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Critique de fanfanouche24


Je remercie abondamment la Librairie Générale Française ainsi que Pierre Krause, et Babelio, pour l'envoi de ce premier roman de Nicolas Delesalle, qui est un vrai bain de fraîcheur et de bonne humeur… des souvenirs d'enfance, de famille… des instantanés, des souvenirs heureux , nostalgiques…

L'ensemble est chaleureux, coloré. Des moments irrésistibles avec la narration de notre héros racontant son véritable déclic avec la lecture, en découvrant Boris Vian et « L'Automne à Pékin »…S'ensuivent des moments jubilatoires sur la lecture mais aussi des descriptifs chaleureux, amusants, ironiques, toujours tendres de professeurs, qui ont marqué notre narrateur, chacun à leur façon…
« On quitte l'école pour la fac, la fac pour un boulot et l'ère des profs prend fin et le temps détricote ce qui a été cousu. Mais un jour, en vieillissant, on s'aperçoit qu'au fond, le canevas est intact, et on se demande quel professeur en est responsable, qui a le plus compté, qui a été décisif. Un piton émerge des limbes, un relief pointu où raccrocher son enfance, son parcours, sa vie. Pourtant, ce n'est pas un homme seul mais une équipe de saltimbanques, une vraie troupe de théâtre, à l'affiche pendant plusieurs années, qui fabrique un adolescent et, parfois, façonne un homme. « (p.102-103)

Un texte qui égrène par courts chapitres tous les souvenirs, les images qui ont compté : la famille, les vacances, les filles, la découverte magique des mots et des livres, les réminiscences touchantes de tel ou tel professeur, telle Madame Ducerf, à qui « notre écrivain » doit la meilleure punition qui soit, « celle de lire »… pendant les heures de colle attribuées !

Déjà de fort nombreuses critiques de ce premier roman…qui dans leur ensemble sont positives et élogieuses. Je ferais « chorus »… j'ai beaucoup souri par rapport au ton et au style de cette évocation de l'enfance, du temps qui passe…Un premier roman qui possède une musique toute spéciale…Une préférence pour les passages concernant les premiers rapports aux Livres, à la Littérature, et la touchante reconnaissance exprimée, adressée aux enseignants, dont certains que l'auteur reconnaît ne pas avoir appréciés à leur juste valeur dans l'instant présent…

Un choix très succinct d'extraits qui ont retenu un peu plus mon attention , qui offrent un modeste aperçu du ton caractéristique et assez atypique de l'auteur !

« Soudain esseulé, je m'en remettais à tous les autres, les adultes, les amis, les rencontres, quels sont les dix livres qui ont été les plus importants pour vous, quels sont ceux qui ont vraiment compté, je posais la question sans hésiter, en déposant un bout de papier et un stylo devant eux, et je repartais avec ma feuille griffonnée dans la poche. Ce n'était plus un bout de papier, c'était un parchemin secret avec un plan pour dix trésors. (p.97-98) »

« Que reste-t-il d'une idée puisée voilà vingt-trois ans dans un livre lu d'une traite un soir d'adolescence ? C'est une page de -Siddharta- de Hermann Hesse, un bouquin lu la première fois à l'âge de dix-sept ans sur les conseils d'un professeur de français dont il faudrait parler un jour, on ne rend jamais assez hommage à ceux qui donnent. L'histoire d'un jeune homme qui se cherche, se perd et se retrouve, l'histoire d'une quête qui s'achève au bord d'un fleuve. le héros écoute couler le fleuve et le fleuve lui raconte que le passé n'existe pas. (p.88-89) »

Un premier roman fort allègre, rempli de poésie , écrit sur un ton facétieux, qui exprime magnifiquement l'enfance , et toutes les « premières fois »… comme celle inénarrable de l'épreuve suprême du « premier baiser » !!

« Quand l'homme bouffait l'homme, je suis sûr que personne n'embrassait personne. Et puis un jour les temps se sont apaisés, quelqu'un a inventé l'agriculture et la vache, et le lait, l'oeuf et l'abondance et un type plus malin que les autres a dû dire à ses copains préhistoriques que ce n'était pas possible de continuer comme ça, comme des bêtes, qu'il fallait trouver autre chose pour, sous les étoiles, se montrer qu'on s'aimait. (p.208) »

Encore Mille mercis à l'éditeur, et à l'opération Masse Critique de Babelio pour cette très plaisante lecture, pleine de poésie et de charme....
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