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EAN : 9782253157380
608 pages
Le Livre de Poche (30/03/2011)
4.21/5   68 notes
Résumé :

Anna Schlemmer a toujours refusé d'évoquer sa vie en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Trudy, sa fille, n’avait que trois ans lorsqu'un soldat américain les emmena avec lui dans le Minnesota, et n’a donc que peu de souvenirs de cette époque. Mais elle trouve, parmi les photos de famille, un cliché la montrant avec sa mère aux côtés d'un officier nazi. Cet homme était-il l'amant dȁ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Je suis toujours très attirée par les livres qui traîtent de la Seconde Guerre mondiale. Celui-ci est particulier car il présente ce qu'ont vécu les Allemands pendant la guerre, contrairement à beaucoup d'autres livres qui évoquent la guerre à travers le regard des Alliés.

Anna a vingt ans lorsque la guerre éclate en 39. Elle est très belle. Son père et elle vivent seuls depuis le décès de la mère d'Anna. Cette dernière doit supporter son père et tous ces caprices. Elle est sa bonne à tout faire, et surtout, elle représente une monnaie d'échange, car s'il parvient à bien la marier, il peut accéder à une position plus intéressante au sein du Partei, le parti nazi.
Mais Anna n'est pas une bécasse, ni une fille obéissante. Elle fréquente Max, un Juif. Elle finira même par le cacher chez elle, malgré le danger et la présence menaçante de son père.

Les choses tournent mal. Anna doit partir de chez elle. Max a été arreté. Elle est enceinte de lui. Elle trouve refuge chez la boulangère, qui fait partie de la Resistance Allemande. Avec elle, elle apprend à aider les hommes qui sont enfermés non loin de là, à Buchenwald. Max en est.

La petite Trudy naît. La vie de misère et de danger suit son cours. Et puis Anna se retrouve seule, à nouveau. La boulangère s'est fait repérer. Anna n'a plus le choix. Pour sauver sa fille, elle se soumet à un officier nazi qui un jour vient la voir à la boulangerie. Elle devient sa maîtresse, mais pour sauver sa fille, et cela au mépris de ce que penseront les autres, et malgré les dangers qu'elle court avec ce fou.

La narration est entrecoupée de moments qui se déroulent pendant la guerre, et d'autres instants qui sont en 1997. On voit Trudy en Amérique, là où elle et sa mère ont finalement réussi à immigrer après la guerre. Trudy est obnubilée par sa mère, avec qui elle entretient des relations complexes, chargées de culpabilité. Trudy se croit être la fille de l'officier nazi dont elle a de vagues réminiscences, et toute sa vie tourne autour de ça. Elle met au point un travail de recherche qui lui permet de rencontrer des personnes qui ont vécu pendant la guerre en Allemagne. Elle veut découvrir ce qu'à fait sa mère, et surtout, qui elle est.

Ce livre est très troublant. On voit encore une fois qu'il est difficile de partager les nations entre "bons" et "mauvais", et aussi que la vérité n'est pas forcément là où on croit qu'elle se trouve. Ce livre parle de la malédiction de la culpabilité vécue par les héritiers de la guerre. Trudy ne peut pas vivre réellement car elle ne sait pas qui est sa mère.
A découvrir.
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Décidément,je me complais dans ce genre de roman(cf: le dernier des nôtres d'Adelaïde de Clermont-Ferrand ),puisque celui-ci se construit aussi sur deux époques : l'Allemagne Nazie 39/45 et l 'Amérique d'aujourd'hui ,sauf qu'ici notre personnage principal est une jeune femme:Trudy,qui elle aussi va rechercher ses racines.
Trudy,née à Weimar en 1942 ,en pleine guerre ,a 3 ans lorsque Jack ,un soldat Américain, en 1945, à de la libération les emmène ,elle et sa mère Anna dans le Minnesota où il épousera sa mère.

Trudy ne connaît par son père biologique,malgré son insistance,sa mère a toujours refusé de lui parler de son passé en Allemagne.Trudy,étant professeur d'histoire Allemande à l'université pour ses travaux, mène une enquête auprès des réfugiés allemands vivants aux États-unis,ayant connu cette période sombre de l'histoire.
Elle receuille ainsi des témoignages ,jusqu'au jour où......
Entre Adélaïde de Clermont-Ferrand et Jenna Blum les deux histoires sont très similaires,à tel point que j'ai eu tendance à les confondre .Malgré ses 632 pages j'ai lu ce roman en deux jours.L'ecriture ,le style sont bons.A présent,je commence Colum Mc Cann: "Et que le vaste monde poursuive sa course folle "rien que le titre.....j'espere une lecture un peu plus "réjouissante "que mes deux derniers romans.⭐⭐⭐
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Ne me demandez pas pourquoi, mais lors de ma petite vague d'achat de livre, j'ai sans le vouloir pris des ouvrages ayant un point commun de taille : le contexte de la 1ère et/ou 2nde Guerre Mondiale. Ce n'est pas fait exprès, même si c'est une période qui, comme beaucoup, m'a toujours interpellée, bouleversé plus jeune quand en histoire j'ai été amené à réaliser les horreurs de la guerre, ou encore quand je me suis rendu dans certain lieu où les marques du passé ne disparaîtront jamais (comme le village de Oradour-sur-Glane, dont je n'oublierai jamais la triste visite). le passé est ce qu'il est, que nous l'ayons vécu ou non, nous ne pouvons pas l'oublier, ni faire comme si cela n'était jamais arrivé. La lecture de roman fictif sur ce sujet est toujours assez difficile, dans la mesure où bien souvent de tels écrits s'appuient toujours sur des documents ou témoignages. Mais il est important de se souvenir, et les écrits sont là pour ça.

