J'ai fait une belle découverte. Une Afrique poétique. Je suis allée à la maison de la poésie écouter le romancier, poète et slameur,
Julien Delmaire, qui se révèle enchanteur.
«
Bogolan » est le titre de son dernier recueil paru en février 2016.
Reprenant le concept des motifs en fragments propre au tissu africain, le livre agence des séquences poétiques qui se suivent et se répondent. J'ai appris à cette occasion que le
bogolan est un tissu traditionnel, originaire du Mali, qui est présent dans toute l'Afrique de l'Ouest.
La narration est celle d'un homme qui revient au Sénégal, dans le quartier de sa jeunesse, après s'être fourvoyé aux mirages de l'Europe. Ses voisins le fuient et l'homme dérive, étranger dans sa propre ville. Seule demeure fidèle la tendre figure de sa mère.
Ce qui est particulier, c'est que la forme est plutôt rigide, il y a 40 fragments qui font à peu près le même nombre de lignes alors que le contenu est très souple et permet un assemblage aléatoire des textes. Mais le plus surprenant est qu'ils concernent la même histoire, comme un récit poétique.
Il a un univers et une atmosphère dans ce recueil, même si je n'ai pas tout compris. C'est aussi ça la poésie, la chanson des mots.
Julien Delmaire me l'a prouvé avec une dédicace de toute beauté qui m'a ravie : « Pour Martine. Mémoire des tambours en plein ciel d'ivresse. Bonne lecture. »