Ils ont fait l'Histoire, tome 15 : Elisabeth Ière

Elisabeth Tudor succéda à sa soeur, Marie. Toutes les deux fille d'Henry VIII, elles ont pris des partis religieux différents. Marie aura défendu et impose le catholicisme tandis que la Reine vierge créa l'Eglise protestante d'Angleterre. de 1558 à 1603, elle régna d'une main de fer, entouré d'hommes intrigués.
Cet album fait partie de la collection « ils ont fait l'histoire ». Derrière ce « ils », il n'y a pas que des hommes. Dans ce tome consacrée à la reine d'Angleterre, les auteurs arrivent à mêler les questions religieuses, la politique et le secret entourant l'intimité de la protagoniste. Malgré le poids des reconstitutions historiques (scènes de conseil politique, de torture et de messes basses), cet album tient son originalité de la personnalité même de la reine. Celle qui n'a pas voulu se marier (mettant en danger la succession et la tranquillité du trône) a laissé planer énormément de mystère autour de ses envies très personnels. C'est la nature très intime de la reine qui fascine les auteurs ainsi que les lecteurs.
Les dessins magnifient les décors, jouant à fond la carte des reconstitutions. le dessinateur parvient à suivre la reine Elisabeth Ire, la voir vieillir, s'affirmer puissante alors que son entourage lui rappelle ses failles. La mise en scène de cette femme composant une posture rigide et affichant un visage figé est très belle. Elle permet de ne pas écraser les personnages sous le poids de l'Histoire parfois poussiéreuse.

Ça décolle pour les Stuart

La BD historique a le vent en poupe et la série "Ils ont fait L Histoire" raconte la vie des "grands personnages" (Vercingétorix, Saladin, Jeanne D'Arc, Soliman, C. de Médicis, Louis XIV, Napoléon, Jaurès...) et ici, Elisabeth Tudor, la fameuse Reine vierge.

Une fois n'est pas coutume, j'encourage le lecteur à commencer par la fin, à savoir l'excellent encart historique présenté par l'historien Michel Duchein. Il vous permettra de mieux comprendre la partie dessinée qui elle, est très confuse et elliptique, comme si influencé par les tendances d'Elisabeth à décoller ses adversaires, les auteurs avaient choisi eux aussi de manier la hache .

De plus, le récit (scénario de Vincent Delmas) peine à faire ressortir l'extraordinaire bouleversement économique et culturel (tout juste aperçoit-on Shakespeare entre deux cases) de cette époque qui voit l'Angleterre sortir du Moyen-Age.
Le dessin d'Andrea Meloni, convenable pourtant, ne facilite pas les choses en ne permettant guère de différencier les personnages et le découpage particulièrement tarabiscoté (que de cases !) ne facilite pas les choses et une deuxième lecture est souvent nécessaire.
Il y avait sans doute trop de choses à dire en trop peu de pages.

Le tout n'est pas inintéressant, mais un peu décevant quand même.