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EAN : 9782130583080
192 pages
Presses Universitaires de France (29/05/2010)
3.75/5   2 notes
Résumé :
En renonçant à assumer son identité, lEurope enchaîne les paradoxes. Le premier est celui dune culture universelle qui Hugo, Valéry ou Camus en témoignent , na pas posé de problème aux créateurs qui sen réclamaient. Le deuxième paradoxe est celui du refus de donner un contenu à lidée dEurope : parler de son identité serait une illusion rétrospective ou le masque dun colonialisme culturel plus pernicieux que celui du passé. Le troisième paradoxe tient à ce que cette ... >Voir plus
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Ma thèse est par conséquent la suivante : l’islam, que les Européens ont longtemps négligé et laissé pousser comme une mauvaise herbe dans un champ de blé, n’est pas au cœur de la crise identitaire européenne, il n’en est qu’un symptôme. La crise est beaucoup plus profonde et endogène. C’est la crise du politique dégénéré en impolitique. C’est la crise de l’ État-nation dénationalisé. C’est la crise d’une Europe déchristianisée. C’est la crise d’un christianisme désincarné. C’est la crise d’une laïcité dévoyée. C’est la crise d’une modernité désorientée. C’est la crise d’un humanisme déshumanisé et dépouillé de toute transcendance divine. C’est la crise d’un mondialisme hédoniste et autocentré. C’est la crise d’un consumérisme consumé. C’est la crise d’une civilisation épuisée. De cette constellation de crises, l’islam n’en est que le révélateur, n’est que la partie visible, et bien visible, de l’iceberg. De toutes ces crises intrinsèques à la modernité occidentale, l’islam n’est que l’élément catalyseur.

Mezri Haddad
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Ce n’est donc pas sa surpuissance qui rend problématique une intégration éventuelle à l’Europe et donc une extension des frontières de celle-ci, non pas jusqu’à l’Oural, qui n’a jamais été une frontière, mais jusqu’à la Chine et au pacifique. Mais c’est plutôt la volonté russe elle-même. Son régime est ce qu’il est, et les Russes sincèrement occidentalistes, car il y en a beaucoup, sont partagés entre le rire et les larmes quand la presse étrangère le décrit comme une « émergent democracy ». Quant à l’Église orthodoxe, elle est mise à profit par ce pouvoir pour nourrir le nationalisme le plus extrême et le plus hostile à tout rapprochement avec la latinité.
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En historien, Alain Besançon rappelle la constitution des frontières européennes au haut Moyen Âge à partir de l’Empire carolingien, ce « massif central » de l’Europe. Il insiste sur la christianisation et le féodalisme comme principe constitutif, ainsi que sur les caractères propres à la civilisation de l’Europe : les innovations agricoles, les inventions techniques avec les progrès de l’outillage, les procédés de construction, le développement de la métallurgie, et, de façon plus visible, les ordres architecturaux comme l’art gothique qui se déploie de l’ouest à la Finlande, aux Pays Baltes, à la Pologne, la Hongrie, la Croatie et la Slovénie, ce qui délimite la frontière actuelle de l’Europe des Vingt-Cinq.
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L’apport chrétien à la culture et à l’identité même de l’Europe ne fait donc pas le moindre doute. Il est vrai que, dans une société largement sécularisée, cette composante de notre culture n’est plus aussi explicite qu’elle l’était dans le passé. Elle tend à n’être présente dans la société européenne moderne que de façon cachée, comme le sel dans les aliments ou la sève dans la plante. Mais tout le monde sait que même quand on n’y sent pas le goût du sel en tant que tel, c’est sa présence dans l’aliment qui donne à celui-ci sa saveur ; et que, bien qu’on ne voie pas la sève, c’est elle qui nourrit la plante qu’on voit. On peut donc soutenir que, quand bien même le christianisme n’aurait plus aucune visibilité sociale, quand bien même il n’y aurait plus un seul chrétien en Europe – ce qui évidemment n’est pas le cas ; je ne fais cette hypothèse absurde que pour mettre en relief mon argument –, il resterait vrai qu’il y a une dimension intrinsèquement chrétienne de la culture européenne. C’est cela, et rien d’autre, que voulaient dire les rédacteurs de la première mouture du préambule de la Constitution.
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L’Europe moderne, c’est, en large approximation, l’État de droit et la préférence pour les voies de droit, la démocratie, les libertés individuelles, l’idéal de pensée critique et de science, les libertés économiques, le respect de la vie privée, la compassion envers les victimes de la nature ou de la société, et aussi une perception de l’histoire comme orientée, c’est-à-dire capable d’engendrer un avenir différent et meilleur, ce qu’on appelle le progrès. Or, dans la genèse de chacune de ces valeurs, le christianisme a joué un rôle déterminant. Il l’a joué soit par lui-même, soit par l’effet heureux de la rencontre entre les conceptions chrétiennes et d’autres issues du monde gréco-romain.
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Vidéo de Chantal Delsol
Le massif des Écrins, au coeur des Alpes. Des sommets à 4 000 mètres. Un univers rude et escarpé, une nature hostile, exigeante, redoutable. Au coeur de la vallée, une amitié profonde s'est nouée, année après année, entre un « natif », Chris, qui rêvait depuis son enfance d'être guide de montagne, et Lorenzo, un jeune vacancier italien venant de Rome, devenu écrivain.
Un jour, ce dernier disparaît sans explication. Personne ne semble l'avoir vu et, même si Lorenzo connaît bien la montagne et ses dangers, Chris craint qu'il ne lui soit arrivé quelque chose. Inquiet pour son ami, le guide se lance à sa recherche. Alors qu'il arpente avec une anxiété croissante les cols, les sommets et les glaciers, il se remémore trente ans d'aventures et de souvenirs communs.
Une célébration magistrale de la montagne et de l'amitié.
Philosophe, professeur émérite des universités et membre de l'Institut (Académie des Sciences morales et politiques), Chantal Delsol a publié une trentaine d'ouvrages, dont quatre romans.
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