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Critique de sionlisaitensemble


Pseudonyme de Léonie, Marie, Julia Bathiat, Arletty naquit à Courbevoie au nord de Paris. Banlieue industrielle qui lui donna l'accent gouailleur. Elle passe son enfance à Clermont-Ferrand et reçoit une éducation religieuse. Son père, ajusteur-tourneur aux tramways, meurt dans un accident de travail. Sa mère est lingère. Arletty vit dans une famille heureuse. Tôt, elle ressent une profonde solitude. Auvergnate d'origine, elle s'en vantera. A dix-neuf ans, elle est séduite par un banquier qui l'emmène à Garches, dans les Hauts-de-Seine. Attrayante et fine mouche n'ayant pas la langue en poche, elle devient chanteuse et meneuse de revue dès 1928.
Tour de piste au Théâtre des Capucines. Auparavant, en 1919, elle aura tenté de devenir mannequin chez Poiret, célèbre couturier de l'époque. Excédé par ses frasques, il la met à la porte.
Elle suit quelques cours rue Blanche et une formation de sténo à l'Institut Pigier. Son éclatante jeunesse, son joli minois, sa taille de guêpe (1 m 70 pour quarante-sept kilos) l'aident à faire frémir d'envie autant les femmes que les hommes. « Avec un physique comme le vôtre, ou on devient vendeuse de journaux ou on fait du théâtre » avait affirmé Paul Guillaume, critique d'art.
Arletty inspire les peintres. Marie Laurencin, van Dongen et Domerque la prennent comme modèle.
En 1930, elle rencontre Marcel Carné. Son ascension débute en 1932. Elle se distingue au théâtre dans les opérettes et entonne : « Comme de bien entendu », suave duo avec Michel Simon. Puis, « La Java » et « Mon homme ». Dans le film « Hôtel du Nord (1938) de Marcel Carné, elle sort une réplique de Jacques Prévert, ce dernier énamouré de la môme : « Atmosphère, atmosphère, est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? ». La fine auvergnate connaît le succès : « Hôtel du Nord », « le Jour se lève », « les Visiteurs du Soir », « Les Enfants du Paradis » (1945).
Sollicitée par les studios allemands, elle refuse de tourner pour la UFA, comme de se réfugier en Allemagne (1944). Protégée en haut lieu, elle entame une longue relation avec Hans Jürgen Soehring, lieutenant colonel à la Luftwaffe, juriste de son état, officier cultivé, francophile et polyglotte, homme de confiance de Goering et proche d'Otto Abetz. le lieutenant Abetz contrôle la très « foisonnante » vie artistique du Tout Paris guilleret. Arletty a quarante-deux ans, Hans dix de moins. Il est élégant, beau et possède les oreilles en pointe. Elle le nomme le Faune et signe la Biche. Enceinte de son bel officier, elle avorte. A deux doigts de l'Académie française, au treize rue de Conti, la lumineuse actrice se distrait : dîners composés de homards, d'huîtres calibrées et de vins choisis. On sabre le champagne, fenêtres ouvertes sur la Seine.
Colette, Valéry et Guitry passent de temps en temps. Elle entretient une sérieuse liaison sentimentale avec une dame de la haute société parisienne (sa protectrice aussi car, « résistante », elle a sauvé quelques Juifs, via son amant). Jürgen Soehring la demande en mariage après 1945. Refus catégorique. Arrêtée à Paris, elle symbolise « la collaboration à l'horizontale » et est condamnée en 1946. Finalement, de toute cette histoire, on ne connaît qu'une célèbre formule, attribuée à sa gouaille provocante : « Mon coeur est français, mais mon cul est international ! » Après sa fuite parisienne et un passage derrière les barreaux, on lui refuse de travailler à nouveau et ce durant trois années. Elle revient sur scène, mais ne retrouve plus la notoriété d'autrefois. Elle perd partiellement la vue à soixante-huit ans. La môme de Courbevoie fera une ultime apparition dans le film d'Alain Resnais « On connaît la chanson ».
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