C'est le cas de ce livre, qui a été construit par le biais de témoignages recueillies sur 4 années auprès de survivants du génocide, pendant lesquelles Jenna Blum s'est documentée pour écrire ce roman criant de vérité.

Ce livre décrit une face dont on ne parle pas souvent, celle de la place des femmes allemandes pendant la guerre. A nous qui jugeons souvent les auteurs de "trahisons", que savons-nous du passé de ces gens, et comment pouvons-nous juger ce qu'ils ont pu ou du faire pour sauver les leurs dans ces temps de famine ? Car les allemands n'étaient pas forcément les mieux loties pendant cette guerre, car tous n'étaient pas convaincue par les méthodes nazie, et c'est ce que ce livre tente de nous dévoiler un peu.

Sans pour autant nous donner le sentiment de s'apitoyer sur ces gens aux passés tumultueux, ou jeter la pierre sur qui que ce soit, le livre ne raconte que des faits, pour nous montrer tout ce qui peut amener des gens à agir comme ils l'ont fait, à mieux appréhender cette époque, et la difficulté de faire les “bons” choix, pour peu qu'il ai pu exister à cette époque de bons choix...

Le roman nous emmène d'une époque à une autre :

- le présent, où Trudy cherche à comprendre le mutisme de sa mère sur ces temps de guerre, qui cherche son identité, ses racines, et souhaite faire la lumière sur ces brides du passé qui lui restent, comme un puzzle dont elle n'arrive pas à assembler les pièces ;

- le passé, où nous côtoyons une jeune Anna luttant pour sa survie pendant le règne nazie jusqu'à son déclin et sa chute.

Au fur et à mesure que l'histoire avance dans le passé, nous comprenons mieux le présent dans lequel vit et évolue Trudy, et nous comprenons mieux la place de chaque acteur au sein cette guerre. Et au fur et à mesure que le roman avance et se dévoile, chaque pièce du puzzle finit par s'assembler, et nous comprenons en même temps que Trudy le lourd passé que sa mère a du porter en silence toute sa vie durant.

Une histoire touchante de vérité, dont on aura envie de connaître le fin mot de l'histoire pour prendre toute la dimension de l'histoire, tant sur un plan “fictif” que sur un plan plus historique. Une histoire qui amène à réfléchir, sur la responsabilité de chacun, et qui peut changer le regard que l'on a sur cette partie de l'histoire.
Lien : http://petitsboutsdezelle.fr..
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Après avoir trouvé une photo la montrant avec sa mère au côté d'un Officier nazi, Trudy n'a de cesse de découvrir si sa mère a été la maîtresse de cet homme et si du sang nazi coule dans ses veines. Mais même à 73 ans, Anna refuse toujours d'évoquer sa vie en Allemagne pendant la guerre. Née en 42 à Weimar, Trudy devient américaine en 45 lors du mariage de sa mère avec un soldat américain qui les emmène vivre dans le Minnesota. Elle est aujourd'hui professeure d'histoire allemande. Découvrir ses racines étant devenu obsessionnel, elle décide de recueillir, dans le cadre de ses travaux universitaires, les témoignages des réfugiés allemands de Minneapolis qui ont vécu la guerre dans leur pays…

Avec un récit alternant entre l'Allemagne en temps de guerre, l'Amerique au sortir de la guerre et celle d'aujourd'hui, Jenna Blum, fait défiler la vie d'Anna et de Trudy tentant de trouver l'explication à la complexité de leurs rapports et au silence d'Anna.

A la question qu'on peut tous se poser en lisant ce roman « qu'aurais-je fait à la place d'Anna », je serais bien en peine d'y répondre alors que mon
Pays est en paix, que je ne risque ni ma vie ni celle de mes enfants et que je mange à ma faim. Je repense d'ailleurs aux réponses recueillies par Trudy lorsqu'elle a posé la question à ses étudiants. Et puis je pense aussi aux paroles d'une chanson écrite par un certain JJ Goldman… vous l'avez en tête vous aussi ?

Pourtant tout repose sur une phrase « La punition doit être conforme au crime » et Anna s'y tiendra.

Pendant la lecture de ce gros pavé de 600 pages, je crois avoir ressenti un large panel d'émotions. Je garde pour Anna une certaine admiration, celle d'avoir résisté et subi pour une seule et unique raison.

