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Images multiples de la Femme russe.

14 femmes (et un homme psychanalyste, pour la hauteur de vue) mêlent leurs voix pour nous décrire la société russe en plusieurs générations. Des récits qui nous entraînent dans l'intimité d'une population qui a subi des fractures majeures durant le 20ème siècle, voyant par deux fois s'écrouler un système politique pour le pire et le meilleur.

Les femmes russes, largement majoritaires démographiquement, forment un socle inébranlable, endurantes dans l'adversité du quotidien, reines de la débrouillardise et de la survie. Elles sont néanmoins différentes à l'image de leurs histoires personnelles, mais toutes combattives, exigeantes, conformistes, fatalistes, nostalgiques, toujours réalistes.
Dans tous les domaines, pour elles, la fin justifie les moyens.

Certaines expriment une nostalgie de l'époque soviétique, évoquent des souvenirs heureux et une grande fierté pour leur pays, ce qui peut paraître incroyable pour nous, occidentaux. Mais il faut bien mettre de côté nos visions angéliques de la démocratie et comprendre ce qu'a été, pour la population russe, le libéralisme sauvage des années 90.

Lauren Demidoff leur a donné la parole, intriguée par un constat étonnant: jamais elles ne parlent d'amour et sont souvent déçues par les hommes, surtout ceux qui ont subi la période de transition. Elles ont même la dent très dure envers la gente masculine.
Le décryptage du psychanalyste en est très éclairant.

Elles sont d'un pragmatisme confondant sur la vie de couple et la notion du bonheur familial. Elles évoquent leur rôle, leur statut au sein de la famille, la nécessité de pallier aux incapacités des hommes (ou à leur disparition) dans une culture traditionnellement patriarcale mais dans les faits organisée par les femmes.
Elles parlent métiers, éducation, religion, réussite et patriotisme tout en ayant un oeil admiratif et/ou critique sur la politique de Poutine et la montée du nationalisme.

Un livre formidable, touchant, dramatique, parfois cocasse et surtout explicatif. Une étude sociologique et historique passionnante, aux multiples facettes de ressentis et compréhension, qui se lit comme un roman.

