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EAN : SIE98575_8114
(30/11/-1)
3.33/5   6 notes
Résumé :
Il va être lord. Elle est belle, de bonne naissance mais pauvre et persécutée par une vilaine marâtre, il l'épouse pour se venger, il hérite, elle devient lady à sa grande surprise, mais il ne l'aime pas. Après moult péripéties et turpitudes, ils s'aimeront cependant pour toujours dans le bonheur, la plénitude et entourés de petits angelots voletant. Bien évidemment, la main de Dieu s'est abattue sur les méchants. Pardonnés par leurs victimes victorieuses.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Etoiles Notabénistes : ******

ISBN : Non créé à l'époque

Editions Gautier-Languereau - Collection : La Bibliothèque de Ma fille
Imprimé en : 1948

Extraits
Personnages


Chez Delly, il y a de tout. Des contes de fées, revus et corrigés, c'est sûr. Mais certains ouvrages, s'ils n'échappent jamais à l'insistance sur la religion catholique, la seule, la vraie, peuvent, s'il les prend au second degré, offrir au lecteur une véritable jouissance que l'innocence affichée de Delly peine tout de même à nous faire croire que la raillerie, la méchanceté et le mépris envers les parvenus ainsi que pour leur manque d'éducation dont il(s) font alors preuve ne sont pas bel et bien voulus.

"La Vengeance de Ralph", variation sur le thème de la pauvre Cendrillon sauvée par un Prince Charmant dont tout le monde ignore, au début, qu'il est prince et fortuné, fait partie de ces ouvrages où le frère et la soeur qui se dissimulaient derrière le pseudonyme de Delly s'en sont donné à coeur joie en la matière.

Si l'on ne saurait dénier le premier rôle à l'élégant et très britannique Ralph Hawton, qui décide d'épouser Serena Dochrane, elle-même anglaise par son père mais espagnole par sa mère, et s'émouvoir de la tendresse qui, très vite, se met à vibrer envers lui dans le coeur encore tout candide de la douce mais fière Serena ; si, dans la partie du roman qui se situe en Angleterre, où Ralph, simple ingénieur en France chez M. Sorbin où il avait d'ailleurs fait la connaissance de M. Beckford, le bon mais faible tuteur de Serena, revient en qualité de comte de Felborne, l'une des plus grosses fortunes et l'un des plus vieux noms de la gentry britannique, l'on se méfie instinctivement de Jane Adley, l'ancienne fiancée de Ralph à laquelle le titre échappe parce qu'elle a mal calculé son coup (lisez le livre et vous saurez comment et pourquoi cette femme pourtant intelligente mais aveuglée par l'argent et le rang a très mal joué sa partie) et au moins de l'une des cousines de Ralph, lady Dorothy, amie fascinée par la beauté et le caractère de Jane (l'autre vieille cousine, lady Sabina, qui souffre du coeur et d'un problème de surdité, est par contre très aimée de Ralph et Serena s'attache également très vite à elle), ce sont, je n'hésite pas à le dire, la parenté française de Serena qui tient la scène presque de bout en bout et qui apparaît en tous cas la première à la mémoire du lecteur lorsque celui-ci se remémore cette lecture de sa jeunesse.

Nous avons déjà évoqué M. Beckford, homme aimable, simple, ingénieur tout comme Ralph chez M. Sorbin, mais que mine une lâcheté éhontée devant sa belle-mère, Mme de la Ridière, née Eulalie Barboux, fille d'un gros fermier qui, dès que sa propre fille, Yolande (morte depuis lors), a épousé le pauvre Beckford, s'est installée avec armes et bagages chez le jeune couple. Mme de la Ridière, à qui sa dot de parvenue avait permis d'épouser un tout petit hobereau de la région, lui aussi décédé depuis belle lurette, a eu une influence désastreuse non seulement sur l'union de Yolande mais aussi sur l'éducation de ses petits-enfants, Simone et Eustache. Désormais âgée de plus de vingt ans, Simone, aussi regardante que sa grand-mère sur les partis qui se présentent à sa beauté blonde mais banale, pense toujours trouver mieux. Au début du roman, elle a fixé ses batteries sur un certain Félix Morel, jeune fat qui a pour avantage d'avoir hérité d'une assez jolie somme. Mais comme Morel se fait désirer, Simone en profite pour faire les yeux doux à Ralph Hawton jusqu'au moment où, renseignements pris, sa grand-mère lui confirme que "cet Anglais hautain n'a pas un sou." A regret, car Ralph, comme tout héros dellyesque, est fort bien de sa personne, Simone se retourne donc vers Morel. Las ! Celui-ci, blessé dans sa vanité, s'est mis au mieux avec une veuve rousse douée d'un petit capital et les bans sont pour ainsi dire publiés. Ce qui laiisse à la belle Simone, qui redoute la Sainte-Catherine pis qu'elle redouterait l'apparition de Satan en personne près de sa coiffeuse, un seul parti, un notaire d'Echanville - encore l'étude n'est-elle pas bien grosse ... Pour comble d'horreur, toute la famille Beckford-La Ridière perd sa fortune entre les mains d'un banquier indélicat . Pourquoi est-elle encore là, celle-là ? Si, je le sais mais vous, il vous faudra relire (ou lire) "La Vengeance de Ralph" pour l'apprendre.

