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EAN : 9791035309435
225 pages
La Geste (01/10/2020)
2.4/5   5 notes
Résumé :
Savez-vous que Sherlock Holmes a séjourné en Touraine en 1902, accompagnant son fidèle ami le docteur Watson venu régler une question d'héritage ?

Le plus célèbre des enquêteurs se retrouve mêlé bien malgré lui à une enquête face au commissaire Courtel...

Trafic de reliques, mort suspecte du sacristain de Saint-Martin sur le chantier de la nouvelle basilique, fin tragique de Fritz l'éléphant... Que de faits étranges et sombres qui von... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tout le monde l'a chanté sur tous les toits et sur tous les tons : à mort les 4ème de couverture qui résument tout un livre, qui déflorent l'affaire, qui sont trop bavards, qui en disent trop (les pires ceux qui promettent trop, mais ici, ce n'est pas le cas)…

Merde alors, où est le plaisir de découvrir les faits si on nous dit tout dès le départ ?

Oui, je sais, on ne devrait pas les lires avant de commencer le roman, mais bon, j'aime quand même savoir, avant d'acheter un livre, s'il va m'intéresser.

Le gros de l'affaire était défloré, je commence ma lecture avant de piler net devant un truc qui m'a fait penser que l'abus du café portait à conséquence sur la lecture : Watson, arrivant au 221b, dis, en entrant "C'est moi, Charles !".

CHARLES ????? Bordel de nom d'une pipe, pourquoi lui changer son prénom ? Son père littéraire lui a donné celui de John, même si sa femme, un jour, le prénomma James (Conan Doyle avait envie de donner matière à réflexion aux futurs holmésiens). Pourquoi en faire un Charles tout au long du roman ????

Un pastiche, c'est raconter une histoire à la manière de, mais de là à changer le prénom alors que notre docteur ne doit pas faire une infiltration de gang, je n'en vois pas la raison.

Plus loin, j'ai frôlé l'apoplexie avec nos deux amis qui s'interpellent par leurs prénoms… Et viens-y que je te donne du Sherlock et du… Charles (argh). Pardon, je ne m'y fais pas du tout à ce nouveau prénom !

Nous sommes en 1902, les Anglais ont peut-être décoincé le balai-brosse, mais nos deux personnages sont des vieux de vieille, pas des djeun's de 20 ans et c'est limite de l'hérésie de les faire utiliser leurs prénoms au lieu des traditionnels Holmes ou Watson. Sous coup d'une émotion forte, je dirais "ok", mais là, non !

Watson a de la famille en France, bon, c'est nouveau, mais dans un pastiche, on peut ajouter des faits, des choses… Là, je ne dis rien. Que Watson connaisse le français parce qu'il a passé ses vacances à Tours, pas de soucis.

Là où le bât blesse à mort, c'est quand Holmes nous apprend que pour le français, il n'a que le niveau scolaire et que Watson va devoir l'aider… ARGH ! Et sa grand-mère française, elle pue ? Watson a toujours dit que le français de Holmes était excellent et le voici qui perd sa langue…

Ce roman policier, c'est Top Chef à Tours ! Que le commissaire Montalbano nous fasse profiter de la gastronomie sicilienne, c'est habituel, mais que dans une aventure de Holmes, on ait droit à la description des petits-dejeuner, des dîners, des soupers (oui, je le dis à la Belge) et que pendant son enquête, Holmes pense à manger et à avoir un bon coup de fourchette, ça passe plus difficilement.

Si on ne devait garder que les pages de l'enquête, il ne nous resterait que la taille d'une nouvelle holmésienne. Mais bon, ce n'est pas avec cette enquête qu'il va se fouler les cellules grises. Même le lecteur sait déjà quels trafics se passent dans la ville de Tours et si Holmes a lu le 4ème de couverture…

Autre bizarrerie dans ce roman, c'est qu'en 1902, madame Watson soit toujours vivante alors que dans le canon holmésien, on ne parle plus d'elle après le hiatus de Holmes (1891-1894). de l'avis général, madame Watson est morte entre 1891 et 1894. Bon, c'est un choix de l'auteur, il me dérange moins que les autres, mais doit être souligné.

Mais le pire, dans ce roman, c'est que l'on se retrouve avec un Sherlock Holmes sympathique au possible ! Nous sommes loin du détective qui pouvait être imbuvable dans le canon holmésien, ou même dans la série de la BBC, même celle de la Granada. Eux ont respecté le personnage et son caractère bien à lui.

C'est un Holmes sans relief que j'ai suivi, fadasse, sans épices. Il est le reflet de ce que l'auteur a voulu faire, de tel qu'il l'imagine dans sa tête (et c'est son droit), mais le présenter de la sorte, c'est un parti pris énorme et qui ne paye pas, car si le plat présenté est inhabituel, il est aussi sans saveur et trop doux pour le palais des fans du détective. Ça manquait de goût !