Sélection Document du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2018
Rentrée Littéraire 2017
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Un documentaire plaisant à lire qui aborde l'aspect historique, sociologique et humain d'une société souvent énigmatique. Ces femmes sont touchantes et leurs récits nous apprennent beaucoup. Elles nous invitent dans leur intimité, tentent de nous faire comprendre qui elles sont et quels sont leurs combats.
Pas de langue de bois quand il s'agit de parler politique, elles assument leurs opinions, et leur patriotisme frise parfois le nationalisme. Il y a une vraie rage de vivre chez elles, mais leur univers est aussi dur et cynique. Pas de place pour la mièvrerie ou les grands sentiments l'amour est plus que secondaire, c'est le pragmatisme qui prime. Ce qu'elles recherchent c'est la sécurité, la stabilité, un homme avec une bonne situation sur qui se reposer. Ce qu'elles veulent c'est un homme, un vrai et à leurs yeux cela n'existe plus en Russie (sauf Poutine qui semble être la référence en matière d'homme). D'après elles il ne reste que des hommes faibles, alcooliques, dépressifs, bref rien à voir avec leur idéal.
Malgré l'honnêteté dont ces femmes font preuve une certaine distance et une certaine froideur demeure dans ces témoignages, peut être le fruit d'une forme de fierté, ou peut-être est-ce là l'une des manifestations de la mystérieuse « âme Slave ». J'ai trouvé les deux derniers témoignages particulièrement intéressants, a contrario certains ne m'ont pas marqué et me sont plutôt apparus comme redondants. Je regrette également que l'intervention du seul homme ayant participé à cet ouvrage se place uniquement du point de vue professionnel du psychanalyste. J'aurais aimé qu'il nous donne son avis en tant qu'homme, voire qu'il plaide leur cause, au moins qu'il prenne position.
Il est évident qu'on ne peut pas comprendre la Russie à la seule lecture de ce livre mais c'est un angle de vue inattendu et intéressant.
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L'auteur, qui a vécu plusieurs années en Russie, nous conte la vie de quelques femmes russes d'âges et d'origines diverses. le livre se compose de courts chapitres, intitulés du prénom de chaque femme présentant les grandes lignes de sa vie et quelques anecdotes à la première personne du singulier.
J'ai eu de la peine à ressentir de l'empathie pour ces femmes, qui ne sont pratiquement pas décrites et qui finalement se ressemblaient toutes dans mon esprit. Beaucoup d'entre elles ont souffert du régime et de l'absence des hommes, de leurs pères en particulier que plusieurs d'entre elles n'ont pas connus.
Je me suis demandé si le postulat de ne faire parler pratiquement que les femmes était judicieux, dans la mesure où les témoignages finissent par devenir répétitifs et ne peuvent rendre compte que d'un point de vue de la relation hommes-femmes. Il y a certes un homme à la fin de l'ouvrage, qui m'a semblé bien isolé et qui ne parle qu'en tant que psychanalyste, tout en livrant en partie sa biographie dans un exercice assez confus. Pourquoi choisir un homme pour juger ce livre d'un point de vue pseudo scientifique ? Je n'ai pas bien compris ce qu'il fabriquait là et n'ai d'ailleurs trouvé ses explications ni limpides, ni bien écrites, ni même structurées (sans parler des fautes d'orthographe). La postface est certes intéressante, mais trop statistique à mon goût et, de ce point de vue, sans aucun lien avec le reste du livre.
J'ai regretté également la forme choisie des témoignages courts à la première personne du singulier, qui font penser à de petites biographies juxtaposées, manquant souvent de profondeur et dans lesquelles l'auteur ne s'implique jamais pour nous expliquer où il veut en venir.
Enfin, le style est très simple et facile à lire, sans grande originalité et très uniforme. Je trouve qu'il n'aide pas non plus à embarquer le lecteur dans ces histoires diverses, qui finalement se lisent avec intérêt, mais sans grand plaisir littéraire.
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Cet essai donne la voix à des femmes russes de trois générations. Elles racontent la Russie qu'elles ont connue, celle qu'elles vivent aujourd'hui. Il n'y a pas de question initiale, il y a un flot de paroles, un discours libre, qui dit quasiment unanimement la nostalgie d'une URSS multiculturelle, l'échec de l'occidentalisation et le soutien à Poutine, symbole d'une force recouvrée. Il y a dans cet essai une idée nécessaire qui est soulevée, et c'est ce qui fait selon moi toute la richesse de ce livre : l'Histoire n'est jamais neutre, et il ne faut jamais cesser de se rappeler que nos livres d'école ne racontent pas l'Histoire mais une histoire : celle de l'Occident.

Quand j'imagine un planisphère, je vois toujours la France au centre, les Etats-Unis à gauche et l'Europe à droite. Je sais que la terre est ronde, mais c'est ainsi que je me représente le monde : centré sur la France. Un américain, lui, est convaincu d'être au centre de la carte, entre l'URSS à gauche et l'Europe, à droite. Nous savons que personne n'est vraiment au centre, tout comme nous savons qu'occidental ne veut pas dire universel. Mais nous l'oublions. C'est ainsi que le livre de Maureen Demidoff fait encore, à l'heure où l'information fait fi des frontières, l'effet d'un tremblement de terre, parce que la voix russe ébranle des certitudes solidement ancrées dans nos consciences occidentales.

Je pense aux réformes Gorbatchev, que nous, occidentaux, jugeons bénéfiques (c'est un ralliement à nos valeurs !), et que les femmes russes interrogées qualifient d'une même voix de déplorables, à Poutine que nous abhorrons, et qui est adoré là bas, et tout aussi fascinant, à la nostalgie partagée par ces femmes nées en URSS, d'une union soviétique multiculturelle en paix, dont nous n'imaginons pas une seule seconde qu'elle ait pu exister. Ces témoignages visent à nous rappeler que le danger ne vient pas de l'ignorant, mais celui qui croit savoir et nous appellent donc à remettre en perspective nos valeurs et nos croyances.

