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EAN : 9782350877204
240 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (17/03/2022)
3.53/5   16 notes
Résumé :
Un vieil atrabilaire occupe un étrange manoir au sommet d'une falaise dunaire. Isla Negra. Tel est le nom du refuge de Jonas. Lorsque les pouvoirs publics tentent de l'expulser, la maison se transforme en camp retranché. En ville, chacun prend parti, et l'on voit s'affronter une centenaire qui tenait autrefois le plus grand bordel de la région, une beauté factice qui ne reconnaît plus son reflet dans le miroir, un huissier qui se révèle poète, un promoteur véreux et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai lu ce roman dans le cadre de la sélection pour le Prix Charles Exbrayat 2022 qui sera remis à l'automne à la Fête du Livre de Saint-Étienne. Après la sélection de trois ouvrages par un jury spécialisé, les lecteurs des différentes médiathèques participantes votent pour élire leur roman préféré. Participer à cette opération m'a permis au fil des années d'élargir mes horizons littéraires et de tomber sur de véritables pépites.

Jean-Paul Delfino, auteur que je découvre, nous propose avec "Isla Negra" une histoire assez atypique, avec de nombreuses références littéraires, notamment au poète chilien Pablo Neruda, mais aussi à l'univers de la BD car certains de ses personnages semblent sortir d'un album de Tintin. Jonas Jonas, un vieil homme aigri passionné par la mer, tel un sosie du capitaine Haddock, s'est réfugié, l'arme à la main, dans sa bicoque accrochée en haut de la falaise. Ni l'ordre d'expulsion (apporté par un duo d'huissiers, nouveaux Dupont et Dupond), ni les menaces d'un promoteur véreux, ne le feront changer d'avis. Avec ses deux acolytes, l'Africain et l'Argentin de Carcassonne, ils organisent la résistance, dans le seul but de réaliser un jour leurs rêves de toujours.

L'auteur nous propose une galerie de portraits drôlissimes et parfaitement bien incarnés. le trio reçoit l'aide indirecte d'une vieille maquerelle détentrice de nombreux secrets et d'une jeune bimbo ayant abusé de la chirurgie esthétique. C'est un récit où s'entremêlent poésie et humour et qui cache sous la forme d'une fable, le combat des idéaux écologistes contre le rouleau compresseur de la société de consommation préoccupée uniquement de rentabilité.

Même si la fin est assez improbable, mais n'est-ce pas la règle dans les contes, j'ai pris beaucoup de plaisir au cours de cette lecture à laquelle j'accorde un 13/20. Au fil des pages, un film a pris forme devant mes yeux, avec Gabin dans le rôle de l'irascible Jonas, Signoret dans celui de la vieille Gaïa et bien sûr B.B. pour incarner la jeune Mérope.
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Longtemps, je n'ai pas compris où ce livre allait, et j'ai fini par comprendre que c'est ce qui faisait sa beauté.
Le voyage, plus que la destination.
Ça, et la poésie qui imprègne chacune de ses lignes. Je me dis, surtout depuis les voyages de sable, que je devrais relire ses premiers bouquins. Ça me tracasse d'être passée à côté de tant de poésie. Ou alors, il s'est fait poète, comme le bon vin.
Il en faut de la poésie dans ces pages. Tout le talent de Neruda n'y palliera pas. le sujet est dur, les personnages plus encore. Quand le vernis craque, on tremble sur nos fondations.
Le Brésil est encore là, en filigrane pour les néophytes qui ne le reconnaîtront qu'à deux trois mots saupoudrés ici et là ; et partout, pour ceux dont la lecture sait capter la brésilianité de Jean-Paul.
C'est vrai, il y est question d'écologie, de corruption, de misère humaine et morale, d'abandon et d'exil. Mais il s'agit surtout d'un combat, d'une lutte, d'une envie. Une envie de bien, de mieux, de juste, de droit, de rencontres, et d'amitié. de voyages et de grands espaces. de grands départs, aussi.
On efface tout et on recommence. On continue, c'est selon.
Et puis, pour une fois que c'est la Whale qui traque l'estropié, on ne va pas s'en priver !
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C'est plus que du plaisir, c'est de la jouissance que j'ai ressentie à la lecture de ce roman au style coloré, picaresque, teinté d'humour en permanence.
Un « vieux fou » ne quitte plus le manoir à front de mer qu'il a acheté jadis. Bien sûr ce manoir qui se dresse sur une proéminence rocheuse ne respecte pas la distance règlementaire des 100 mètres, et notre homme reçoit régulièrement la visite de huissiers chargés de lui faire accepter la belle somme que les autorités lui proposent pour l'expropriation. Mais notre homme est têtu et veut rester à « Isla Negra » : sa liberté n'a pas de prix. Aussi accueille-t-il ces hommes de loi le fusil à la main.
Tous les personnages de ce roman sont merveilleusement caricaturés. Les deux huissiers (Whale & Whales) font penser à Dupont & Dupond. Charles Dutilleux est le type de l'immobilier véreux qui a dans ses cartons un beau projet pour Isla Negra. Il se paye un matériel diabolique pour faire s'écrouler ce « chancre ». Et comme tous les édiles locaux sont à ses pieds et le craignent, il se moque des autorisations et autres documents administratifs.
Notre « vieux » n'est pas seul : ses deux amis sont encore plus folkloriques que lui : l' « Argentin de Carcassonne » et son bandonéon, et « l'Africain », grand noir taiseux toujours prêt à travailler, qui a compris que le silence est le meilleur moyen de s'éviter des ennuis .

