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EAN : 9782277210535
J'ai lu (30/11/-1)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Tugdual Meurzen est un jeune peintre mais déjà on apprécie son talent, son parfait «métier»... Un mot qui le laisse insatisfait, irrité.
Ses toiles, il le sent, manquent de liberté, d'âme. En vérité, Tugdual étouffe entre une mère abusive et une soeur à l'esprit sec.
Pourtant, dans cette lumineuse Provence où tous trois font un bref séjour, Tugdual se reprend à espérer. Il a fait la connaissance de Sormagnes, le sculpteur, et de sa petite-fille, Dionys... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Evoquer les noms de romancières telles que Delly, Barbara Cartland et d'autres, amènent immédiatement sur les visages des interlocuteurs qui vous font face des sourires narquois, de commisération, voire de mépris, alors même que parfois ils n'ont jamais lu un de leurs livres.

Il est vrai que les romances ne sont guère appréciées de prétendus intellectuels, de lecteurs qui se piquent de littérature considérée comme du haut de gamme, des acheteurs de livres ayant obtenus des prix renommés, mais qu'ils placeront dans leurs bibliothèques sans les lire.

Pourtant les points de convergence entre le roman d'amour et le roman policier sont plus nombreux que l'on pourrait croire : Amour, jalousie, haine, argent en sont les ressorts principaux comme je l'écrivais en exergue de ma chronique concernant la revue Rocambole qui était consacrée à l'oeuvre de Delly.

Le fruit mûr, c'est la passion amoureuse, l'amour tout simplement. le vrai, celui qui transporte les coeurs mais qui pour une raison ou une autre se trouve contrarié.

L'amour est bien autre chose ! Un jour, tu le connaitras, je pense. Il est beau comme un fruit qui mûrit à une heure de la vie, plus tôt, plus tard, selon chaque nature. Mais ne donne pas ce nom à toutes les passionnettes, à tous les attachements éphémères, ni même à ce que l'on appelle la grande passion, qui n'est trop souvent qu'une flamme destructrice, vite éteinte.

Celle qui parle ainsi, c'est Dionysia, à l'encontre de sa jeune cousine Mylène qui s'est entichée d'un homme, marié avec deux enfants, mais qui vit séparé de sa femme, celle-ci ayant préféré voir ailleurs si l'herbe était plus verte et tendre, comme le font les petits veaux dans un pré. Or cet homme qui a conquis, du moins Mylène le croit-elle, le coeur de la jeune fille, refuse de divorcer pour des questions de principes.

Mais l'héroïne de ce roman, c'est bien Dionysia dont Tugdual Meurzen fait la connaissance par l'entremise d'un ami commun René Heurtal, celui qui fait flamber le coeur de Mylène.

Jeune peintre à la réputation déjà bien établie, Tugdual Meurzen est en villégiature près de Vallauris sur la Côte d'azur. Il est en compagnie de sa mère, souffrante, et de sa soeur Josèphe. Un entourage qui lui pèse. Aussi est-il un homme mélancolique, ne possédant guère d'amis. Sa mère est une dominatrice qui étouffe tout autant dans sa vie amoureuse et professionnelle, se prévalant de sa maladie pour le confiner dans un environnement familial pesant. Il ne peut, ne doit pas s'émanciper, et sa soeur Josèphe, qui ne s'est pas mariée sous le prétexte de ne pas nuire à son héritage, supplée sa mère dans cette domination autoritaire lorsque le besoin s'en fait sentir.

Tugdual n'est pas satisfait de sa production picturale malgré les éloges qui lui sont décernés. Ses visages de femme manquent d'âme, de la petite étincelle qui rendrait le tableau vivant. Alors qu'il descend vers Juan-les-Pins, il est abordé par René Heurtal, un graveur qu'il connait bien, lequel lui signale que Calixte Sormagnes, le célèbre sculpteur réside non loin en compagnie de sa petite-fille Dionysia. Aussitôt Tugdual est captivé par les yeux de la belle Hellène, mais pas que. Et il demande l'autorisation de peindre sa Madone qu'il a en projet avec Dionysia comme modèle.

