Un lever de voile immanence, arborescence, «
La Divine Pandémie » excelle le pouvoir du langage. Babel poétique, la littérature est éminente et altière . Un journal de confinement certes, mais écrit en rythme pavlovien dans les torpeurs d'un isolement, des risques qui crissent sur les fenêtres des inspirations.
Marc Delouze observe et écrit. Un poème, une fresque, un antidote à la normalité. Ses capacités sont infinies. Surdoué, attentif, dans ces entrelacs, le verbe octroie sa majuscule.
Marc Delouze jongle avec cette compétence innée en lui, attire sur le papier «
La Divine Comédie » de
Dante. Macrocosme, la pandémie prend place dans cette aura, épiphanie, chant et cercle polyphonique. Ici, tout est splendide, essentialiste, travail d'orfèvre. Entre ses lectures nourricières et les références clés, deux pages et le monde pénètre cette danse.
« Je lis
La famille Karnovski, d'
Israël Joshua Singer : Les premiers rayons de l'aube transperçaient l'épais brouillard, ils éclairaient les fenêtres de la lumière verte du jour naissant ».
23/03/20
« On écrit ce qui pense
dans les mots qu'on libère
comme des chiens sans flair
ivres de liberté. »
« Je relis
Pessoa, l'agaçant génie… »
Écoutez :
« la culture n'est pas
un capital,
C'est une initiation,
un parcours,
une morale du mouvement
Contre l'amoralisme
de l'immobilité ».
Rimes, résurgence, l'heure arrêtée au cadran d'une maturité de style admirable. Prendre pour soi ce souverain, Dantes veille.
Enfer, chant XXXIII 94-96 (JCV)
« Là, les pleurs même empêchent de pleurer,
et la souffrance, qui trouve aux yeux obstacle,
se tourne en dedans et fait croître l'angoisse ».
Quelques mails reçus et envoyés, nous sommes dans cette constance du jour où se dilate subrepticement la ferveur de l'intrinsèque. le relationnel mise son atout et les flottements des aiguilles se meurent sur les pendules.
« En haut de la falaise
Assis sur un banc
Je lis Michaux
Michaux :
Le
Maximilien Robespierre des images poétiques
Le
Glenn Gould de la syntaxe
Le
Thomas Bernhard du bavardage
Le
Buster Keaton de la redondance
En un mot,
Le Pascal de la poésie
Je lis Michaux ».
L'écriture poétique est une nage en plein lac, grandeur et bien au-delà, un homme en confinement qui traverse les miroirs. Délivrance pour le lecteur. Ce recueil qui rassemble l'épars résolument salvateur et bienfaisant est une ode à la parole.
« Le souci des adultes de protéger prive
La liberté adolescente de s'aimer ».
« Le virus est un mot
Dont le sens est plié
Comme un vieil escabeau
dans
la cave oublié ».
Résistance et révolution, les mots si justes assemblent l'espace-temps, poupées gigognes. Ici, vous avez l'alphabet du monde. Relire à l'infini cet écrin.
Marc Delouze « Le poète et le Déconfiné »
« Les blessures qu'il faut
en plein vol
recoudre. »
Poésies-clairières,
rimes-roseaux, la Pandémie Dantesque, noria Divine, livre-mage.
Marc Delouze a publié son premier recueil de poésie en 1971, préfacé par
Louis Aragon.
Il est au monde ainsi que peu d'hommes illustres. Paravent contre l'abîme. Écrire et octroyer à l'humanité la beauté et la profondeur des
rimes certifiées. Préparer le monde de demain en étant debout et résolument vivant. Tel est l'adage de ce livre d'or.
Marcher sur les Parvis poétiques et étreindre «
La Divine Pandémie » le nouveau-monde. Perpétuel. Publié par les majeures Éditions Æthalides.