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EAN : 9782070305094
160 pages
Gallimard (13/01/2005)
3.3/5   71 notes
Résumé :

" Je me souviens de la fraîcheur dansant le long des canicules : le coton un peu rêche de la robe de maman, rose pâle aquarelle ; et d'aquarelle mauve et bleue grand-mère en tablier. Fraîcheur, le verre d'eau sucrée à la fleur d'oranger, fraîcheur le livre blanc glacé, sur le banc le chapeau de paille. "

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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre sublime, long poème en prose touchant, délicat, que je relis toujours avec beaucoup d'émotion, une promenade-souvenir du narrateur, écrivain parisien de retour pour l'enterrement de sa grand-mère , dans un village au bord de la Garonne.

Un hommage magnifique à cette grand-mère, associée dans son coeur aux vacances rêveuses qu'il passait chez elle, avec sa soeur Sylvie, près du fleuve , dans les collines et la campagne. Elle a emporté en disparaissant tous les parfums, toutes les images de l'enfance.

Mais l'auteur sait comme personne, grâce à la magie de ses mots, retranscrire ces instants du passé , les recréer précieusement, les préserver, les illuminer.

" Grand-mère est restée là, dans la lenteur ovale , aquarelle du souvenir, chemins bleus de l'enfance. Dans un jardin abandonné, je vais prendre sa main qui mène à l'heure du goûter , par l'ombre et le soleil étales des vacances".

Mélancolique retour vers l'enfance, aux mille joies éphémères et fulgurantes...
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Ce tout petit roman est une véritable madeleine de Proust et comme une vraie madeleine aussi il se dévore sans y penser le temps d'un rien. Et c'est beau… Et ça fait du bien !
En réalité, ce livre magnifique est un long poème en prose que j'ai lu avec beaucoup d'émotion : c'est incroyable la manière dont Philippe Delerm parvient à faire croire au lecteur qu'il est en train de s'attarder sur ses propres souvenirs alors que ce sont ceux de l'auteur, sa grand-mère à lui, la maison des vacances de son enfance à lui etc etc. C'est pour ça que je dis madeleine de Proust car ce qui reste surtout c'est l'ambiance, la façon de regarder en arrière, et par la magie de son écriture Delerm parvient à transformer sa madeleine à lui en madeleine universelle. Dès les premières pages j'ai été happée, j'ai même versé quelques larmes tant la force des réminiscences m'a sauté au coeur… C'est simple, beau, et ça transporte, littéralement !
Ce livre rend hommage avec une tendresse infinie à la figure de la grand-mère telle qu'on aime se l'imaginer, avec son tablier à fleurs, ses doux cheveux gris et son odeur d'eau de cologne, avec les goûters qu'elle seule sait préparer et surtout avec son immense amour et sa patience sans faille. L'auteur parvient aussi a évoquer les mille petits détails qu'on pourrait croire insignifiants mais qui au final font toute la magie de l'enfance et qu'on garde bien précieusement au fond de sa mémoire, comme les petits trésors qu'on cache dans une vieille boite à chaussures au bas de son armoire ou sous son lit… Comment, vous ne faites pas ça ? Eh bien moi si !
Je crois que c'est un livre qu'il faut relire de temps en temps, surtout en été quand la chaleur engourdi les sens avec langueur et mélancolie, permettant ainsi à l'esprit de s'évader sans effort vers les autres dimensions du temps…
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C'est la deuxième fois que je suis attiré par cet écrivain ou que je juge quelque chose venant de lui digne d'intérêt comme on voudra. La première fois, c'était le papier récent qu'il avait consacré au poète du pays de la Brière, rené Guy Cadou, paru le figaro littéraire (une page).
Et ici ce souvenir suave, voluptueux, merveilleux attaché à la personne de sa grand-mère chez qui il passait ses vacances d'été. le titre est beau : "un Eté pour mémoire", je pense qu'il doit être de lui.. Il renferme non seulement de la nostalgie mais une certaine tristesse. Et puis il serait ringard d'évoquer sa nostalgie, la littérature en est pleine. Il faut arrêter ces bêtises sans nom !