Bref, pour en revenir au maître de la plus petite étude notariale d'Echanville, il n'acceptera de s'unir à Simone qu'à la condition que lord Felborne assure une rente à celle qui est devenue sa cousine par alliance.

Quant à Eustache, enfant pourri-gâté que méprisait déjà Ralph Hawton, il sera mis en pension - ça lui fera les pieds. Seule, Emilienne, la troisième des enfants Beckford, qu'une légère infirmité avait fait placer au couvent par sa grand-mère, mais qui adorait Serena, verra son avenir aussi brillant que l'avait souhaité Simone pour elle-même puisque, vivant chez les Felborne, elle sera de ce fait au contact de cette société qu'eussent tant aimé rencontrer sa grand-mère et sa soeur ...

Ah ! Si seulement, n'est-ce pas, ces dames avaient su ! ... La malice de Delly prend ici ses aises et l'on jubile avec l'auteur : les portraits de Mme de la Ridière et de sa petite-fille, quoique un tantinet caricaturaux, n'en restent pas moins terriblement réalistes.

La première, énorme, courant après de toilettes qui ne sont plus de son âge et arborant les bijoux les plus voyants qu'elle peut, clamant à tous les échos qu'elle est la seule à "savoir" à peu près tout et n'importe quoi et écrasant son gendre de l'argent qu'avait le père Barboux ainsi que de la petite particule qu'il lui a procurée, encourageant surtout Simone à se comporter comme une jeune fille "à la page", c'est-à-dire un peu trop libre pour l'époque et plus encore dans une petite ville comme Echanville, où les réputations se perdent vite. Mme de la Ridière n'avait-elle pas affirmé un temps à son gendre que "cet Anglais" s'était amusé à "perdre" celle de sa jeune pupille ? ...


La seconde, nettement plus mince - jeunesse oblige - se maquillant aussi outrageusement que sa grand-mère alors que sa fraîcheur naturelle devrait lui éviter de forcer la dose, s'habillant de manière tout aussi voyante mais bien plus provocante, bien sûr, attirée par les beaux garçons, certes, mais se renseignant avant tout sur leur situation financière, profondément jalouse de sa cousine bien avant que celle-ci n'épouse Ralph Hawton, ne lui épargnant aucune critique, aucune humiliation, s'acharnant sur elle avec une méchanceté d'autant plus aiguë qu'elle se savait protégée par sa grand-mère et aussi, il faut bien le dire, par la faiblesse de son père, enfin dotée d'un égoïsme tel que, Mme de la Ridière ayant songé, après sa ruine, à aller vivre chez elle, nouvellement mariée, Simone lui opposera un "non possumus" sans appel ... Eh ! oui, qui sème le vent, etc, etc ...

En vérité et sans vouloir flatter ces dames, toutes les scènes dans lesquelles elles apparaissent sont un régal pour le lecteur. Sans doute ne seraient-elles pas flattées des raisons qui nous poussent à les espérer sur scène mais la chose est sûre : dans la vaste galerie des "méchants et stupides parvenus" du monde Delly, Eulalie de la Ridière, née Barboux, et sa petite-fille, Simone Beckford, arrivent nettement en tête du peloton. Si encore elles n'obtiennent pas la première place sur le podium car, en dépit, je le répète, des touches caricaturales, elles sont incroyablement authentiques et toutes et tous que nous sommes, au moins une fois dans notre vie, nous les avons croisées dans la réalité.

En espérant que vous chercherez à voir de plus près leurs faces enfarinées et d'entendre leurs dialogues bourrés de mesquinerie et, par cela-même, de vous extasier sur la délicieuse Serena et le très viril et très séduisant Ralph, nous vous souhaitons une excellente lecture ... ;o)
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j'ai lu des livres de delly qui m'ont vraiment plus mais ce livre je ne pense pas qu'il m'a captivé
serena est une fille vraiment irréelle dans ce monde genre elle est vraiment tres gentille tres parfaite, son mari la traite froidement et elle reste comme ca silencieuse, obeissante et se consume a l'interieur jusqu'a ce qu'elle tombe malade j'aurais aimé qu'elle manifeste son chagrin, sa consternation pour imposer a son mari qu'il la reconnaisse, qu'il la considère un peu
deuxièmement l'histoire elle meme est illogique quelqu'un veut se venger de la veuve de son frere qu'il a jadis aimé et qui a brisé son coeur decide de se venger en epousant une belle femme pour qu'elle se sente jalouse et pour prouver qu'une femme peut l'accepter c'est vraiment insensé, on se marie pas pour cela un mariage c'est une chose serieuse dont on ne s'amuse pas
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... Il y eut en effet un véritable effondrement dans la maison Beckford quand, le lendemain, M. Beckford, rouge de stupéfaction, lut à sa belle-mère et à sa fille le billet écrit par Serena.

