Nous avons fait allusion à l'amitié qui unissait depuis quelques années Corot et Dutilleux; nous avons rappelé ses séjours à Arras; au mois de mai de l'année 1853, Corot rencontra chez son hôte, deux photographes d'Arras, Cuvelier et Granguillaume qui le sollicitèrent de tracer avec la pointe, des dessins sur des plaques de verre qu'ils avaient eu le soin de recouvrir d'une couche de collodion et dont ils tiraient ensuite des épreuves sur papier sensible.
Corot, Millet, Rousseau, Daubigny, Ch. Jacque, P. Huet, Horace Vernet, Dutilleux se passionnèrent plus ou moins pour ce moyen propre à multiplier leurs oeuvres originales sans le secours d'autrui; Corot plus fortement intéressé, et très certainement encouragé dans le milieu sympathique où il se trouvait, n'exécuta pas moins de 65 ou 66 de ces dessins sur verre, de 1853 à 1874. Oeuvres délicieuses pour la plupart, mais trop peu connues en raison de leur rareté.
Après un séjour de trois années en Italie, Corot revint à Paris qu'il quitta à nouveau quand éclata la révolution (juillet 1830); il accomplit alors son tour de France: l'un de ses premiers arrêts eut lieu à Chartres, où il peignit la cathédrale à jamais immortalisée par la plume de Huysmans; de Chartres, Corot gagna le Nord, redescendit ensuite en Auvergne, et d'étape en étape revint au coeur de la France et se confina quelque temps à Fontainebleau, avant que de regagner enfin Paris.