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EAN : 9791037502810
400 pages
Les Arènes (11/02/2021)
3.96/5   331 notes
Résumé :
Amoureux de la nature, Geoffroy Delorme n'a pas vingt ans quand il aperçoit, dans la forêt de Louviers en Normandie, un chevreuil curieux et joueur. Le jeune homme et l'animal s'apprivoisent. Geoffroy lui donne un nom, Daguet, et le chevreuil lui ouvre les portes de la forêt et du monde fascinant de ses semblables. Geoffroy s'installe parmi eux. Son expérience immersive va durer sept ans. Vivre seul en forêt sans tente ni abri, pas même un sac de couchage ou une cou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
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Plusieurs mots me sont venus en tête en faisant cette lecture : respect, humilité, pudeur. Toutes ces qualités que l'auteur possède naturellement et que la vie qu'il a choisie font éclore encore et davantage chez lui.

Un autre mot m'accompagne au fil des pages : c'est révolte ! Ce livre a agi sur moi comme des petites brindilles toutes sèches qu'on jetterait sur un feu latent : elle entretiennent les flammes, les braises d'un foyer qui ne s'éteindra jamais.


Je suis désespérée de voir que l'Homme refuse de comprendre que sa survie est liée au rapport qu'il entretient avec la nature, désespérée que les grandes catastrophes écologiques du XXième et du XXIième siècles, et les grandes épidémies virales qui ravagent la planète ne font pas prendre conscience que nous exerçons un rapport de force sur le monde animal (pour ne parler que de lui) qui va nous tuer, nous méprisons le sauvage pour n'adorer que le consommable, nous prosterner devant l'idée que posséder est le seul plaisir qui vaille la peine.


Geoffroy Delorme, parce qu'il ne se sent pas à l'aise ni dans sa cellule familiale, ni dans les rapports de la société qu'il a côtoyée, décide de s'isoler en forêt et de vivre en harmonie avec le lieu et ses habitants. Son érudition dépasse la seule connaissance du peuple-chevreuil, il montre dans ce livre qu'il a compris les enjeux d'une forêt respectée pour ce qu'elle contient de promesse de vies, d'une flore regardée pour ce qu'elle représente en son intégralité, et d'un monde animal qui essaye tant bien que mal de vivre à la lisère de la société humaine si destructrice.
Le livre ne se raconte pas, il se lit, on s'en imprègne, on vibre avec ces animaux dont il nous parle avec tant d'admiration. Bien sûr, je suis depuis longtemps une convertie qui ne cherche finalement que des témoignages en ce sens, mais celui-là est fabuleux : Geoffroy Delorme va passer plusieurs années au milieu de la forêt, nouant des rapports que l'on peut nommer d'affection avec les chevreuils. Au delà de ce qu'il nous apprend sur eux, c'est un regard porté sur l'attitude de l'humain face à son environnement.



Je suis toujours triste de voir, dans la bibliothèque du bourg, que les étagères de mise en avant d'ouvrages sont occupées par des auteurs très, très connus dont il n'est finalement pas trop la peine de parler : chacun saura, s'il est intéressé où les trouver dans les rayons.
Pourquoi ne pas mettre en avant des livres tels que celui-ci. Au moins, le regard posé un instant sur eux obligera-t-il les visiteurs à se questionner, revenir sur leurs pas et les lire dans un désir de connaître, d'apprendre, de changer son opinion.
Si davantage de personnes regardent la forêt et ce qu'elle représente en terme de Vie avec le yeux de Geoffroy Delorme, on peut espérer quitter, quelque peu, cette vie de plaisir facile et se préoccuper de l'avenir de la planète, de la cohabitation réfléchie entre espèces...et dans un plus grand angle de la survie des Hommes.


Geoffroy Delorme fait partie de ces Purs qui apparaissent épisodiquement dans nos civilisations, ils sont les derniers porteurs de messages, les dernières lueurs de lucidité dans une société qui s'écroule, ceux qui peuvent faire revenir en arrière et décider de regarder autrement.
Dans ce monde qui est le nôtre, quelle place allons-nous laisser à ces voix ? Pour ma part, il y a longtemps que c'est la seule que je laisse résonner même si je dois payer comme l'auteur de ce livre, comme tribut, d'être évincée d'une société qui n'est de toute façon pas celle que je veux voir perdurer.


