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Critique de BazaR


BazaR
23 décembre 2020
Eh bien parlez-moi d'un père Fouettard !

Les auteurs Vincent Delmas (scénariste) et Nicolas Werth (historien) ont pris le parti pris de ne pas raconter l'ensemble de la vie de Staline. Ils se sont concentrés sur une période de seize ans, entre 1922 et 1938, cherchant à mettre en scène les révélations offertes par l'ouverture des archives secrètes à la suite de la chute de l'URSS.
C'est avant tout l'installation d'un redoutable animal politique dans un système communiste jeune et encore chrysalide que l'on peut lire. Un homme qui cherche et trouve le pouvoir, puis se l'accapare avec un petit groupe de fidèles.

Je n'ai pas envie de détailler les horreurs que cet homme a mis en branle. La vie des hommes n'a guère d'importance pour Staline. Des millions de morts ne sont qu'une ligne comptable. Les auteurs nous expliquent bien les motivations, et il y a de quoi dégobiller.
On reste dans l'oeuvre d'historien, dans le sens où Staline ne nous est présenté que sous cette face de roc inexpressif (son petit sourire en coin qu'il arbore parfois est dépourvu de signification) que l'on retrouve sur les photos ou dans les films d'archive. Les auteurs ne laissent pas leur imaginaire pénétrer son cerveau, nous montrer ses émotions vraisemblables ou inventées. Tout au plus le voit-on abattu devant le lit où son épouse vient de se donner la mort.

Le dessin de Fernando Proietti n'est pas le plus beau que j'aie vu. Il n'y a guère de finesse dans le visage des hommes. Mais les couleurs et les jeux d'ombre collent bien à l'atmosphère de complot et de mort qui règne dans l'album.
Le dossier historique final est particulièrement éclairant et riche en renseignements. Je ne regrette pas de l'avoir lu, même si cela m'a fait secouer la tête en désespérant de l'humanité.

J'aurais bien aimé lire l'entièreté de la biographie de cet homme-monstre, ses pensées profondes pendant la seconde guerre mondiale. Mais cela aurait probablement été trop riche pour un seul album. Peut-être pour un tome 2 ?
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