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EAN : 9782081447127
350 pages
Flammarion (10/04/2019)
4.09/5   28 notes
Résumé :
Sans cœur étaient les nantis du village reculé où se déroule l’histoire ici contée. Et sans âme se sont-ils tous, à la fin, retrouvés.Entre la première et la dernière page de ce livre, quatre saisons vont défiler. L’église va, une nuit d’été, être démolie par la foudre. Le bourgmestre, l’apothicaire, le curé Emmanuel et son terrible secret, sans oublier tous les autres qui ont vu mais se sont tus, tous ceux qui prospéraient dans les riantes ruelles et les jolies mai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Nous voilà projetés dans un petit village où les immigrés de toutes les nationalités se sont vu reléguer dans un quartier déshérité nommé le « Vhan ». Un jour, une violente tempête détruit l'église et le mur du cimetière. Tout le monde est là pour se tordre les mains et déplorer l'événement. Mais, quand il s'agit de sortir son portefeuille, plus personne.
C'est alors que le maire a l'idée de génie : Andreï Voronov , habile et capable de tout faire, rebâtira gratuitement l'édifice. S'il refuse, tous ses compagnons de misère seront chassés. Andreï n'a pas le choix. Il accepte. A une condition toutefois : en échange, ses camarades et lui deviendront propriétaires de leur maigre lopin. Commence alors une course contre la montre : pour que le pacte soit valide, les travaux devront être finis pour Pâques.
Mon avis sera très mitigé car, s'il y a des idées intéressantes, le roman est quand même plein de bons sentiments dégoulinants de sucre et de miel. Ainsi les habitants du bourg sont-ils divisés en deux clans : les « gentils » et les « méchants ». Car ce livre est terriblement manichéen. D'un côté, il y a les bons habitants du Vhan qui ne se laissent abattre par aucune adversité. On leur coupe l'électricité provoquant le dégel de leurs maigres provisions ? Qu'à cela ne tienne. Ils en profitent pour faire une grand fête où tous sont conviés à se régaler des denrées qui auraient dû être perdues. Ils s'entraident dans la bonne humeur et avec compétence. Ce qu'ils ne savent pas faire, ils l'apprennent (en un claquement de doigts) grâce aux livres, et, bien sûr, réussissent tout, comme par miracle.
Louis et Claude, les fermiers, sont toujours présents pour les soutenir et les aider. Oui, c'est vrai, ils ont bien du travail à la ferme, mais ils réussissent à l'abattre à la vitesse de l'éclair afin de préparer à manger pour tout le monde, prêter le vieux tracteur, venir les défendre et les encourager.
Rémy, l'entrepreneur, prête de bon coeur ses machines, fait bâtir un échafaudage par ses propres ouvriers (j'aimerais bien voir ça « en vrai »!), amène des amis journalistes pour témoigner de l'excellence de l'ouvrage réalisé par ces pauvres immigrés, toujours souriants et de bonne humeur, en prime.
De l'autre côté, les méchants sont pourris jusqu'au trognon : le curé, collaborateur et délateur pendant la guerre, le maire, qui n'a pas un sou pour les travaux de sa commune, mais bien assez pour distribuer pots-de-vin et achat d'hommes de paille ou soudoyer la presse, ce qui est bien plus onéreux que la rénovation du bâtiment. On fournit du matériel de mauvaise qualité, les clous plient, les ardoises cassent.
J'aurais aimé un peu plus de nuance !
Quant au style, il ne m'a pas du tout plu. L'auteure utilise des tournures pour le moins bizarres, voire fautives : « Il devait parler fort car sa machine râlait grossier », « Andreï, pourtant guère peureux, la joua tout aussi prudent ». Il y a des fautes de syntaxe : « au premier jour de pluie avaient suivi quatre autres », « seul un brouhaha de désordre titillait à ses oreilles » ; ou d'orthographe : « ça m'emmerderait que ma famille les entendent ».
Au lieu de le nommer tout simplement « Andreï », Aly Deminne recourt sans arrêt à la périphrase en le désignant par des expressions telles que « le logeant du Vhan ». C'est énervant à la fin ! Et, à mon avis, « logeant » est un participe présent et non un substantif !
Bref, j'ai éprouvé de la difficulté à entrer dans le livre dont on m'avait pourtant dit beaucoup de bien. J'ai été tenue à distance par l'écriture tarabiscotée et maladroite et par les personnages qui semblent sortis tout droit d'un conte pour enfants, sans nuances. C'est dommage car l'idée de départ me paraissait intéressante.
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Ce roman fait partie de mes choix coup de coeur quand j'arpente une librairie. Une couverture, un titre qui m'attirent. Je ne lis alors la quatrième de couverture que dans un second temps. A ce jour, je n'ai eu que des jolies lectures ! Les Bâtisseurs du Vent ne fait pas exception. Je ne m'attendais pas à lire un conte moderne, qui s'inscrit dans notre société, malgré une certaine distance qui nous laisse un peu dans un monde intemporel…