Il est encore temps de changer de vie, de retrouver la signification du mot respect et de décider de vivre en symbiose avec une nature qui nous le rendra au centuple. Quel regard allez-vous poser sur cette nature qui est vôtre ? Serez-vous lucide ou laisserez-vous la cécité vous gagner ?


Mon billet aura servi à quelque chose, s'il vous donne envie de lire le livre de Geoffroy Delorme et d'adopter son regard pour espérer une autre histoire à écrire pour notre définition d'humanité.


Merci infiniment aux éditions Les Arènes et à Babélio pour m'avoir permis de lire ce merveilleux témoignage.

Mention spéciale pour les magnifiques photos au fil des pages.
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Geoffroy Delorme nous raconte une histoire à première vue difficile à croire. Depuis son plus jeune âge attiré par la forêt et ses habitants le jeune homme décide de s'y installer après une rencontre avec un chevreuil dans le massif forestier de Louviers. L'expérience va durer sept ans. Sept longues années pendant lesquelles le robinson normand apprend à survivre avec peu de choses prenant exemple sur les animaux qui l'entourent pour se nourrir, boire, dormir, et petit à petit en osmose avec ses nouveaux amis les apprivoiser et les photographier. Et là
Geoffroy Delorme excelle, ses prises de vue superbes font de son livre une réussite, même si je suis un peu plus réservée sur le texte, parfois empreint d'une sorte de naïveté. Mais après tout n'est-ce peut-être qu'un conte (il existe une polémique) qui non seulement aurait le mérite comme tous les récits de Robinson de faire rêver, surtout quand l'île déserte est à deux pas de la civilisation, mais aussi de nous enjoindre à vivre davantage en harmonie avec la nature, plutôt que d'en être ses fossoyeurs.
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Attention OLNI ! Ce livre témoignage est littéralement extraordinaire. Ce n'est d'ailleurs pas un simple ouvrage mais une expérience immersive hors normes. Une expérience qui relègue les missions spatiales de Thomas Pesquet au rang de promenades dominicales...pourquoi ? Parce qu'aussi incroyable soit une mission dans l'espace, un astronaute demeure connecté à une réalité sociale et humaine codifiée qui éclate dans l'expérience trans-espèce vécue par Delorme. L'homme-chevreuil, c'est le récit d'un jeune homme qui sort de notre communauté en conscience et s'enfonce dans la forêt pour y vivre pendant sept ans. Qui s'attache à une communauté de chevreuils comme il ne semble jamais s'être attaché à sa propre famille biologique ni à ses pairs. Qui mange des feuilles, des tubercules, des racines, aboie pour communiquer avec les chevreuils et s'enorgueillit d'être le seul humain apprivoisé par un animal sauvage. Un homme qui ne fait pas comme Robinson un retour forcé à l'état sauvage dont il pourrait se relever en rebâtissant un lien de domination et d'ordonnancemement de la Nature. Un homme qui au contraire choisit de se départir en quelque sorte de sa peau d'homme pour vivre pleinement en harmonie avec sa nature. le livre est d'une intelligence vive. Écrit parfois avec la naïveté d'un enfant dans un corps de guerrier. Il est un manifeste pour une autre gestion de nos forêts, pour le respect du vivant. Un témoignage ultrasensible qui met tant de questions sur la table... ce livre n'est pas l'oeuvre d'un écrivain mais un coup de poing monumental !
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[Choisi à la Librairie Périple2, à Boulogne-Billancourt, le 27 avril…]

Lecture des plus dépaysantes et déroutantes …Même si on ne part pas à des milliers d kilomètres, cette aventure n'en est que plus interpellante , et singulière...!!

j'ai découvert cet ouvrage qui a capté mon attention par son sujet et l'esthétique des plus sobres de la maquette : une couverture mat, couleur « terre », avec un couple de chevreuil en creux… en vignette.

