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EAN : 9782342153224
234 pages
Mon Petit Editeur (12/06/2017)
4/5   1 notes
Résumé :
« Car enfin Irina, je vous demande de me croire et je suis presque sûre que c'est le cas, nous n'étions ni des êtres diaboliques, ni des pervers, ni des obsédés même si j'ai toujours eu du goût et même peut-être un peu trop pour cette chose dont les Anglais, paraît-il, disent qu'“elle n'est qu'une action répétitive dans une position ridicule”... Comment la chair a-t-elle pu l'emporter sur la raison chez un homme comme Paul Henry ? Cela m'a toujours paru relever de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Qu'est-ce qui a bien pu, conduire Jean-Paul Delessard à écrire cette fiction, qui s'apparente plus à une longue réflexion sur le temps qui passe, qu'à une intrigue entretenant un suspens haletant.
L'éclat de voix page 24, de Fantine nous éclaire sur le dessein de l'auteur ; “je voudrais moi, vieille petite femme des plus ordinaires, qu'une des figures du panthéon des lettres françaises, se préoccupât de rédiger l'histoire de ma vie dont je suis la première à penser qu'il n'y a pas de quoi faire un roman !


Jean-Paul Delessard lance un pari, la vie des humbles peut-il encore intéresser les lecteurs ?
Pour ma part, j'ai trouvé utile, mais sans doute délicat, de raconter Fantine, et de propulser au centre du livre, la vie simple d'une femme de la campagne. Fantine ne fait pas partie des taiseuses, et son audace d'écrire avec ses mots, sa vie, ses espoirs, et parfois ses détresses mais dans la lumière, exprime cette soif de dire, regardez comment les gens vivaient, et autrement que par le prisme de statisticiens ou de journaleux.


Le livre se situant en pays gallo on ne sera pas étonné, que l'auteur baigné dans cette culture, disperse ça et là quelque belles expressions de ce terroir comme, “ cet espèce de halètement qui allait avec les premières gerbes que le “ dégodivlou “ enfournait entre les tambours.”

De même, Fantine grande lectrice d'Irina de Valadouro, saisi chaque occasion pour relever tel ou tel mot, désuet mais très évocateur, et le mettre en avant avec malice, “ce fluage quand je ploie, mais résiste avant de retrouver ma forme initiale néanmoins marquée, de quelques cicatrices “.

Il ajout page 35, mais à quoi bon me ridiculiser! en reprenant un thème que vous avez si brillamment développé dans «  Fluage «, votre premier roman, celui que j'ai alors reçu comme une sorte de révélation.

A dix huit ans, Fantine, à la Closerie de Morsang, brûle de découvrir la pépinière et de s’acquitter au mieux de ces taches répétitives mais si ardemment espérées. Les hommes de la maison Duchemin, Michel et Paul-Henry, bouleverseront sa vie. Tout en observant Mme Grappon la bien curieuse, Fantine s'attache à raconter ce passé qui lui échappe encore.

Après le temps de l'allégresse, vient le temps de la mélancolie, du temps qui passe, des deuils, de l'usure des mots face à la dégradation du corps. Heureusement c'est Fantine qui parle pour l'auteur, comme pour s'excuser de parler de ce qui le ronge parfois, elle lance comme une boutade, “et la mort ?”
Pourquoi la craindre puisqu'elle n'est rien. Il faut craindre de ne plus vivre, pas de n'être plus.
La mort n'est que moche.


A travers la vieillesse des parents de Fantine, Jean-Paul Delessard espère persuader Irina, de s'attacher au destin des anciens; “chère Irina, je souhaite devenir ce personnage de votre prochain roman…”, et Fantine explose “l'ignorance de ce qui viendra après eux, l'incompréhension face à leur histoire aussi, devant la béance d'une vieillesse privée de sens. «  Ces hommes avaient marché insouciamment vers la fin de leur race « a écrit Victor Ségalen”.


Comme dirait Fantine le style est ample et fluide, avec ses incessantes digressions si chères à l'auteur, de ce besoin de lancer quelques pointes, de pas oublier ce que nous sommes modestement, juste âpre à l'écriture, apprentis maladroits mais téméraires.

Le livre d'un sage épris d'authenticité, et de liberté, pour un hommage à ses racines et à ses arbres séculaires, avant un dernier coup de théâtre pour clore cette fiction en un feu d'artifice journalistique.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Tuez-nous, abattez-nous, brûlez-nous, nous vous survivrons,
vous aurez depuis longtemps disparu, jusqu’au dernier,
nous serons toujours là, fiers et droits.
Nous recouvrirons cette planète que vous avez tant et tant maltraitée,
du manteau de nos feuilles et de nos branches,
dans le cocon de nos ramures entremêlées
nous la protègerons pour les millénaires à venir de vos méfaits.
p 37
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Comme ces vieux bateaux abandonnés au fond des anses,
comme ces épaves pleines du souvenir des flots rageurs que l’onde des marées ne caresse plus qu’à peine,
j’attends que se disjoignent mes membrures
et se dissolvent mes pensées.
p 216
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"Une idée que j’ai, d’abord je la nie." C’est ma façon de l’éprouver, disait Alain le philosophe «. Ne l’ai-je pas assez niée celle-ci ?
P 25
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C’était l’égarement qu’exprimait parfois son regard, de façon fugitive,
très brève, semblable dans son intensité à celui de l’animal pris au piège qui sait instinctivement sa fin proche et sans échappatoire.
Ses yeux presque transparents se couvraient alors d’un voile sombre,
sorte de taie qui occulte le regard de ceux qui ont déjà trop souffert,
se savent privés d’avenir et cèdent brièvement à la terreur.
p 128
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Vint le temps où les hommes furent à ce point lassés d'eux mêmes qu'ils inventèrent l'art abstrait.
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