Andreï vit dans un quartier pauvre. Comme ses voisins de fortune, ils sont tolérés par ce village reculé. Un orage terrible vient foudroyer l'église, la détruisant partiellement. Les devis proposés sont bien trop chers. Les instances du village ont alors la solution : les habitants du quartier pauvre, ces « étrangers » vont rebâtir l'église. Si Andreï se bat pour qu'en compensation ils acquièrent des titres de propriété, lesdits papiers vont s'avérer être faux. Il n'a plus le choix. S'il ne reconstruit pas l'église, son quartier sera rasé. Dans cette reconstruction qui semble folle, un vent de solidarité va rendre l'impossible possible…

Véritable conte philosophique, ce roman retranscrit à merveille la société dans toute sa splendeur, avec ses avantages et ses inconvénients. L'autrice y dépeint les différents caractères qui composent une communauté. On rit, on frissonne mais l'espoir est toujours au centre des actions du roman !
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Narré et rédigé comme un conte, ce premier roman est un petit bijou. Tout en simplicité, il nous parle d'humanité, de nous, de nos aïeux car l'histoire racontée est universelle et intemporelle.

Jetés sur les routes par les circonstances, Andreï et son père quittent la Pologne et arrivent fin des années 50 dans un petit bourg que l'on devine en Belgique. Ils s'installent au Vhan, une rue en pente, en dehors du village où vivent d'autres miséreux comme eux. le père d'Andreï est maçon et initie son fils à l'art des bâtisseurs. Quand il décède, Andreï reste dans la maison de son enfance, près de chez son ami Fabrizio et au milieu de ceux qu'il a toujours connus. Au fil du temps, le quartier s'est étoffé mais tous ses habitants sont toujours aussi pauvres. Leur seule richesse est l'incroyable solidarité qui les lie au-delà de leurs origines, convictions ou situation familiale.

Un soir de tempête, la foudre détruit l'église du village. Les notables se rassemblent autour du bourgmestre pour décider des détails de la reconstruction. Pingres, vils, pernicieux, ils refusent le devis de l'architecte qu'ils trouvent exagéré. le maire avise alors Andreï et lui ordonne de reconstruire s'il ne veut pas être expulsé ainsi que tous ses voisins. Il ne sera bien sûr pas payé, c'est déjà un acte de charité que de l'accepter au village. Acculé, ce dernier négocie cependant l'acte de propriété des logements du Vhan en échange des travaux. Mais...

D'espoir en désespoir, de peines en joie, ce récit nous entraîne au coeur (suite sur le blog)
Lien : http://argali.eklablog.fr/le..
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Attention pépite !!! Ce premier roman est une merveille, sa mise en forme est comme un conte des temps modernes. Une jeune plume Namuroise qu'il faudra suivre à mon avis.