Je refuse jusqu'à présent ses "presque rien de.;", non pas par immodestie de sa part, mais pourquoi ces petits machins qui furent grands chez d'autres. Aussi n'ai pas lu 'la Première gorgée de bière", son succès qui l'a fait connaître, qui me donne le sentiment qu'il limite ses ambitions et dans les deux textes auxquels je fais référence, il me semble plus libéré : il se lâche comme mon pâtissier qui dit "être heureux, c'est aimer ce que l'on fait".. Il donne gré à sa fantaisie, voire à sa mélancolie. Il n'y a pas de limites à avoir pour l'artiste.

Le point d'orgue de ce récit est la mort de la grand-mère du narrateur qu'il avait coutume de voir aux vacances. Même si les sentiments se rejoignent autour de l'être disparu, on a tous des moments particuliers de notre vie de jeunesse qui remontent à la surface, et quand ils sont écrits par le poète, ça devient impérieux ..
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N°955– Août 2015

UN ÉTÉ POUR MÉMOIRE – Philippe Delerm – Gallimard.

La grand-mère du narrateur vient de mourir et il lui faut quitter Paris pour les bords de la Garonne, à côté de Montauban et sa tiédeur de briques. Cette femme était une bonne chrétienne comme dit le curé qui n'hésite pas à se porter garant de son entrée au paradis mais elle a choisi de reposer dans le petit cimetière de la colline qu'elle appelait son jardin...

Stéphane, le narrateur, ne le sait pas encore mais, à l'occasion de cette cérémonie, cet été va être serti dans sa mémoire et pas seulement à cause des obsèques de cette aïeule qui avait fait partie de sa vie. Une sorte de double deuil. Pour lui c'est la douce fragrance de son enfance insouciante qui renaît quand il passe la porte de cette maison pleine d'odeurs de fleurs avec ele l'envie d'y rester malgré un roman à terminer, le plaisir d'être à nouveau allongé dans l'herbe, le farniente, le souvenir de cette cousine dont, enfant, il était un peu amoureux, l'émotion qu'on ressent quand on remonte le temps… Tout lui revient, l'accent qui enchante les mots, la couleur du magnolia au jardin, les baignades, les parties de pêche dans la Garonne, les bateliers du canal, les ricochets, les balades à bicyclette, la courbe des collines et les chemins d'eau, les robes blanches et vaporeuses des jeunes filles, les tons pastels des paysages, les senteurs, les bruits et les silences de la nature, la lecture des romans d'aventures qui ont peut-être, sans qu'il le sache, décidé de son destin… Il retrouve le goût de cet été qui « s'attarde grenadine, s'efface menthe à l'eau » qu'il redécouvre à travers les yeux et les gestes de la petite Marine qui désormais habite le château longtemps resté inhabité et qui domine le village. Elle est nouvellement arrivée dans le pays avec sa famille parisienne un peu bohème et retient l'attention de Stéphane à cause de son imagination et ses rêves. Elle sera son guide dans ce parcours à contre-enfance, elle qui a une sorte de maturité qui la différencie des enfants de son âge.

Même si le narrateur ne le dit pas expressément, c'est la marque du temps qui passe, qui fuit, l'âge adulte qui s'est installé dans son quotidien qui va pourtant reprendre ses droits à travers la mélancolie de la rentrée de septembre, ces livres à couvrir, ces cahiers neufs, ces crayons qui en noirciront bientôt les pages…

J'ai goûté ce texte poétique plein d'images et de senteurs d'été, rempli aussi des parfums délicats de cette enfance disparue et qui revient, ce temps qui passe et qui nous donne le vertige. Avec de courts chapitres, l'auteur installe dès l'abord cette ambiance estivale autant que la mélancolie du passé, un monde qu'il a connu et qui a définitivement disparu, un autre qui s'est installé dans sa vie et qui va le happer après cette parenthèse de la mémoire...