Je me suis aussitôt plongée dans ce récit, agrémenté de très beaux clichés noir et blanc de l'écrivain, ajoutant de la beauté à cette narration, mettant à l'honneur une expérience exceptionnelle parmi les chevreuils… Comme l'impression, au sein de la ville, de respirer un immense bol d'air… de nature et de Beauté à l'état pur… Que du Bonheur !

Une expérience incroyable et un récit extraordinaire qui nous apprend, de surplus, mille choses sur le monde de la forêt ainsi que sur le caractère et le comportement des chevreuils…et des autres habitants de la forêt.

« Les chevreuils qui composent un groupe ont tous en commun d'être inter-indépendants. Ils sont à la fois profondément autonomes et très dépendants les uns des autres, et chacun remplit son rôle de façon individuelle. La vie devient plus instinctive et en lien direct avec la nature. Les échanges d'informations se font d'un chevreuil à l'autre, mais la première des préoccupations est de rester en vie et de s'occuper de son équilibre propre. Il n'y a ni individus inférieurs ni individus esclaves. Chaque chevreuil est un individu à part entière, qui fait des choix, et la somme de ces choix individuels permet la cohésion de la troupe. « (p. 127)

Une expérience époustouflante… merveilleusement racontée . Totalement admirative devant cette immersion dans la vie sauvage…ayant duré sept années. Ce qui paraît « immensément » long et intense comme tranche de vie !

Cette expérience est précieuse à plus d'un titre : le partage de l'auteur quant au monde de la forêt et des chevreuils nous met parallèlement en garde contre nos comportements « destructeurs » et irrespectueux envers Dame Nature, que nous avons le devoir de préserver !


« Ce manque de considération des forestiers pour la forêt et ses habitants me désole profondément. Une forêt, c'est avant tout une communauté d'arbres qui accueille d'autres communautés végétales et animales. Lorsque l'équilibre sylvestre est ébranlé, ce sont toutes les communautés qui sont fragilisées. La forêt, c'est le reflet de la vie: complexe, mystérieuse, changeante. Elle offre à ses habitants ressources, protection, ombrage, réconfort, beauté et, surtout, elle est d'une grande importance biologique. « (p. 177)

Une lecture exceptionnelle très riche d'enseignements et d'observations affinées sur le monde animal et le monde végétal….De quoi réfléchir et remettre en cause nos comportements vis-à-vis de la nature et du monde vivant, sous toutes ses formes !... Plus, le grand plaisir de découvrir, en sus du récit de « notre ami » ses clichés en noir et blanc, qui illustrent son quotidien avec sa nouvelle famille, les Chevreuils !