Andreï Voronov et son père ont quitté la Pologne dans les années 50 pour se réfugier rue du Vhan, une rue pentue à l'orée du village,dans les bas-fond, là où se retrouvent d'autres immigrés vivant dans des constructions de fortune. C'est le quartier des pauvres, contraste important avec le village où les riches et le clergé font la loi.

A 15 ans son père aujourd'hui disparu lui avait transmis son savoir de bâtisseur. En cet été 69, Andreï travaille toujours dans le bâtiment, il se débrouille de chantier en chantier, sous payé, se contentant de peu pour se chauffer et se nourrir. Sa vie est simple.

C'est l'été, un gros orage éclate et la foudre tombe sur le clocher de l'église, détruisant celle-ci en grande partie.

Une réunion a lieu au village et les riches le désignent, le sommant de reconstruire l'église pour Pâques de l'an prochain sous peine d'être expulsé et de raser le Vhan. Andreï exige un document "officiel" lui conférant à lui et à ses voisins, le droit d'y rester et de devenir propriétaire de leur parcelle. Une petite victoire bien amère car en échange il devra reconstruire l'église sans être payé.

Le chantier est immense, impossible pour Andreï de ne pas y arriver.

Il va commencer à reconstruire avec Fabrizio l'italien et d'autres occupants du Vhan solidaires. Les riches sont hypocrites, vils, ils mettent des bâtons dans les roues, interdisant par exemple de faire du bruit et de travailler à partir de 17h, coupant l'électricité en autre.

C'est la lutte des classes et ses aberrations, les notables et le clergé mènent la danse voulant à tout prix débourser un minimum.

C'est une aventure humaine que nous propose Aly Deminne. C'est passionnant. Différents thèmes comme la reconstruction de l'église, la solidarité qui se dégage entre les plus démunis, les habitants du Vhan. de très courts chapitres nous font vivre jour après jour leurs vies, les espoirs, les peines, les joies, le découragement, les coups durs, les rires et l'avidité et la connerie humaine des uns.

C'est la vision d'une époque, le clivage de la bourgeoisie et des miséreux. Une autre vision des émigrants d'un autre temps.

Ce premier roman est extrêmement bien construit. L'écriture est juste magnifique, juste, poétique, magnifique, captive, un livre impossible de le lâcher avant la fin.

Une plume très prometteuse, un niveau très élevé pour un premier roman.

Voici votre lecture de l'été.

