En 5 pages le ton est donné.
On a déjà eu droit à une décapitation, une éviscération, des enfants enchaînés, des âmes perverties... normal, nous sommes en Enfer. le lecteur a beau être prévenu, c'est radical.
Le dessin sombre sur fond noir parachève le tout. Lecture lente, les détails se détachent difficilement, les choses se distinguent peu. Dans un film d'horreur, cela sert à faire travailler l'imagination des spectateurs. On suggère davantage que l'on ne montre. Dans la BD de Delmas, c'est le contraire.
Et à mon avis, cela ne fonctionne pas.
Les textes sont pompeux, psychpompeux dirais-je, et rappellent vaguement les BD de
Druillet avec de grandes phrases sentencieuses, quasi prophétiques, tout comme certaines planches rappellent également l'oeuvre ďu maître
Druillet. Mais c'est tellement évanescent, que les madeleines fonctionnent mal. Et nous sommes en 2002, pas en 1970.
La suite est une longue accumulation de ressorts glauques, alliant torture et vengeance, sexe et bondage. Peu convaincant.