J'ai rapporté du Québec ce bouquin sans trop savoir de quoi il retournait. Il n'y a pas de quatrième de couverture à lire, puisqu'il n'y a rien au dos, hormis cette phrase :
"Quand est-ce qu'on sait quand c'est fini?"
Impossible donc de se faire une idée avant lecture. Tellement évident lorsqu'on referme le livre!
Et justement, comment en parler?
Mettons qu'il s'agit d'une sorte de huis clos entre la narratrice et elle-même, entre elle et son corps, ce tricot de chair trop large, ce poids trop lourd à porter, cette mue dont il faut se débarrasser.
Ce court roman traite de l'anorexie mais sans jugement de valeur ni misérabilisme. Il ne se veut pas non plus un décrypteur du mécanisme bien que l'on glisse avec la narratrice vers cette maladie.
Il ne s'agit pourtant pas d'un cauchemar. du moins il n'est pas là on le croit.
Le sujet est ici amené comme une limonade sans eau, ni sucre.
Et cette acidité on la retrouve dans l'écriture. La plume est incisive, mais pas corrosive. Elle percute mais ne brise pas. Définitivement, elle tranche dans le lard.
Et surtout, elle est éminemment poétique.
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Dans un style minimaliste (texte fragmenté, phrases courtes,chapitres encore plus courts) l'auteur aborde de manière originale le problème des troubles alimentaires, de l'enfer de la haine du corps et arrive avec succès à nous faire entrer dans la tête d'une jeune anorexique.
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J'ai eu de la difficulté plonger dans le roman. le style épuré de l'auteure, remarquable par ses tout petits paragraphes, ne me donnait pas l'impression qu'on me racontait quelque chose, mais plutôt qu'on me jetait des faits divers sur sa vie de jeune fille prise dans ses troubles alimentaires. le roman fesse à quelques endroits lorsqu'il est question de son principal tourment, mais les autres passages sont très survolés. le style de l'auteure n'est pas assez poignant pour me rassasier en résumant un fait en une phrase , en un paragraphe.
Cependant je recommande la lecture à celles et ceux faisant face à un trouble alimentaire. Il est bon de lire nos maux dans les mots d'autrui. Je crois que l'identification peut mener à une appréciation significative.
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Un mois de purification. Mon cerveau s'apaise tout en restant éveillé. Je commence à être seule avec ma tête. Telle une marée descendante, les bruits du monde s'éloignent, en sourdine. Je m'enfonce dans une grotte d'où je ne veux plus sortir.
#SalonDuLivreDeMontreal #slm2022
Fanie Demeule présente Je suis celle qui veut sauver sa peau