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Critique de Tostaky0


Assassins, c'est le J'accuse de Jean-Paul Delfino.
Se basant sur des faits troublants entourant la mort du grand Émile Zola,  l'auteur nous donne ici sa vision de la fin de l'immense écrivain.
Alors qu'allongé sur son lit celui-ci vit ses derniers instants, il fait le point sur sa vie. Ses origines italiennes, son enfance avec un père qui rêvait de faire fortune et qui ne fera que ruiner sa famille, sa mort prématurée n'ayant rien arrangé il faut le reconnaître.
Bon, après,  Zola deviendra Zola...
Ce qui est bien chez Delfino c'est qu'il nous livre une biographie résumée plus qu'agréable à lire, vu le talent de l'écrivain il ne pouvait en être autrement, et dans laquelle on apprend l'essentiel sans se fader un pavé de 900 pages...
(Ceci dit, quand on referme Assassins, on a envie et de lire la bio de 900 pages et de lire toute l'oeuvre de Zola, d'ailleurs j'en profite pour dire que j'ai honte de n'avoir lu aucun des livres du maître et si monsieur Delfino m'incite ici à réparer cette lacune qu'il en soit remercié...)
Bref, revenons à  notre complot.
Parce que ce que développe notre romancier dans ce livre, c'est une thèse du complot accréditée à l'époque,  même si elle ne fut jamais confirmée.
Ce que nous présente l'auteur dans son Assassins c'est une France divisée qui trouve aujourd'hui une résonance troublante.
Delfino accuse, donc.
Le coupable ?
Édouard Drumont.
S'il faut à l'antisémitisme et au racisme de l'époque un porte-drapeau Drumont, sans aucun doute, peut le personnifier.
Quel odieux personnage.
Mais bon, ceci est mon avis et je ne ferais pas ici son procès.
Drumont représente cette France.
Celle de l'après affaire Dreyfus.
Celle qui conspua, insulta, voua aux gémonies, menaça du pire Emile Zola, lui qui prit fait et cause pour le militaire, accusé à tort d'espionnage, dans sa fameuse lettre "J'accuse" publiée dans l'Aurore du 13 janvier 1898.
Assassins est un roman.
Assassins relate les dernières heures de l'un de nos plus grands écrivains.
Mais, Assassins, c'est plus que ça. Plus qu'une explication de la mort du grand homme.
Assassins c'est des voix qui s'élèvent.
Assassins c'est des gens qui sont prêts à tuer par idéologie.
Assassins c'est la France d'après.
Assassins c'est la France d'aujourd'hui.
À l'époque déjà, certains ne se cachaient pas, ne se cachaient plus.
Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage.
Zola dérangeait.
Il était Italien,  il a défendu un Juif contre vents et marées.
Il faut que la bête meure...
Dans sa lente agonie, Zola se dévoile sous la plume d'un auteur que je découvre avec plaisir.


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