Gros coup de coeur ♥♥♥♥♥

Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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J'ai acheté ce livre dans le stock peu fourni mais néanmoins extrêmement intéressant de "la libricyclette", libraire rural qui se déplace en vélo cargo pour apporter la culture en milieu rural ;-)
Pourquoi, je ne sais pas, j'ai immédiatement pensé à "l'été de la honte", de Branimir Scepanovic. Est-ce le style un poil trop ancien à mon goût ? Et cependant des tournures syntaxiques plutôt drôles et novatrices (que je n'ai pas pris la peine de noter au fur et à mesure, mais que vous pourrez retrouver dans les citations de mes collègues babelotiens ;-) )
L'histoire est celle de la reconstruction d'une église et centrée sur le personnage d'Andreï et ses compagnons du Vhan, un quartier où s'entassent les miséreux. Dans ce roman, TOUS les miséreux sont intègres, honnêtes, travailleurs, solidaires, amicaux, même si chacun a son petit caractère, ils se tendent tous la main, et ceci malgré leurs différences d'origine (ils viennent tous de pays différents). D'autre part, ils présentent d'incroyables compétences, dans le métier du bâti mais pas seulement (une asiatique vient recoudre Andreï, elle a une trousse digne d'un chirurgien, mais pourquoi ?). On ne sait pas de quoi ils vivent, puisque pour reconstruire l'église, tous viennent prêter main forte à Andreï, ce qui ne les empêche pas de ripailler allègrement comme si l'argent ne comptait pas. Idem d'ailleurs pour Andreï, qui ne sera pas payé pour les travaux car victime d'un chantage de la part du bourgmestre. Bon.
En face, les bourgeois sont riches, méprisants, commérants, avares, et j'en passe. Il n'y a pas de demi-mesure et c'est un peu dommage.
Ce livre, je l'ai bien aimé parce que je l'ai lu vite, mais il y a fort à parier qu'en temps "normaux" (là je suis en vacances), je l'aurais abandonné. Je m'y suis parfois un peu ennuyée et les personnages ne m'ont pas vraiment "parlé". Pire encore, je trouve que le titre va à l'encontre de la symbolique de l'oeuvre : on voit qu'en se mettant tous ensemble, avec des matériaux pourris et pas d'engins de chantier, ils ont réussi à rebâtir une église en un temps record. Alors ils ont tout fait sauf "du vent" non ? Ou alors il y a un jeu de mot avec "les bâtisseurs du Vhan" ? Ou alors le vent pour dire la misère dans laquelle vivent ces gens ?
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
C'était d'ailleurs pour cela qu'Andreï ne s'aventurait plus dans ce coin-là du bourg. Pour cela, et aussi parce que les frontières lui dérangeaient le cœur. Il voyait mal le cloisonnement des horizons. Pourquoi diable s'acharnait-on à empêcher quelqu'un d'atteindre la ligne qu'il admirait au loin ? C'était d'une vive cruauté, comme de susciter l'envie au rêveur avant d'emprisonner son idéal. Car c'était bien ainsi qu'il envisageait l'affaire ; en empêchant qui que ce soit d'aller plus loin, c'était le loin qu'on mettait en cage. Car le loin c'était le monde. Et le monde c'était l'humain. Privé d'humain, le monde revenait à son état de terre. Une terre qui pouvait soutenir et nourrir. Mais dès lors qui ? L'humain privé d'y venir ? Non. Ca n'allait pas. Ca ne pouvait pas. Si choisir c'était renoncer, alors empêcher c'était détruire. Empêcher qui que ce soit de passer une frontière c'était détruire ce qu'il y avait derrière.
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Ces gens-là, il le savait, étaient capables du pire. Il savait surtout qu'au fond, rien ne pouvait arrêter la méchanceté en meute. La solitaire, il y avait toujours moyen de la faire museler. Car le méchant n'a seul, pas assez de courage pour ne serait-ce qu'oser. Mais à additionner les méchants, l'on additionnait leurs courages - même ridicules. Et un tas de ridicules pouvait vite faire naître une montagne de rage.
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Ces gens-là, il le savait, étaient capables du pire. Il savait surtout qu'au fond, rien ne pouvait arrêter la méchanceté en meute. La solitaire, il y avait toujours moyen de la faire museler. Car le méchant n'a, seul, pas assez de courage pour ne serait-ce qu'oser. Mais à additionner les méchants, l'on additionnait les courages - même ridicules. Et un tas de ridicules pouvait vite faire naître une montagne de rage. (p. 235)
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... Ces deux-là se moquaient bien de l'origine des gens. Et non par principe - cette raison-là vous fait adopter des comportements feints -, mais par sincérité. Ils s'en moquaient car ils ne voyaient pas pourquoi la considérer. Qu'il vienne d'ici ou d'ailleurs, un imbécile restait un imbécile. Il ne le devenait pas davantage par pérégrination...
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J'ai réfléchi au pourquoi les riches gens nous traitent toujours de voleurs... Les nantis aiment l'argent, pas vrai ? Ils l'aiment, ils le veulent, alors ils pensent que tout le monde est comme eux, y compris les plus pauvres. Et comme ils pensent le pauvre ans honneur, ils avancent que le pauvre est voleur.
- Peut-être. Mais le problème est qu'ils pensent trop. Et aussi qu'ils pensent mal.
- Préjugé ?
- Pire, stupidité et hypocrisie? Les plus grands voleurs du monde sont les mieux lotis. La plupart d'entre eux ne se contentent plus ne ne voler que le solide. Ils volent aussi l'impalpable; la dignité, la gentillesse, la charité. Ils volent la justice aussi.
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