Il y a un autre sujet prégnant abordé par cet essai : celui de la place des hommes et des femmes dans la société russe. Toutes ont le même désir d'homme fort, dominant, mais toutes sont déçues dans leur vie quotidienne. Ainsi, la demi-déification de Poutine apparaît moins étonnante : il représente l'homme idéal, la puissance et la sécurité. Autre fait notable, commun à ces témoignages : le couple ne semble pas lié à une quelconque histoire d'amour : il est désenchanté.

Je reproche à l'auteur de ne pas avoir donné plus de détail ni sur le choix des femmes invitées à témoigner, ni sur leur milieu, ni sur les conditions de l'entretien. A des fins d'honnêteté intellectuelle, et pour renforcer le propos, j'aurais aimé qu'il soit consacré une préface à l'explication des méthodes de sélection et d'entretien. A la fin de l'essai, je ne sais quelles voix j'ai entendues : celle de la Russie tout entière ou purement et simplement celles de quelques femmes sélectionnées de manière parfaitement aléatoire ? Je regrette, et même plus désapprouve absolument l'idée de terminer le livre par un témoignage d'homme, de surcroît psychanalyste. le symbole est terrible : le sentiment est du côté des femmes, l'analyse du côté des hommes (même si ce n'est sans doute pas ce qu'a voulu signifier l'auteur !). En outre, je ne pense pas que ces témoignages nécessitaient l'oeil d'un psychanalyste. Un meilleur éclairage historique ou des chiffres sur la situation des femmes en Russie ou mieux encore, le témoignage de l'auteur elle-même sur ce qu'elle retirait de ce livre, sa conclusion à elle, en tant que femme occidentale, aurait été plus pertinents et auraient fait de ce livre intéressant une référence.
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Lire "LA TÈTE ET LE COU" de Maureen DEMIDOFF c'est comprendre d'un seul coup le parcours explosif et incroyablement romanesque de l'histoire de la Russie à partir du XXème siècle et ceci grâce des témoignages de femmes Russes, de ces femmes qui véhiculent l'âme Russe, sa grandeur et sa contradiction.
En cela cet ouvrage est d'une pédagogie implacable, on peut réciter la leçon une fois le livre fermé : l'époque des tsars règne jusqu'en 1918 puis s'efface pour laisser apparaître l'époque soviétique qui se meurt en 1982 pour faire émerger une époque de transition jusqu'en 2000 date de l'arrivée de l'homme fort, Vladimir Poutine. Et les femmes dans cette chronologie ?
Eh bien c'est là tout le sujet de ce livre dans lequel des femmes de tout âge, Ella, Tatiana, Karina, Elena et les autres nous racontent leurs souvenirs à ces différentes époques, leurs visions politiques et surtout leurs cohabitations avec les hommes tout au long de ces terribles transformations historiques. C'est comme si on buvait le thé avec une amie Russe, des amies Russes et que l'on apprenait cette défection de l'homme Russe, cet abandon masculin et cette reprise en main de chaque femme pour continuer à faire exister le pays face à tous les remous et face au reste du monde : bien sûr on comprend d'autant mieux pourquoi le pays adhère aussi unanimement à la politique de Vladimir Poutine. On intellectualise également pourquoi nous ne pouvons pas en tant qu'Européen ou Européenne appréhender cette adhésion comme étant logique et parfaitement légitime pour beaucoup de Russes.
Et surtout quelle révélation que de connaître cette génération perdue, qui a environ la cinquantaine aujourd'hui, élevée sous les préceptes du communisme et jetée en pâture dans un libéralisme sauvage sans la bouée de sauvetage d'un autre système de société possible comme leurs grands-parents ou parents ont pu connaître.
Deux toutes petites remarques cependant : le témoignage d'un homme, psychanalyste de surcroit qui n'apporte rien au déroulé du livre et qui casse la dynamique littéraire des témoignages des femmes. Et le titre dissuasif, catastrophique d'un point de vue markéting car il peut faire penser à un traité d'orthopédie ou à un autre essai rebutant alors qu'il s'agit en fait d'un aphorisme Russe. C'est dommage !
Car il faut faire sans réserve la publicité de ce livre !