Les deux jeunes gens ressentent au contact l'un de l'autre un sentiment amoureux qui est contrarié par la promesse que Tugdual a faite sur le lit de mort de son père. Veiller sur la santé de sa mère tant que celle-ci sera vivante. Et madame Meurzen ne manque pas de lui rappeler ce serment alors que Tugdual aimerait pouvoir s'échapper de la tutelle exercée par sa mère et sa soeur.

L'été passe et la famille Meurzen regagne la Bretagne natale, même si l'humidité est néfaste à la mère de Tugdual.



Tout en finesse et psychologie, Frédéric et Jeanne-Marie Petitjean de la Rosière, frère et soeur, alias Delly, nous offrent un roman d'amour certes, mais pas que. Outre le sentiment qui lie Dionysia et Tugdual, se greffe une autre histoire entre Mylène, la cousine de Dionysia, et René Heurtal, tandis que l'ancien promis de Dionysia arrive inopinément au mas des Sarrazins, où vit le sculpteur et sa fille.

C'est surtout un regard porté sur les relations entre hommes et femmes, entre parents et enfants, relations qui sont décryptées avec profondeur. Une époque relativement lointaine pour nous mais qui était celle contemporaine de Delly au moment de l'écriture de ce roman.

L'intrigue n'est pas si fleur bleue que l'on pourrait croire, et les sentiments partagés, mais contrariés, sont totalement obsolètes de nos jours, sauf peut-être dans quelques familles ancrées dans leurs préjugés.

Si surtout l'on retient l'écriture racée, subtile, aux dialogues peut-être surannés, le côté psychologique ne manque pas d'intéresser. On est loin de la violence, de la vulgarité qui parfois prédomine de nos jours. Et alors que de nos jours on couche d'abord et on demande le nom de son, ou sa, partenaire après, il y a cent ans, les approches étaient plus longs, plus décents, plus moraux que de nos jours. le tutoiement n'était de mise qu'après de longues semaines, et le simple baiser sur la main ne se déposait qu'après de longues semaines de fréquentation.

Il est bon parfois de renouer avec ce style littéraire qui était le reflet d'une époque, aujourd'hui révolue, mais qui
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
J’admire dans ses œuvres ce qui manque à tant d’autres, ce qui fera demeurer perpétuellement tant d’artistes dans les limbes de leur médiocrité : le rayon d’idéal, la vie profonde de l’âme transparaissant sur la toile, le marbre, ou dans les harmonies de la composition musicale.
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Il l’avait aimée avant de la connaître, quand elle n’était que l’image de son rêve. Il l’aimait maintenant dans la réalité, avec la même ferveur, la même passion grave et silencieuse. Il ne se demandait pas encore où il allait ainsi, quel serait l’aboutissement de ce songe d’amour. Non, il jouissait de l’heure présente, de la joie toute pure, de cette clarté inattendue se levant sur la mélancolie de son âme.
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Ah ! ma pauvre enfant, l’amour est bien autre chose ! Un jour, tu le connaîtras, je pense. Il est comme un beau fruit qui mûrit à une heure de la vie, plus tôt, plus tard, selon chaque nature. Mais ne donne pas ce nom à toutes les passionnettes, à tous les attachements éphémères, ni même à ce qu’on appelle la grande passion, qui n’est trop souvent qu’une flamme destructrice, vite éteinte.
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L’amour, le vrai, celui que certaines âmes ne connaissent qu’une fois dans leur vie, vois-tu, c’est un sentiment très fort, qui vous prend tout le cœur, et qui dédaigne toutes les vanités mesquines, tous les faux amours-propres. Mais pour qu’il soit grand, pour qu’il ne nous abaisse pas, il faut toujours l’assujettir au joug du devoir, ma petite fille.
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Les arômes balsamiques montaient du jardin, descendaient de la montagne, s’amalgamaient en une senteur unique et fraîche que Tugdual aspirait lentement. Une joie profonde tressaillait en ce cœur d’homme, enivré par l’amour – son premier amour, si fort, si magnifique, ardent comme la vie.
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