Son Sherlock Holmes n'est pas celui que j'apprécie depuis plus de 30 ans, qui m'a fait découvrir mon premier vrai roman policier (autre que le Club des Cinq). Si Conan Doyla l'avait présenté ainsi, pas sûr qu'il aurait du succès.

Ici, nous sommes face à une sorte de commissaire Montalbano anglais, buvant (avec modération) et faisant bonne chère à tous les repas, bref, c'est un costume qui ne lui sied guère car il lui manque la verve du sicilien et son caractère un peu rêche.

Lisez ce roman comme un mémoire à la gastronomie tourangelle, à son architecture, à son Histoire, mais pas comme un pastiche holmésien, ni même comme une enquête qui va vous décoiffer !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Voilà fort fort longtemps, en tout début d'adolescence, je découvrais enfin le plaisir de lire (jusque là, la lecture n'était, pour moi, que contraintes) à travers les aventures de Sherlock Holmes de Conan Doyle.

Ce sont ces premiers émois littéraires qui forgèrent mon goût définitif pour le polar et pour les personnages de détectives.

Depuis, sans être un Holmesologue fanatique, j'ai régulièrement cherché des pastiches et autres parodies du célèbre détective anglais, pour le meilleur et pour le pire.

Mais, ces dernières années, me concentrant sur le roman policier de langue française, j'avais un peu abandonné ma quête bien que l'un des meilleurs auteurs de récits non canoniques soit indéniablement bien de chez nous puisqu'il s'agit du regretté René Réouven, mort juste avant le premier confinement dans l'indifférence totale, mais à un âge de 95 ans très respectable.

Pourtant, d'un coup m'est revenue l'envie de me plonger dans de nouvelles aventures de Sherlock Holmes, même si celles-ci n'étaient pas issues de la plume du père du personnage.

La sortie récente de « Sherlock Holmes et le mystère des reliques de Saint-Martin de Tours » de Jean-Noël Delétang était l'occasion toute trouvée.

Jean-Noël Delétang est un ancien prof de l'Histoire et de l'Histoire des Arts qui vit depuis plus de 20 ans à Tours et qui, depuis sa retraite, écrit des romans policiers…
Sherlock Holmes débarque à Tours en compagnie de son ami Watson qui vient régler une question d'héritage et visiter, du même coup, sa cousine, elle aussi concernée par ledit héritage. Mais très vite, la mort d'un sacristain sur un chantier, écrasé par une pierre tombée d'un échafaudage, laisse à penser au détective qu'il n'y a pas là accident, mais crime.

Autant vous dire tout de suite que ce court roman qui se veut un hommage à Sherlock Holmes et à son auteur et qui annonce, clairement, en préface « Ceci n'est pas une oeuvre de Sir Arthur Conan Doyle, mais un pastiche. C'est-à-dire une volonté délibérée et assumée de raconter – à la manière de… – une aventure du célèbre détective Sherlock Holmes dans un cadre inattendu. » est très loin de remplir ses objectifs.

Pis, il est, à mon sens, une offense à l'esprit holmésien et, plus grave encore, à la volonté de l'auteur et à son expérience en Histoire.

Commençons déjà par la 4e de couverture qui, en plus de déflorer l'intrigue (qui n'est déjà pas extraordinaire et qui pouvait être la seule chose intéressante du livre), offre un superbe anachronisme, ce qui, pour un professeur d'Histoire, est un comble.

Effectivement, pour substituer « la P.J. à Scotland Yard », encore aurait-il fallu que la « P.J. » existât en 1902. Or, le terme n'a été créé, si je ne me trompe pas, qu'en 1907.

Mais là n'est qu'un détail par rapport au reste.

Commençons par le début…

Le docteur Watson, dès les premières lignes, débarque au 221B Baker Street et dit : « C'est moi, Charles ! ».

Charles ! Charles Watson ??? Depuis quand le docteur Watson se prénomme Charles ? John, oui, tout le monde le sait. James, à la rigueur, car il me semble que Conan Doyle s'est emmêlé une fois les pinceaux sur le prénom. Mais Charles ?

D'autant que ce Charles n'est pas une erreur tant il est répété tout du long et notamment et surtout par Sherlock Holmes lui-même.

Sherlock Holmes appelant son ami par son prénom (même si celui-ci eut été le bon) ??? Depuis quand ? Holmes appelle le docteur Watson, « Watson ». C'est tout.

