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Critique de de


La mise à disposition des huit numéros de Questions Féministes est une très bonne nouvelle.

En quelques phrases, qui ne sauraient se substituer à la préface de Sabine Lambert, je voudrais souligner, à la fois la grande lisibilité des textes (beaucoup de sociologues devraient en prendre leçon), l'humour très présent, et sauf rare exception, (le texte de Michelle Loi sur la Chine et Jiang Qing) la grande résistance au temps.

En fondant l'analyse de l'oppression et de l'exploitation des femmes, dans les réalités matérielles et non dans la psychologie ou pire encore « la nature », les auteures ont tracé des pistes qu'il nous faut parcourir encore et encore pour prolonger et actualiser leurs analyses.

Il convient, de ce point de vue, de lire attentivement le texte de présentation, publié dans le numéro 1 : Une revue théorique féministe radicale.

Les travaux des féministes se sont multipliés, mais l'égalité ici est maintenant est toujours à conquérir pour les femmes. Les voix des hommes se substituent toujours, comme paroles « autorisées » aux élaborations des chercheuses, « S'il ne faut pas hésiter à hurler avec ses tripes face à un discours qui vous laisse à la porte, il n'y a pas de raison, en rejetant comme « masculin oppresseur » un certain discours conceptuel, d'en laisser le monopole aux hommes ». L'institutionnalisation des études de genre, s'est faite, en partie en dépolitisant les apports et les combats des féministes, la majorité des études sur les rapports sociaux n'intègre toujours pas les « dimensions sexuées », le masculin, soit disant porte parole du neutre grammatical, rend invisible et la moitié de l'espèce humaine et les asymétries sociales, etc….

Un ouvrage, au présent, à lire et à offrir sans modération…

« le mot femme, je ne peux plus, je n'ai jamais pu l'entendre. C'est avec qu'ils m'ont insultée. C'est un mot de leur langue, cadavre empli de leurs fantasmes contre nous. »

Et comme l'écrit justement Sabine Lambert dans son introduction : « Ces écrits ont eu un tel écho en moi, je me les suis si rapidement appropriés, que je ne parviens plus à me souvenir de la façon dont je pensais le monde social avant de les lire. C'est ce qui arrive lorsque l'on découvre des analyses permettant réellement de subvertir un ordre des choses qui, auparavant, nous paraissait naturel et inébranlable ».
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