. Instantanés expressifs et intenses de cette Vie sylvestre et de ses "habitants » ! Sans oublier des lumières uniques au fil des jours dans cette forêt normande…Un grand coup de coeur sans réserves, que je vais m'empresser de partager avec les amis... !
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L'homme-chevreuil, c'est Geoffroy Delorme qui a vécu près de dix ans dans la forêt, se fondant petit à petit à cette flore hostile et à cette faune sauvage.
Dans une forêt de Normandie, l'auteur nous fait le récit de sa vie dans les bois et de sa rencontre avec cet animal fascinant qu'est le chevreuil, sur lequel on en apprend beaucoup.
En toute humilité et avec un profond respect, il a su s'adapter à la forêt et se faire apprécier des chevreuils, animaux par nature très méfiants et peureux.
Ce récit est une histoire olfactive d'amitié et d'affection, avec ces différents personnages, chacun ayant sa personnalité, son odeur. Il y a Daguet par qui tout commence, le fougueux Sipointe, et le jeune Chévi, son plus grand ami. Il rencontre bien sûr d'autres animaux, des blaireaux et des renards entre autres, mais c'est avec les chevreuils qu'il a le plus d'affinités.
Après une première partie plus descriptive de présentation des lieux et du chevreuil, l'auteur nous propose une seconde partie plus révoltée dans laquelle il propose des solutions à la survie de la vie sauvage. de fait, la chasse, les coupes à blanc, le changement d'heure ou le passage des routes sont autant d'activités « humaines » qui nuisent aux animaux. Il espère que son récit aura un impact et réveillera les consciences et propose un autre mode de gestion des forêts, plus respectueux, créant une plus grande variété d'arbres, aménageant des espaces de nourriture et de repos plus importants pour les habitants de la forêt.
Se dégage de cette lecture beaucoup d'admiration pour ce coeur simple, cet homme sensible qui a su lier des amitiés avec le monde dit « sauvage ». A l'aide d'une écriture toute simple et belle, l'auteur nous emmène dans les bois et nous apprend à regarder et à sentir autour de nous.
J'avais découvert Geoffroy Delorme au cours d'un entretien donné sur le plateau télé du « Quotidien » et il m'avait beaucoup émue. Je me demande cependant comment il vit son retour dans le monde des hommes et l'exposition médiatique dont il est l'objet.
Une très belle découverte. Plus qu'un récit, ce livre est une nécessité !
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critiques presse (2)
Bibliobs
17 mai 2021
En racontant l’histoire de sa « vraie famille », des chevreuils qu’il a appelés Daguet, Etoile, Sipointe ou Chévi, ce photographe animalier a signé un best-seller.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeSoir
23 mars 2021
Geoffroy Delorme a passé sept ans en immersion dans une forêt de Normandie, à partager la vie des chevreuils. Il raconte son aventure dans un livre qui sent à la fois l’air pur, la vie sauvage, le buzz et la polémique.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
Quand j'arrive à une dizaine de mètres, Daguet (le chevreuil) se lève, s'étire. Je m'arrête. Il m'observe. Et nous restons plantés là pendant une bonne demi-heure. Un moment absolument magique. Sa seule présence me nourrit. J'ai une sensation de communion totale avec lui et tous les éléments qui nous entourent. Daguet m'a intégré à son environnement, et je suis le premier à accéder à un tel privilège. Mon coeur et mon âme sont en paix. Mon cerveau est à l'arrêt. A ce moment précis, mon existence dans son ensemble n'est régie que par une loi, une seule : le respect. Au bout de quelques minutes, une première pensée m'envahit : pourvu que l'on ne soit pas dérangés par d'autres humains. Ce serait terrible s'ils m'associait à eux. Les indiens d'Amérique racontent que lorsqu'on chasse le chevreuil, il ne faut pas trop penser à lui, car l'animal sentira les pensées et prendra la fuite.(...) Je m'efforce d'avoir des pensées positives dans l'espoir de faire durer ce dialogue silencieux avec Daguet.
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Que ceux qui marchent en forêt et qui ont croisé un jour le regard d'un chevreuil songent un peu à ce que fut sa vie à elle (Etoile, la chevrette, mère de Chévi), qu'une maudite balle a brisée par une journée d'automne qui avait pourtant si bien commencé. La vie sauvage est ainsi faite et dans cette nature que j'aime tant, à la fois si belle et si cruelle et dont les bois sont témoins, je me dis que si les arbres pouvaient pleurer, des rivières de larmes couleraient dans nos forêts.