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Cet ouvrage sur trois générations de femmes russes est à lire. C'est la société russe qu'on découvre ; une société heureuse malgré l'absence de libertés durant les années de l'ère communiste ; une société qui perd ses repères durant les années de transition qui ont suivi l'effondrement du communisme ; et une société pleine de doutes et d'espoirs depuis l'arrivée de Poutine au pouvoir. « Je pense que les Russes ne savent pas vivre sans un pouvoir fort et qu'ils ont besoin d'être dominés ». Cette phrase est dite par Elena D, une des femmes qui se sont confiées à l'auteur. Et je trouve qu'elle résume bien le livre. Quelle que soit la femme qui est interrogée, quel que soit son âge, j'ai été frappée par le fait que toutes (à deux exceptions près) souhaitent une vie patriarcale où l'homme serait le dominant dans le couple et dans la famille, alors que ce modèle est obsolète et qu'elles –mêmes disent plus loin qu'elles ne supportent pas l'idée d'être dominées et, surtout, qu'elles parlent toutes des hommes en termes peu flatteurs. Doux euphémisme quand on voit qu'à leurs yeux les hommes russes sont faibles, alcooliques, absents. Elles ne leur laissent aucune chance d'ailleurs de pouvoir exister en tant que mari ou père. Il est vrai que les deux guerres mondiales ajoutées aux années de révolution et de répression stalinienne ont eu pour conséquence une baisse de la population masculine et que de nombreuses femmes se sont retrouvées veuves ou seules et qu'elles ont dû assumer l'éducation de leurs enfants. du coup, elles idéalisent l'homme viril, un Poutine multiplié à l'infini (au secours !) qui saurait diriger leur vie et surtout prendre soin d'elle. Si toutes les femmes russes pensent comme elles, inutile de se dire qui sera élu en 2018 ! Pour se rassurer, on peut se dire que l'auteur a interrogé une poignée de femmes, toutes sans hommes et qu'on ne peut pas tirer de conclusion générale à partir de cas particuliers. Ceci dit, je vous recommande cet ouvrage ne serait-ce que parce qu'ils parlent de femmes qui vivent sur le même continent que nous.
15/20
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Tout à fait passionnant, et encore plus pour qui connait et/ou a connu l'URSS et la Russie. Plus éclairant pour comprendre le pays, son chef, que bien des études géopolitiques, analyses sociologiques...
On aurait pu toutefois se passer des fadaises psychanalytiques (pléonasme) du mec de service !!
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Leur pays, elles l'aiment toutes, chacune à leurs manières. Les plus anciennes regrettent que les jeunes générations soient plus tournées vers l'argent, le carriérisme mais dans l'ensemble, comme le dit Tatiana, née en 1955 : « … ce qui ne change pas, c'est que plus le temps passe, plus notre sentiment patriotique est fort ». La nostalgie du communisme est fortement présente, notamment dans les générations qui ont subi de plein fouet les années noires de transition (années 90). Cette nostalgie et ce patriotisme prégnants expliquent bien pourquoi Poutine est si populaire en Russie.

La question des relations hommes-femmes est aussi un thème fort dans l'ouvrage. Et force est de constater que le regard qu'elles ont sur leurs pères, maris ou compagnons est bien souvent impitoyable. Elles les considèrent comme incapables, faibles. Maureen Demidoff analyse davantage cette vision en apportant à son ouvrage le témoignage d'un homme psychanalyste et une postface de Hélène Yvert-Jalu, une chercheuse spécialisée dans la Russie. Cette vision négative de l'homme est liée à une société certes très traditionnelle mais aussi très matriarcale. Les femmes sont la tête et le cou de la société russe. Des mesures prises au XXe siècle ont encouragé involontairement cette structure familiale matri-centrée. Par exemple, un décret de 1944 donnait la possibilité aux hommes, afin de redresser la démographie, d'engendrer des enfants naturels sans responsabilité. de fait, les attitudes négligentes des hommes se sont multipliées. L'alcoolisme, qui est un véritable fléau, vient accentuer davantage l'irresponsabilité de certains hommes. de fait, la femme russe vit dans un paradoxe où elle cherche le mariage avec un homme fort, à responsabilité tout en ne lui faisant pas confiance. L'amour semble bien souvent reléguer au second plan, il ne peut pas faire partie du mode de fonctionnement quotidien.

