L'Europe archéologique est une lecture indispensable à tout amateur d'archéologie européenne qui souhaite se rafraîchir la mémoire...ou tout simplement découvrir la richesse passée de notre continent dont les ramifications s'étendent bien loin !
Les chapitres, chacun consacrés à une thématique propre, se succèdent rapidement ; s'ils sont inégaux par la qualité du style ou la capacité à passionner le lecteur, tous fournissent néanmoins des informations très intéressantes sur les différentes fouilles menées sur le continent européen, les grands lieux en fonction des époques, les migrations et les mélanges de cultures qui en résultèrent, les échanges intenses d'objets d'art et d'artisanat et bien sûr les influences notables des Grecs, Romains, Celtes, Thraces et Musulmans qui eurent une influence notable sur notre culture.
Une belle synthèse et un livre à avoir sous la main en permanence pour préparer ses virées en pays européens...Et se rappeler que la culture, l'archéologie et l'histoire européennes dépassent les frontières de l'Union européenne, et eurent d'importants foyers dans les Balkans, entre Roumanie et Bulgarie, et sur les rives de la mer Noire...
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Fascinant petit ouvrage destiné au grand public sur les apports de l'archéologie, notamment sous l'angle "européen", depuis 2 millions d'années, à travers quelques grands moments de l'histoire: les "immigrations" vers l'Europe depuis l'Afrique et l'Asie, les relations entre les différents genre homo, les relations commerciales et matrimoniales entre les tribus et aires culturelles du Danemark à la Bulgarie, de l'Angleterre à la Turquie actuelle, bref, une vision renouvelée et dynamique de l'archéologie qui peut susciter des vocations. J'ai été particulièrement par le chapitre sur l'archéologie des villes médiévales (et donc l'apparition des communes avant même la renaissance), l'archéologie de l'islam européen, du judaïsme, bref, l'archéologie nous fait infléchir la vision souvent erronée ou incomplète que nous avons des périodes successives de l'histoire...
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le fait semble acquis : pour préparer ou affronter l'avenir, il apparaît important de faire face au passé, y compris le plus ancien.
Conférence proposée par le Conseil Scientifique
Intervenant:
Jean-Paul DEMOULE, préhistorien et professeur émérite à Paris 1
Panthéon-Sorbonne
Si l'on ne connaît pas de pratiques funéraires de la part de nos cousins primates ni des formes humaines les plus anciennes, des homo erectus en Espagne et des homo naledi en Afrique du sud ont entrepris il y a quelque 300.000 ans de déposer les morts de leur communauté dans des grottes, au fur et à mesure des décès. Puis les hommes de Néandertal, tout comme les premiers sapiens, ont commencé à creuser des tombes, déposant parfois des objets auprès du défunt, indice probable de croyances en un au-delà de la mort. Avec le néolithique et la sédentarisation des vivants, les morts aussi se sédentarisent dans les premières nécropoles, tandis que les pratiques funéraires ne cessent de s'enrichir, reprises des ossements ou modelage d'un visage d'argile sur le crâne récupéré du défunt. Les sociétés agricoles se hiérarchisant, les morts importants emportent aussi des richesses nouvelles, quand on ne leur construit pas d'imposants monuments mégalithiques, affirmation de la puissance des dominants. de fait, les tombes, en associant un individu aux objets témoignant de son statut, sont-elles des documents essentiels pour la compréhension des sociétés passées – même s'il existe malheureusement (pour les archéologues) des pratiques funéraires qui ne laissent que peu ou pas du tout de traces.
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