Mais là, en fait, n'est pas la première erreur. La première erreur du roman réside dans la narration à la 3e personne. Il me semble, d'après mes souvenirs, que les récits de Sherlock Holmes étaient contés à la première personne, par Watson lui-même, non par un narrateur omniscient.

Mais, passons.

Watson précise donc à son ami qu'il doit se rendre en France où il a de la famille, pour une question d'héritage.

Waston a de la famille en France ? Première nouvelle. Sherlock, oui, puisqu'il est le petit-fils de la soeur du peintre français Horace Vernet.

Continuons. Watson demande à son ami de l'accompagner, donc, précisant que sa femme Mary ne peut pas l'accompagner. Sherlock accepte, précisant qu'il n'a plus rien à se mettre sous la dent depuis l'affaire de Baskerville.

En situant son histoire en 1902, l'auteur la situe dans l'ordre de publication du Canon, entre « le dernier problème » aventure dans laquelle Sherlock Holmes meurt dans les chutes de Reichenbach et « La maison vide », celle dans laquelle Sherlock Holmes fait son retour.

Mais ce qu'oublie J.N. Delétang, c'est que « La maison vide » bien que parue en 1903, propose une histoire se déroulant en 1894 (le 30 mars, pour être précis).

De l'aveu même de Conan Doyle, d'ailleurs, « le chien des Baskerville » est une histoire hors chronologie. Mais peu importe, puisque J.N.D. lui, se sert de cette chronologie.

Or, dans « La maison vide », en 1894, donc, John Watson est veuf, sa femme Mary est décédée sans que Conan Doyle explique de quelle façon.

Du coup, pensez bien qu'en 1902, Mary Watson est encore plus morte qu'en 1894… anachronisme quand tu nous tiens.

Mais là encore, nous ne sommes que dans des détails que n'intéressent que les holmésiens. Mais, quand on veut pasticher un Sherlock Holmes, quand on prétend le faire à la manière de Conan Doyle, le minimum, c'est tout de même de conserver un certain respect de l'oeuvre originale.

Et, pourtant, ce qui suit va encore plus heurter le Canon que ce qui précède.

Car, dans un Sherlock Holmes, ce qui compte, c'est le personnage de Sherlock Holmes. Et les auteurs de la série « Sherlock » l'ont bien compris, car, même en plaçant le détective dans un monde moderne, donc, anachronique, ils respectent le personnage en lui conservant son caractère. Ce que ne fait pas J.N.D.

Effectivement, l'auteur nous propose un personnage charmant, rieur, qui s'intéresse à tout, jamais hautain ou dédaigneux, appréciant la bonne chère, se souciant des autres…

Mais qui est cet imposteur ? (je parle du Sherlock du roman, pas de son auteur… quoi que).

Alors, anachronisme à tout va, irrespect du personnage, que reste-t-il à ce roman ?

Une plume ? Point ! Style plat, narration ratée.

Une intrigue ? Que nenni ! aucun suspens, en partie, d'ailleurs, dévoilée dans la 4e, et ce, d'autant que l'intrigue n'est que prétexte.

Prétexte à quoi ? À un voyage dans l'Histoire de Tours de 1902, dans l'Histoire de ses Arts et, surtout, de sa gastronomie.

Car le roman accumule les scènes de repas, s'attardant sur les différentes recettes de la région, ses vins, au grand plaisir d'un Watson (acceptable) et d'un Sherlock Holmes (inacceptable). Et quand je dis accumule, le lecteur a le droit à chaque repas de la journée, déjeuner, dîner, goûter, souper, de chaque jour de la semaine passée à Tours. L'auteur nous fait l'éloge de la gastronomie tourangelle et de ses vins ad nauseam.

Et quand il délaisse les plaisirs de la table, c'est pour nous abreuver d'informations sur les édifices de la ville, son architecture, ses peintres, poètes et compagnie.

Lassant ! Usant ! D'autant que pendant plus de la moitié du roman on attend que l'enquête démarre enfin, espérant être sauvé par un suspens et une résolution à la sauce holmésienne.

Mais le sauveur n'arrive pas. L'intrigue est simpliste et Holmes la résout avec l'habileté d'un homme-tronc trapéziste.

En clair, ce roman est non seulement insipide, mais, une injure au Canon Holmésien ! la pire façon de renouer avec les pastiches.

Au final, quand on veut faire un pastiche de Sherlock Holmes, le minimum est de respecter la matière originale.
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J'ai mis deux ans à ouvrir ce livre offert. L'idée d'un pastiche de Sherlock Holmes, me semblait plaisante mais j'avais toujours autre chose à lire. C'est bien dommage car cet écrivain mérite plus de considération. L'écriture est fluide, on ne s'ennuie pas un instant dans cette enquête. Il y une suite, tant mieux...
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