une expression réservée le plus souvent « au petit de l'homme », qui peut sonner comme un « voeu extatique et condamné (…) Une formule des plus ambiguës, qui mêle au superlatif de l'adoration du présent une nuance de regret s'adressant à la fois au futur et au passé. » (p. 51) Quels non-dits sont inscrits à la marge de cette expression somme toute banale ? Pour Philippe Delerm, « C'est un salut à la vie qui se plaint de la vie. » (p. 52) Il poursuit sa réflexion en explorant une expression qui souhaite s'inscrire en faux par rapport à la précédente : « J'ai horreur de cette phrase ». « Une composition en abyme s'ouvre là. » (p. 53) Delerm l'explore habilement et conclut par un questionnement qu'offre le bébé à l'adulte : « Même dans sa jovialité épicurienne, le bébé n'en pose pas moins une question métaphysique. Comment faut-il aimer en lui le temps qui passe ? » (p. 55)

La dernière nouvelle m'a semblé poignante, explorant, à travers une expression entendue dans la bouche d'une personne âgée « V'là l'bord d'la nuit qui vient », la question d'une trouvaille langagière qui offre matière à développements poétiques et réminiscences nostalgiques : « le bord de la nuit. La nuit devient une matière, un tissu, les heures s'habillent et nous mettent un manteau. Nos mouvements doivent suivre, s'envelopper dans cette amplitude du ciel, marcher à l'amble. » (p.94)

Un travail d'orfèvre qui vise à dénicher les non-dits, à la marge d'expressions anodines.
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Amoureux des mots, Philippe Delerm nous offre une analyse profonde, souvent malicieuse, de nos tics linguistiques. Et, grâce à elle, nous pousse à réfléchir à la vie, à ce que nous voulons vraiment dire, à ce que ces petites tournures, ces phrases toutes faites – que nous prononçons souvent sans même y penser – signifient réellement et pourquoi certaines nous agacent tant !
De l'autodérision, de l'humour pour un ouvrage qui nous parle de nos travers et de savoir-vivre.
« C'est une de ces émissions radiophoniques où les auditeurs, savamment filtrés, sont censés exprimer la liberté de la voix du peuple. »
Un pur plaisir, un excellent complément de la première gorgée de bière.
Lien : https://sharingteaching.blog..
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