Et puis il y a Gaïa, sorte de vieille sorcière que tout le monde craint car elle a des secrets à dévoiler. Et quels sccrets ! Elle aussi défend le « Vieux « et je m'attendais à un vrai feu d'artifices pour finir. C'est là ma seule (petite) déception : les dernières pages surprennent mais pas dans le sens que j'avais espéré ! le calme revient et la vie continue…
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Isla Negra est un cours roman écrit par Jean-Paul Delfino.

Ce court roman a pour personnage principal un vieil homme qui passe pour un illuminé dans son village. Il vit en haut d'une dune dans une maison à la construction atypique. Son passe-temps favori est de regarder l'horizon de la mer. Sa quiétude est troublée depuis quelques mois par les notables du village qui n'ont qu'un rêve : faire détruire sa maison

En ce qui me concerne, je suis passée complètement à côté de ce roman qui pourtant a un sujet qui m'intéresse et m'interpelle.

Malheureusement, j'ai eu beaucoup de mal avec les personnages qui sont certes très originaux mais possèdent un excentrisme extrême et un profil si caricatural que cela leur fait perdre toute crédibilité. Aucun ne m'a intéressée ni touchée.
J'ai également eu du mal avec le style narratif de l'auteur que je trouve trop saccadé. J'ai essayé de tenir bon mais j'ai abandonné le livre au trois quart, car connaître la fin ne m'intéressait même pas plus que ça. Une lecture à oublier en ce qui me concerne.
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#134
"Isla Negra" (2022)
Jean-Paul Delfino
Éditions Héloïse d'Ormesson (et au livre de Poche en 2023, suivi de "L'homme qui marche")

Le vieux Jonas ne partira pas. Ils peuvent bien parler, ceux d'en bas, ils peuvent bien lui envoyer les huissiers : Isla Negra, c'est chez lui. Jamais il ne quittera son manoir sur la dune. En tout cas, c'est ce qu'il clame a qui veut l'entendre - et même aux autres.

Une langue de toute beauté pour dire la marche du monde et dire les non-dits, les rumeurs mauvaises, les jalousies, les ambitions, les manoeuvres et les rancoeurs des hommes.
Un sens du rythme aussi qui distille l'inattendu et le suspense de chapitre en chapitre, savamment calibrés. Et peu à peu, nous voilà mithridatisés pour notre plaisir, accros au mystère qui entoure ce lieu et ces personnages.

Il n'y a pas à dire - mais je le dis quand même -, Delfino est un fameux conteur. Et ce roman de la vraie littérature.

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Je n'écris pas que des chroniques !
Découvrez mes deux romans :
"Le soleil ne brille pas pour tout le monde"
"Les Naufragés" (Coup de ❤ du jury 2023 du Carré des Ecrivains de Marseille)
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critiques presse (1)
LeFigaro
24 mars 2022
Une fable écologique et joyeuse qui évoque Les Copains de Jules Romains.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
En effet, la maison du Pouilleux, même s'il y vivait du premier jusqu'au dernier jour de l'année, n'était pas une maison. C'était un fourgon. Un reste de fourgon, si l'on voulait être rigoureusement exact. Un Type H de 1964, qui avait dû être gris. Ou vert. C'était l'une de ces boîtes de conserve de chez Citroën, avec le museau aplati, les flancs striés par de la carrosserie ondulée et des phares proéminents. Un véhicule qui, à sa grande époque, sillonnait toutes les routes de France. En jaune pour les PTT, en noir pour la police, en marron foncé pour les corbillards, en mauve et vert pour les routards du Flower Power. Ces fourgonnettes sentaient l'administration, le cadavre, l'herbe. Mais aussi, selon les professions de leurs propriétaires respectifs, le livarot, la macreuse et l'andouillette, le gros rouge qui éclabousse les lèvres, le pain chaud, la truie et l'agneau terrorisés.
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J'ai fait tous les métiers du monde. Et je n'en ai jamais trouvé un seul qui vaille la peine qu'on sacrifie sa liberté pour lui. Travailler ? C'est la plus grande escroquerie qui soit. Et quand tu vois le nombre de gens qui se lèvent, tous les matins, pour faire un métier dont ils se foutent comme de leur première chemise, tu te dis que c'est peut-être eux qui ont raison. Va savoir... Se crever la paillasse, faire des enfants, les élever. Et mourir. Sans jamais rien avoir connu de la vie. Sans jamais avoir osé prendre le large, avoir mis le cap sur autre chose. Crois-moi : l'humanité est une bien belle friponnerie.
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- Il m'a dit que c'était légal et...
- Mais on s'en fout que ce soit légal ou pas, pauvre fille ! Ce n'est pas la question ! La déportation des Juifs, à l'époque, c'était légal ! La traite des Nègres, c'était légal aussi ! Et c'était même encouragé par le pape et son armée de calottes ! Mais ce n'est pas parce que c'est légal que c'est bien et que c'est juste !
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Videos de Jean-Paul Delfino (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Paul Delfino
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