Un livre génial pour le début du secondaire, qui reste très actuel et qui m'a beaucoup touchée plus jeune. Contrairement à beaucoup de romans jeunesse, les personnage un une profondeur qui les rend plus réels et attachants. Je le recommande définitivement! :)
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Recommandé aux élèves du premier cycle du secondaire.
Histoire touchante pour les adolescents. À lire avec eux.
Voir en parallèle l'histoire de Cyrano de Bergerac.
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Benoît contempla son amie. Il avait mal pour elle. Les autres s’imaginaient que c’était une tête forte. Lui savait que, derrière sa carapace de fer, Fanny Dubois avait le cœur en guimauve.
- Qu’est-ce qui t’a pris, Fanny?
Elle leva vers lui un regard d’enfant coupable.
- Je suis conne! Ça te va comme réponse?
Déjà elle regrettait ses paroles. Elle poursuivit, piteuse :
- Je sais pas ce qui m’a pris. Juste avant le cours, Mylène a essayé de me faire trébucher. Sur les conseils de Maryse, bien sûr. J’ai tout vu, tout entendu. Et comme d’habitude, j’ai continué mon chemin. Mais la réplique de Cyrano a réveillé ma rage. Les mots sont montés en moi. Ils exprimaient exactement ce que j’avais envie de dire.
Fanny avait peur maintenant. Benoît le sentait. Elle n’était plus Cyrano. Et elle savait bien que, pour se venger, Maryse Gagnon serait prête à tout.
C’est décidé! Je serai Cyrano. Roxane m’énerve trop. Cette fille-là, je l’imagine comme ma mère. Maniérée, pomponnée et perpétuellement pâmée devant un bel idiot. Pendant ce temps, Cyrano, lui, mord dans la vie. Il rit, il rugit, il s’enthousiasme, il s’enrage. Il provoque tout le monde et il s’en fiche complètement. «Moi, c’est moralement que j’ai mes élégances», dit-il. J’adore !
Tout le monde change, au fond. Parfois pour le pire. Parfois pour le mieux. À la fin de Cyrano, Roxan n'est plus la même et Cyrano non plus. C'est vrai aussi pour De Guiche. Et Christian. J'aime croire que la vrai Maryse, c'était celle du camp. L'autre était une erreur, un égarement. Un jour, peut-être, je lui enverrai la photo...
Je l'ai trouvée en faisant du ménage annuel de tiroirs. En début d'été, maman panique toujours sur le rangement. C'est une photo de Maryse et moi. On l'avait prise dans un centre commercial, à la fin du camp. Maryse me tient par le cou; moi, je l'embrasse sur la joue. Au dos on avait écris: Maryse et Fanny. Amies pour la vie.
T’es un vrai boa, Maryse Gagnon. Qui s’enroule autour de sa proie et qui
serre et serre jusqu’à ce que l’autre meure d’étouffement.
Je ne peux pas t’expliquer ce qui s’est produit dans mon corps, dans mon cœur, dans ma tête, pendant que Gabriel Vallée m’embrassait.
Je me souviens seulement qu’une marée fabuleuse m’a emportée.
Que c’était chaud et doux et tendre et merveilleux. J’avais l’impression de toucher à la lune et au soleil, aux étoiles et à la mer.
En même temps.
Entrevue Samedi de lire avec Dominique Demers