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La forêt colonisée par l'Homme moderne ne laisse aucune place aux autres espèces qui en vivent également. Pourtant, il est simple d'apprendre à partager et je dirai même "apprendre à donner pour recevoir". Si je plante un saule sans attrait lucratif à côté d'un hêtre ou d'un épicéa, c'est le saule qui sera mangé par les chevreuils, car sur le plan gustatif c'est meilleur. Si je laisse les ronciers dans les zones forestières "sans exploitation", je crée un refuge et une protection qui ne donnera pas envie aux chevreuils d'aller voir ce qui se fait de mieux ailleurs. Si je laisse les clairières avec leurs graminées non fauchées, les chevreuils iront moins sur le bord des routes pour les manger, et ainsi de suite. Il ne faut pas considérer la forêt comme un site industriel mais comme un capital qui produit des intérêts que nous pouvons utiliser de façon illimitée. Dans nos «champs d'arbres », les chevreuils ne vont pas s'arrêter de manger pour nos beaux yeux. Ils interagissent avec la forêt. Ils ne l'exploitent pas, ils l'entretiennent, ils s'en nourrissent et n'ont aucun intérêt à gaspiller cette ressource naturelle vitale. Il ne faut pas chercher la densité idéale d'animaux pour que l'industrie du bois soit préservée de tous ces sauvages. L'équilibre cynégétique ne doit pas être géré, il ne l'a jamais été et ne peut pas l'être, car il est instable et varie depuis la nuit des temps. Il dépend du climat, des conditions météorologiques, de l'offre en nourriture, de la prédation et de beaucoup d'autres facteurs. L'industrie moderne de notre siècle instaure des quotas et surproduit en prévision d'une demande qui elle aussi est incertaine. Ce mode de fonctionnement ne peut pas fonctionner sur le milieu forestier ni sur aucun autre milieu naturel. Appliquer une densité limite de vingt chevreuils pour cent hectares n'a pas de sens pour des animaux qui vivent très loin de nos règles mercantiles. Ce n'est pas un indicateur suffisant pour établir un équilibre "naturo-industriel" dans un monde déjà perturbé par les changements climatiques. Les comptages effectués annuellement ne représentent qu'une moyenne évolutive de la population mais en aucun cas un indicateur absolu. L'équilibre ne peut pas exister lorsqu'on force un milieu naturel à se transformer en gisement. C'est à l'industrie du bois de se glisser dans le moule des lois naturelles, sans quoi l'équilibre est rompu. Il faut laisser les taillis dans la forêt, créer des zones de quiétude, faire du recépage, laisser les clairières naturelles, favoriser les semis naturels, réduire la pression exercée par la chasse et admettre que les chevreuils s'autorégulent. Non, l'Homme n'est pas utile dans ce processus, il ne remplace pas les prédateurs et doit rester à sa place.
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La forêt était encore, il y a peu, tout aussi nourricière que nos champs. Les hommes du néolithique se nourrissaient essentiellement de glands de chêne. Au Moyen Âge, le gland était un fruit très consommé par le peuple, sous forme de galettes ou de pains. Il servait également à la fabrication d'eau-de-vie ou était utilisé comme succédané de café. C'est l'arrivée de la pomme de terre qui a marqué la fin de la consommation des glands. D'autres fruits tels que les châtaignes, les noisettes, les noix, les cenelles, les prunelles, les poires sauvages, les merises, les sorbiers faisaient partie de l'alimentation populaire. Dans les Alpes, l'arve, résineux qui produit de grosses graines, était utilisé par les paysans qui en faisaient provision pour l'hiver, et le sous-bois de ces massifs était tout aussi riche, sinon plus, que bien des arbres de la forêt. Les fraises, les framboises, les mûres et les airelles étaient largement consommées. Les champignons faisaient la renommée de nos forêts jusqu'à Rome. Les fougères servaient autrefois à bourrer les matelas des lits. Les feuilles de hêtre servaient à bourrer les paillasses très poétiquement appelées «plumes de bois ». Le jonc épars servait à isoler du sol, d'où l'expression «joncher le sol». La forêt nous fournit depuis la nuit des temps résines, laques, gommes, latex, fruits, bois, etc. Plus encore, ce lien culturel qui nous lie à la forêt nous permet de « réguler», sans que l'on y fasse vraiment attention, la quantité de nourriture disponible dans ladite forêt. Nous participons ainsi, avec l'aide de la prédation naturelle, à la régulation des populations animales. C'est également grâce à ce lien culturel que j'ai pu vivre cette aventure aussi longtemps. Le problème réside dans le fait que l'on est passé de la simple cueillette à un système d'arboriculture intensif et destructeur qui, au mépris de toutes les petites plantes qui faisaient la grandeur et la richesse de nos forêts, a pour seul but le profit.
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Je sais que je vis à l'ère de la maille polaire et du tout plastique, dans une société qui se drogue à la surconsommation de tout et à toute heure, qui voue un véritable culte au gaspillage ainsi qu'à l'inutile, un système qui annihile les valeurs et l'honneur des personnes, même des plus respectables, basé sur une économie qui menace de s'effondrer à tout moment. Alors évidemment, je trouve cela rassurant de savoir quoi manger dans la forêt, comment faire un feu en hiver, sous la pluie ou le vent, construire un abri et tout ce qui peut être nécessaire à ma survie en pleine nature sauvage.
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