Hervé GAUTIER – Août 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Le temps s'évapore dans les souvenirs qui s'étirent dans la mémoire d'un été d'enfance à Labastide -Philippe Delerm de sa prose légère vagabonde dans ce paysage de la Garonne pour figer l'instant -Nous sommes happer par ces moments d'errance ou nous laissons notre enfance s'unir à ces mots .....
Une Grand-mère quitte la terre pour réveiller l'abondance d'amour des vacances estivales avec ses escapades dans une nature si aventureuse ....La rencontre improbable avec marine entraine notre Héros dans les remous de ses souvenirs pour les revivre une dernière fois ....
Une belle balade dans ce paysage d'enfance ...
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation

Douce Garonne,ovale usé des galets plats.Le temps s'attarde grenadine, s'efface menthe à l'eau; l'aquarelle des mots s'endort au creux des places.Les mots s'attardent et puis l'enfance, et la fraîcheur des magnolias.Grand-mère est restée là,dans la lenteur ovale, aquarelle du souvenir, chemins bleus de l'enfance.
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Au loin dans la vallée les villes taches de lumière tremblaient doucement. Un petit souffle de vent parfumé balayait la terrasse. J'avais assez parlé pour goûter sans remords le plaisir de me taire. Ne plus penser à rien. Odeur de rhum blanc, de cannelle, demain encore un jour de fête. Mais quelque chose commençait dans la nuit chaude, un appel étouffé que mes paroles trop précipitées sur Labastide n'avaient fait qu'effleurer. Déjà je me sentais guetteur au-delà de moi-même. Des mots m'attendaient quelque part, douloureux diamants prisonniers de leur gangue; Marine voulait quelque-chose, je ne savais pas vraiment quoi. Je n'imaginais pas encore les mots; mais je mêlais déjà à la saveur mélancolique d'un dernier été ce lancinant désir d'une tendresse informulée, d'une parle de Garonne à inventer.
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On voit passer les gens, et puis passer les choses, où l'on croyait tenir la vie des gens passés.Il me restait les mots, si difficiles au seuil de tant d'oubli, les mots qui se referment sur l'enfance, il ne reste que la chanson; les mots ne disent rien que la chanson-douceur des choses qui s'en vont.
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Le temps s'attarde grenadine, s'efface menthe à l'eau ; l'aquarelle des mots s'endort au creux des places. Les mots s'attardent et puis l'enfance, et la fraîcheur des magnolias. Grand-mère est restée là,dans la lenteur ovale, aquarelle du souvenir, chemins bleus de l'enfance. Dans un jardin abandonné je vais prendre sa main qui mène à l'heure du goûter, par l'ombre et le soleil étales des vacances...
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Le soir venait trop doux, odeurs mêlées des abricots tombés, des pétales du magnolia. Au milieu du jardin je dînais sur le petit bans de pierre, dans l'ombre commençante. C'est bon d'aller chercher un pull le soir quand il a fait si chaud. C'est bon les gestes des vacances de toujours, chaise longue, fraîcheur de serein savourée.
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Vidéo de Philippe Delerm
Rentrée littéraire 2023 - "Les Instants suspendus" de Philippe Delerm
« Ce n'est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l'avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. le train n'a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu'une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d'un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »
Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies. Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l'été dans la chaleur de la chambre. le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…
Philippe Delerm n'invente pas ces moments, il les réveille en nous. Il leur donne une dimension d'horizon infini. On ne savait pas qu'on abritait tous ces trésors, Delerm les met en écrin. Entre humour subtil et nostalgie, un recueil dans la droite ligne de ses grands succès, La Première Gorgée de bière, La Sieste assassinée ou Les Eaux troubles du mojito.
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