Simonne en eut presque une attaque de nerfs, et Mme de La Ridière, à demi-pâmée, s'exclama en joignant des mains chargées de bagues :

- "Ce jeune homme s'est conduit d'une manière abominable ! ... On ne cache pas des choses pareilles ! ... Comte de Felborne, vous dites ? ... Et riche ?

- Serena écrit : "une très grosse fortune."

- C'est inouï ! ... C'est à en perdre la tête ! ... Cette petite fille ... Quelle chance ! Elle ne méritait pas ça !"

M. Beckford protesta :

- "Oh ! Par exemple !

- Allons donc ! De quoi aura-t-elle l'air dans cette position-là ? Il aurait fallu au comte de Felborne une femme ayant l'expérience du monde - une femme comme Simonne, par exemple."

Melle Beckford dit d'une voix sifflante :

- "Il en aura bien vite assez, de cette Serena, et il regrettera plus d'une fois d'avoir été aveuglé par cette petite coquette, soit-disant naïve." ... [...]
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[...] ... Deux jours plus tard, Mme de La Ridière, au retour d'une visite à Mme Sorbin, rapportait les renseignements désirés.

Ralph Hawton, qui appartenait à une excellente famille - sa mère était la dernière descendante d'une vieille maison noble d'Auvergne - n'avait aucune fortune, en dehors de son traitement d'ingénieur. Orphelin, sans parents proches, il vivait seul avec un domestique, dans le pavillon affecté à l'ingénieur, près de la fabrique. Mme Sorbin vantait ses qualités sérieuses mais reconnaissait qu'il existait chez lui une réserve hautaine qui tenait à distance, comme s'il eût souhaité qu'aucune intimité ne s'introduisît dans son existence.

- "Donc, comme mari, c'est réglé," conclut Mme de La Ridière. "Tu peux faire un mariage autrement bien que ça, au point de vue argent !

- Oui ... Mais c'est dommage ... Enfin, on s'en consolera ...

- Tu tâcheras de prendre Morel dans tes filets, quand il reviendra.

- Eh ! Il est capable de faire le difficile, maintenant qu'il a hérité ! "

M. Beckford, qui écoutait en silence, car cette conversation avait lieu encore pendant le dîner, hocha la tête.

- "C'est fort probable. Tes cinquante mille francs de dot lui paraîtront pauvre fretin."

Mme de La Ridière dit aigrement :

- "Pourquoi découragez-vous à l'avance cette pauvre petite ? Avec de l'habileté, elle peut fort bien arriver à ses fins.

- Je ne dis pas non ... Mais je dois avouer que ce jeune Morel n'est pas le gendre rêvé."

Sa belle-mère l'écrasa d'un regard de dédain.

- "Vraiment ? ... Vos raisons ? ...

- C'est un poseur, un paresseux et on le dit joueur, de mauvaise conduite ..."

Mme de La Ridière haussa les épaules.

- "On dit ! ... On dit ! S'il fallait croire tous les racontars ! ... Enfin, si celui-là ne vous plaît pas, cherchez pour Simonne un autre bon parti dans le pays. Où le trouverez-vous ? ..." [...]
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Elle est ravissante ! Intelligence, bonté, délicatesse du cœur, elle paraît posséder tout cela.
— En ce cas, elle doit souffrir près des deux femmes que je viens de voir ! De ces qualités d’esprit et de cœur que vous énumérez, Mme de la Ridière et sa petite-fille paraissent n’avoir pas la moindre trace.
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Je crois que presque toutes les femmes — je ne dis pas toutes, vous voyez — sont incapables de résister à l’attrait du luxe, de la vie élégante, d’une haute position. Entre l’amour sans fortune et la fortune sans amour, elles choisiront la seconde alternative.
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Le regard de l'étranger n’était ni hardi ni insolent, comme certains qui s’étaient parfois arrêtés sur elle au passage. Néanmoins, elle éprouvait quelque gêne de l’attention très vive qui éclairait ces yeux, fort beaux, tandis qu'ils la considéraient discrètement.
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