L'auteur nous parle de sa grand-mère. Elle ne l'a pas beaucoup connue. 60 ans de différence représente un monde. Malgré tout elle essaie de reconstituer sa vie, ses chagrins, l'amour qu'elle portait à sa famille et qu'elle ne voulait pas montrer.
Un récit marqué par la tendresse de l'auteur envers son aïeule.
Tu retournais les poignets , les cols de chemises usés. Tu tricotais. Les vieux pulls, tu ne les jetais pas, tu les détricotais. Tirer sur le fil, récupérer la laine pour la réutiliser. Pour ce faire, je m'installais face à toi, les mains tendues , écartées, parallèles, et tu entourais régulièrement la laine autour de mes poignets tandis que j'accompagnais ton dévidage d'un lent mouvement régulier et circulaire avec une concentration sérieuse sous le bavardage , dans une connivence tendre , qui grandissait comme grandissait, sur mes avant-bras, l'écheveau de laine encore un peu frisée. Immobiles, prises dans un tâche fastidieuse et simple, nous avions tout le temps de nous aimer.
Comment reconstituer le puzzle de ta vie ?
Certains espaces peu à peu se remplissent, dessinent un motif, d'autres troués de manques se laissent deviner, mais, ici et là, trop de vide !
Rien ne se reconstitue vraiment.
Tant de pièces manquantes.
Les lieux ne sont rien sans les gens. Les lieux ne sont rien sans les gens qui les habitent. Ce que l'on prend pour une âme n'est que l'alchimie précieuse des vies qui les animèrent. J'en ai toujours eu l'intime conviction.
Quel est le titre correct ?