C'est le premier roman de Jenna Blum et un livre à découvrir pour qui aime les romans historiques en rapport avec cette période tourmentée. Autant le dire, J'en ressors secouée.
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Dernièrement j'ai lu plusieurs livres qui se passent pendant la 2nd guerre mondiale mais là, la différence c'est qu'on est du point de vue de femmes allemandes qui ont vécu la guerre dans l'autre camp. Et qui plus est, à Weimar, près du camp de Buchenwald. Que dire ? Qu'aurions nous fait dans un tel cas ? Jusqu'où irions nous pour sauver nos enfants ? Cette vue du côté femmes allemandes est très bien décrite et montre combien il est urgent de ne pas juger trop vite. On peut dire aujourd'hui, bien assis dans son fauteuil que ce que certaines ont fait est scandaleux, mais qu'en sait-on ? Anna a vécu des choses que l'on ne peut même pas imaginer et si elle n'est pas morte exécutée, elle s'est en fait détruite de l'intérieur et ce, pour sauver sa fille. Encore une fois je ne peux que rapprocher cette histoire des mots de la chanson de Goldman "Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens, si j'avais été allemand. Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps d'avoir à choisir un camp". Quant au style, c'est une écriture fluide et une construction d'histoire bien faite qui font que ce livre se lit très facilement. A lire sans hésiter.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Max lui adresse un regard sévère.
-Du calme ,jeune fille laisse-moi t'expliquer à ma manière.
Il s'asseoit sur le rebord de la baignoire à côté d'Anna.
Tu es au courant de l'existence d'un camp de concentration?
Ramenée à la raison, Anna hoche lentement la tête.
--Des rumeurs circulent .Il se situe à Ettersberg,C'est bien cela?
-- Oui,dans la forêt sur la colline. Pour les prisonniers politiques,les criminels, les juifs et tout opposant au régime nazi.Ils sont enfermés dans ce Buchenwald pour être rėeduqués, ce qui signifie qu'ils sont réduits en esclavage.Ils sont affamés, battus et une fois à moitié morts,ils sont considérés comme quantité négligeable.
Qu'est-ce qui leur arrive alors?demande Anna dans un murmure.
--Eh bien,on s'en débarasse. Mais comme de nos jours ,gaspiller des munitions est un crime ils sont éliminés par injection lėtale.Les SS les tuent par tournées. Une aiguille plantée dans le coeur .Evipan sodium, je crois.Ou par voie aérienne. Après les corps sont incinérés.
Anna essaie de digérer ces informations ,en vain. Elles sont trop démentielles pour être assimilées.
Elle pose un regard plein de ressentiment sur les doigts froids et habiles qui couvrent les siens,puis lève les yeux sur le visage chéri et exténué de Max qui,sans ses lunettes, paraît étrangement mis à nu,mais aussi rusé qu'un renard.Les rides profondes au coin de ses yeux,les cernes violets. Comment peut-il lui infliger cela?De quel droit vient-il chez elle regurgiter son histoire répugnante ?
--Ça ne peut être vrai,lui dit-elle
Max ébauche un sourire ironique, mais un muscle minuscule fait tressauter sa joue.
--Oh C'est vrai.Je sais que ça à l'air impossible .Mais cela se produit au moment même où nous parlons.
--Comment le sais -tu?comment peux-tu être sûr que ce n'est pas qu'une simple rumeur?
--Ce n'est pas une rumeur dit Max d'un air las .J'y étais. Je l'ai vu.
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Prologue
Trudy et Anna,1993

Le jour des funerailles ,les fermiers de New Heidelburg et leurs familles se pressent dans l'église luthérienne pour rendre un dernier hommage à l'un des leurs.Comme tous les sièges sont occupés certains se massent dans le vestibule d'autres restent debout ,adossés aux murs.Dans leur costume noir,les hommes ont l'air un peu ridicules. Les femmes sont en tenue du dimanche --ensemble jupe et pull,bas et escarpins-- et leur épais manteau est leur unique concession à la rigueur de l'hiver.
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Un front brumeux se profile , piquetė de nuages aux nuances crème ,rose et or.Au -dessous, un bleu profond et droit, comme tracé à la règle ,balayé d'un rideau de pluie qui avale progressivement les toits de la ville.De ce promontoire privilégié, la cité n'est que câbles à haute tension et cheminées, tourelles, poutres,voies ferrées et ternes bâtiments industriels. Elle ressemble à ce que furent les villes allemandes d'autrefois : Heidelberg, Dresde, Berlin, Weimar. Peut-être sont-elles encore ainsi.Le soleil fait un dernier effort pour percer le brouillard et,l'espace de quelques secondes le paysage est drapé d'un manteau vaporeux d'un jaune mêlė de gris.Puis la pluie balaie la brume et tout est terminé.
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Elle doit vivre avec la conscience de sa faute. Une autre forme très particulière de torture, subtile, mais latente.
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Elle a conscience que la vanité est un vilain défaut, mais elle ressent une fierté secrète à l’égard de sa taille fine, de ses seins hauts et pleins, de la pâleur cristalline de ses yeux et de l’éclat de ses cheveux, qui lui ont toujours valu nombre d’attentions.
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