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EAN : 9782875050489
167 pages
Maelström (01/06/2010)
3.25/5   8 notes
Résumé :
Qu'est-ce qui sépare une journaliste radio à Paris, spécialiste des conflits en Afrique, et un jeune ethnologue roumain? Suffisamment de choses pour que Claire, dans un premier temps, décline poliment l'invitation e l'énigmatique Stefan M. à venir réaliser un reportage sur la Roumanie de l'après Ceaucescu.
Et qu'est-ce qui, mystérieusement, les relie pour qu'elle se ravise et rejoigne l'ethnologue qui ne la connaissait jusque là que par sa voix?
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Claire, la narratrice, est une journaliste parisienne qui a beaucoup bourlingué en Afrique pour couvrir des conflits. Elle n'en est pas revenue indemne… Un jour, peu après la chute du régime, elle reçoit la visite d'un ethnologue roumain qui veut l'emmener à Snagov, un village qui n'a pas échappé à la folie du dictateur. Après avoir refusé l'invitation, elle finit par accompagner le jeune homme mais celui-ci, après l'avoir déposée au village, disparait. le village établit au bord d'un lac abrite de nombreuses villas des anciens dignitaires du régime, c'est au milieu du lac que se trouve le tombeau de Vlad Tepes, fils de Vlad Dracul .
Claire interroge les habitants et découvre une réalité qu'elle ne soupçonnait pas : les habitants contraints de démolir leur maison ou d'assister à son anéantissement avant d'être transplantés dans des immeubles modernes et sans âme loin de leurs terres, le poids de la bureaucratie toujours présente, l'énigme du lac et de ce qui s'est passé dans les villas. Mais elle découvre aussi une tradition qui donne son titre au roman : les habitants de la région préparent une maison où leur âme ou celle de leurs proches trouvera le repos dans l'au-delà… Et elle finit aussi par percer le mystère de Stefan.
Chantal Deltenre est ethnologue et cette formation apparait en filigrane des deux romans que j'ai lus d'elle : La cérémonie des poupées qui mène un jeune couple au Japon dans une maison où la jeune héroïne d'origine japonaise est confrontée aux traditions de son pays d'origine.
Ici également, les traditions roumaines sous-tendent le roman ; elles ne sont toutefois pas aussi centrales que c'était le cas dans La cérémonie des poupées. Au centre, ici, c'est le témoignage des villageois dépossédés à la fois de leur maison, de leur passé, de leurs souvenirs et de leur traditions, contraints à l'amnésie et qui voient leurs enfants abandonner complétement non seulement un mode de vie ancestral mais aussi leurs racines.
si j'ai beaucoup apprécié le fonds d'informations politiques, historiques et ethnologiques sur lequel le roman s'appuie, en revanche, l'intrigue romanesque elle-même m'a laissée un peu sur ma faim ; elle m'a semblé ne servir que de prétexte. Cela ne m'empêche pas de recommander chaleureusement le roman à tous ceux que les thématiques abordées par l'auteure intéressent et à tous les jeunes qui auraient bien raison de suivre l'avis de leurs camarades jurés…
Lien : http://artetlitterature.blog..
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Roumanie, Snagov, la journaliste Claire enregistre le témoignage des victimes de la 'systématisation', destruction systématique du village, chassantles habitants dans de minables cités. le but annoncé: 'augmenter les terres cultivables' cache mal le désir de tranquillité recherché par la nomenklatura roumaine.

Parallèlement, quelques réflexions sur la maison de l'âme qui consiste à donner préventivement à des inconnus tout ce dont on aura besoin notre âme dans l'au-delà.

A l'instar des livres de Svetlana Alexievitch, si ces enregistrements ont l'acuité de témoignages directs, ils comportent également tout ce que peut refléter 'la rumeur', ce que là bas on appelle 'la bouche du village'
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Chacun peut construire, pour lui-même ou pour un proche, une « maison de l'âme ». Il s'agit de créer, dans l'au-delà, la demeure la plus accueillante et la plus confortable pour l'âme du défunt, et, pour ce faire, d'offrir à des inconnus les objets avec lesquels on souhaite la meubler.
Claire, la journaliste, a vécu en Afrique l'expérience traumatisante de la mort d'une femme et n'arrive pas à se libérer de cet obsédant cauchemar. Accepter de faire un reportage sur les « démolis » de Snagov, en Roumanie, lui permettra peut-être de se libérer du poids des non-dits.
J'ai beaucoup aimé ce roman très fort qui met en lumière le pouvoir des mots et des silences. L'auteur nous permet d'entrer dans la tête de ses personnages et nous fait vivre leurs émotions, tout particulièrement la frustration de ceux que l'arbitraire du dictateur fou et mégalomane (Ceaucescu) prive de ce qu'ils ont de plus cher.
Quand on peut enfin poser des mots sur sa peine, on arrive à la dominer et on peut désormais entamer le travail de deuil.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
On nous a privés de tous repères. L’un après l’autre, ils les ont fait sauter. Du plus lointain au plus proche, ces cercles concentriques qui faisaient de nous des habitants de quelque part, ils les ont brouillés. Nous ne connaissons plus ni les noms ni les frontières de nos régions, de nos villages. (p.81)
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Dans le paysage paisible et quasi recueilli de cet îlot perdu au milieu du Snagov, l’horreur était soudain palpable. De tous temps, elle avait été là : le Snagov n’avait jamais cessé de voir défiler vampires et vampirisés. (p. 94)
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