J'ai beaucoup apprécié cet ouvrage qui nous permet d'en savoir un peu plus sur la société russe contemporaine. Je regrette cependant qu'il n'y ait pas de témoignages d'hommes. le seul homme qui donne son avis réagit en tant que psychanalyse, non en tant qu'individu. La postface est intéressante mais aurait mérité d'être plus étoffée je pense. Bref, un ouvrage qui aurait pu être davantage exploité mais qui reste somme toute très intéressant.
Lien : http://www.leslecturesdumout..
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Ce document est instructif historiquement et socialement. Il balaye plusieurs domaines de la vie en Russie sur plusieurs époques. Il est riche en informations à condition de prendre du recul et de se positionner à distance de ce qu'on y lit, afin de rester objective dans sa compréhension ; et ainsi, de ne pas risquer de tomber dans les clichés qu'il peut malgré lui véhiculer.

Le titre reste vague et ne se pose pas comme porteur de vérité absolue sur la vie de toutes les femmes russes, ce qui est plutôt judicieux au vu des témoignages pétris de jugements et parfois de manque d'ouvertures à l'autre que l'on peut y lire.

Ces femmes parfois en complète contradiction sur leurs aspirations nous touchent tout autant qu'elles nous crispent.

Ces témoignages nous éclairent sur le déterminisme social que la propagande et la fermeture sur le reste du monde peuvent entrainer encore aujourd'hui.

Lors de la lecture, il ressort qu'un nombre important de familles préfèrent manquer de liberté et voir leurs droits bafoués à condition d'avoir la sensation de vivre correctement. le collectif pourtant si valorisé est finalement relayé au second plan lorsqu'il s'agit pour chacun de tirer son épingle du jeu. Peu importe les autres et les injustices, si moi, je survis !


Le petit éclairage de fin écrit par Hélène Yvert-Jalu même si nécessaire parait peu suffisant. Il reste beaucoup de questionnement et une sensation peut être d'inaboutissement lors de l'achèvement de la lecture.

Ces femmes tristes et raisonnables nous entrainent dans la morosité et semblent avoir peu d'espoir pour imaginer un avenir plus joyeux. Leurs vies laissent peu de place à l'envie et à la passion. Malgré le recul du droit des femmes et/ou le peu d'avancé, la mobilisation autour de cette question ne semblent pas beaucoup les intéresser ; ce qui est peu réjouissant pour les générations futures.

Les femmes utilisent le « nous » systématique pour évoquer le peuple russe et nie de fait leurs individualités et différences. Il s'avère pourtant (fort heureusement) que leurs pensées ne sont jamais complètement uniformes bien que selon les générations elles se rassemblent tout autant qu'elles se ressemblent.
Reste l'espoir que l'uniformisation et la propagande soit combattu et que « les prochaines » femmes russes soient des citoyennes du monde tout autant que des citoyennes russes.
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La tête et le cou de Maureen Demidoff est un recueil de témoignages de trois générations de femmes russes : durant l'Union soviétique, la période libérale des années 1990 et la Russie de Poutine. Quinze femmes s'expriment sur leur identité, leur féminité, leurs sentiments dans une Russie fortement marquée. L'essai se termine sur l'avis d'un psychanalyste des femmes qui complète ce recueil de témoignages.
Le titre est inspiré d'un proverbe russe « la tête ne bouge que grâce au cou qui la commande et ne regarde que la direction que le cou indique, la tête c'est l'homme et le cou la femme ».
A travers la parole de ces femmes, Maureen Demidoff nous laisse entrevoir qu'est-ce qu'être une femme en Russie durant ces trois périodes clés. L'écriture est simple et l'approche est intéressante mais pour moi l'essai manque de sel. On ressent bien la fierté de ces femmes, leur fort caractère, l'importance de leur féminité malgré peu de foi en les hommes et l'amour ; néanmoins le style ne nous permet pas assez de plonger dans l'atmosphère et la culture russes. L'essai reste à la surface c'est dommage.

Lien : https://lamadeleinedelivres...
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