Il y a une chose qu'un alpiniste ne doit jamais oublier: la montagne est une grande dame. Elle aime qu'on la courtise. Un homme doit bien la connaître avant qu'elle se donne à lui. Malheur à celui qui l'oublie... Mais si on la courtise bien, elle ne tue que rarement.
Il avait grandi dans ces montagnes chablaisiennes... Ce n'était pas ses rares sorties hors de leur cadre qui lui avaient permis d'aimer autre chose que leurs majestueux et redoutables profils.
Malgré l'âge, il avait conservé cette placide puissance d'homme habitué aux travaux de force. La carrure des épaules était celle d'un géant... et les dimensions de ses mains égalaient le double de celles d'un homme normal. Le petit doigt était aussi gros qu'un pouce couramment proportionné.
Le Vieux n'était pas un ivrogne... D'ailleurs au village, on l'avait rarement vu ivre. Il ne buvait pourtant pas que de l'eau, loin de là. Mais il pouvait vider plusieurs bouteilles sans que cela l'indisposat outre mesure. Dans son "échèlème", ainsi désignait-il son chalet, il aimait à boire dans son quart, souvenir du temps o˘ il servait au 7ème bataillon de chasseurs alpins d'Albertville. Les verres, dans le buffet, étaient réservés à ceux qui venaient trinquer avec le Vieux lorsqu'il avait emmontagné.
Il faut être sensible au bonheur et au malheur des autres. Des gens sont dans la misère parce que personne ne s'intéresse à leur sort. Et je crois que le vrai bonheur réside dans la joie qu'on éprouve à faire plaisir à ceux qui en ont besoin.
Quand on aide une personne incapable de se débrouiller toute seule, c'est une bonne action. Mais attention à ne pas dépasser une barrière difficilement repérable qui transformerait cette bonne action en une autre action moins louable: fourrer notre nez dans des affaires où notre présence n'est pas bénéfique, et se mêler de ce qui ne nous regarde pas... J'aime aider les autres, mais je m'efforce de le faire discrètement.