l’élément naturel du poème…
l’élément naturel du poème
est de s’effacer
jamais le poème n’est
a priori. C’est
l’immédiat immense
Nous restons leibniziens parce qu’il s’agit toujours de plier, déplier, replier
C’est cela, le Baroque, avant que le monde ne perde ses principes : le splendide moment où l’on maintient Quelque chose plutôt que rien, et où l’on répond à la misère du monde par un excès de principes, une hybris des principes, une hybris propre aux principes.
quel est le format de la tristesse…
quel est le format de la tristesse
une sorte d’œil. Une pente
tout reste à dire
Il y aurait donc une ligne baroque qui passerait exactement selon le pli, et qui pourrait réunir architectes, peintres, musiciens, poètes, philosophes
Je dois avoir un corps…
Je dois avoir un corps
parce qu’il y a de l’obscur
en moi
Il y a tout un jeu de passages et de transformation des principes : la raison suffisante est la réciproque de la non-contradiction. Mais aussi le principe des indiscernables est l’inverse du principe de raison suffisante, pour autant qu’on exprime celui-ci : « un concept par chose », et celui-là : « une chose et une seule par concept » (…) Il y a là un trait unique, qu’on ne trouve que dans la philosophie de Leibniz : l’extrême goût des principes, loin de favoriser les cloisonnements, préside au passage des êtres, des choses et des concepts sous toutes les cloisons mobiles. Dans cette extraordinaire activité philosophique qui consiste à créer des principes, on dirait qu’il y a moins de principes que deux pôles, l’un vers lequel tous les principes se replient ensemble, l’autre vers lequel ils se déplient tous au contraire en distinguant leurs zones. Ces deux pôles sont : Tout est toujours la même chose, Il n’y a qu’un seul et même Fond ; et : Tout se distingue par le degré, Tout diffère par la manière… Ce sont les deux principes des principes. C’est qu’aucune philosophie n’a poussé si loin l’affirmation d’un seul et même monde, et d’une différence ou variété infinies dans ce monde. (p. 78)