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EAN : 9782746506787
192 pages
Le Pommier (11/06/2013)
3.85/5   13 notes
Résumé :
Il y a environ dix millénaires, l'histoire de l'humanité connut une véritable révolution, qui marqua le passage du paléolithique au néolithique : dans différentes régions du monde, de petits groupes de chasseurs-cueilleurs entreprirent de domestiquer certains animaux chien, mouton, chèvre, porc, boeuf, buffle, lama... et certaines plantes blé, orge, lentille, mil, riz, maïs, courge, pomme de terre... Le contrôle des ressources alimentaires leur permit de se sédentar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
[CS]. La révolution néolithique fait partie de la collection « le collège » qui revendique comme objectif que « les chercheurs d'aujourd'hui nous livrent, simplement, clairement, l'état de leur savoir ». Ici l'objectif est atteint.
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Jean-Paul Demoule est une des références françaises les plus connues du monde francophone sur le néolithique. Ici, en une bonne centaine de pages claires et rapides à lire, il expose les principales connaissances de ce début du XXIe siècle sur ce sujet : le néolithique, cette révolution au sens fort qui a posé les bases de notre vie actuelle. Ce petit ouvrage permet au néophyte de comprendre cette période mais aussi de mettre le nôtre en abyme, de découvrir les principaux foyers d'apparition de l'agriculture et de l'élevage, de voir le développement des villes mais aussi des inégalités entre les hommes, de situer l'Europe dans ce changement radical de vie, de prendre sommairement mais clairement connaissance des thèses des principaux chercheurs ou de questionner le rôle de l'État, entre autre. Deux cartes aident à visualiser les évolutions sur le plan géographique et l'auteur est un bon vulgarisateur, à la fois rigoureux et plaisant à lire.
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Cet ouvrage sera un bon résumé pour qui connaît déjà ce sujet et une excellente introduction pour toute personne s'intéressant à cette période charnière de l'histoire humaine. Son accès facile et son caractère synthétique sont sa force mais aussi sa faiblesse au sens où bien des questions sont juste évoquées. le lecteur passionné aura donc tout avantage à compléter cette lecture par d'autres. Je conseille ce livre sans réserve.
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Voici un petit livre que j'ai trouvé vraiment très bien fait. C'est le principe de cette collection des éditions du Pommier que d'offrir une vue synthétique et accessible sur un domaine scientifique particulier. Mais je tiens à saluer la performance de Jean-Paul Demoule qui s'y est conformé avec une acuité et une efficacité particulières.

Le sujet est pourtant vaste : dresser l'état des connaissances sur les modalités de la transition majeure de l'humanité, à savoir son basculement de la condition de chasseur-cueilleur à celle d'éleveur-cultivateur. Cette transition est corrélée à un basculement concomitant du statut de nomade à celui de sédentaire.

Première révélation de l'ouvrage assez surprenante : il semble qu'en plusieurs endroits du monde, la sédentarité et la construction de maisons en dur aient légèrement précédé la domestication alimentaire, ou, du moins, l'ait grandement favorisée. L'idée reçue à ce propos invoque plutôt le contraire.

Deuxième fait intéressant relaté dans l'ouvrage, celui de la notion de " prison " environnementale. Qu'est-ce à dire ? Pour le cas le mieux documenté, c'est-à-dire le Proche-Orient, il semble que la révolution néolithique se soit produite au centre du Croissant fertile, disons, pour faire simple, l'Israël, la Jordanie et la Syrie actuelle, mais que ce n'est que lorsqu'elle s'est répandue aux régions voisines qu'elle a produit de lourdes mutations sociétales et culturelles.

Les régions voisines en question étaient la Mésopotamie et l'Égypte. Or, ces deux régions sont des sortes de grandes oasis fertiles entourées de zones assez inhospitalières. Ainsi, la population croissait dans ces espaces fermés, du fait de la production alimentaire, sans possibilité de déverser le trop plein de population dans les régions voisines, peu propices à l'agriculture. Ces environnements agissant comme des prisons naturelles pour ces populations qui ont rapidement dû se soumettre à une forte hiérarchisation et à la création d'états centralisés.

Troisième fait étonnant de l'ouvrage, la constatation que les lieux de départ des domestications alimentaires néolithiques sont à la fois peu nombreux sur la planète et relativement proches dans le temps, si on les compare à l'ancienneté de l'apparition humaine. En gros, il y a environ de 12000 à 7000 ans. Si on accepte que notre espèce existe depuis environ 300000 ans, c'est à la fois très tardif et très rapproché dans le temps. Ceci est vraisemblablement à mettre au crédit d'une modification importante du climat qui a dû commencer il y a environ 15000 ans.

Enfin, dernière révélation qui a un peu secoué mes idées reçues, le fait qu'à plusieurs endroits sur la planète, des chasseurs-cueilleurs aient mis au point la poterie bien avant le néolithique (c'est le cas apparemment au Japon et chez nombre de peuples amérindiens). On pensait préalablement, comme pour la sédentarité et la construction en dur, que c'était la production alimentaire qui avait engendré leur apparition.

Pour le reste, un ouvrage que je trouve intéressant mais synthétique, donc, ceux qui souhaitent approfondir doivent aller voir ailleurs pour entrer dans le détail. Je leur conseille, par exemple, de l'inégalité parmi les société de Jared Diamond.
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Cet essai, à la fois dense et concis, nous raconte une révolution ; pas de celles qui se font avec des armes !
Cette révolution, c'est le néolithique qui, il y a plus de 10 000 ans, est né dans le Croissant fertile – au Proche-Orient – et ce, pour le meilleur et pour le pire.
Le néolithique, c'est le passage du chasseur-cueilleur à l'éleveur et l'agriculteur ; autrement dit : la domestication de l'environnement. Domestication qui entraîne des progrès techniques inégalés jusqu'alors.
A partir de là, l'Homme connaît une explosion démographique qui le pousse à se déplacer vers des pâturages moins encombrés. Parallèlement, naissent, à la fin de cette longue époque, les villes.
Et si cette révolution ne s'est pas accomplie de manière continue – certaines communautés humaines l'ayant essayée puis abandonnée au profit de leur ancien mode de vie, notamment grâce à une nature généreuse qui ne nécessitait pas de la domestiquer pour subsister à ses besoins –, elle a finalement envahi les cinq continents, à quelques rares exceptions près. Ce qui fait dire à l'auteur qu'il n'y a pas eu une révolution néolithique mais des révolutions. A partir de cette orientation capitale pour l'humanité, des civilisations spécifiques ont surgi selon les régions du monde.
Je disais pour le meilleur et pour le pire car, avec l'accroissement démographique, une organisation est devenue nécessaire et avec elle une hiérarchisation, pourvoyeuse d'inégalités. Pire aussi lorsque des civilisations ont précipité leur fin en dévastant leur environnement – les Mayas, par exemple. Ce qui devrait nous servir de leçon !
Pour le meilleur, puisque l'écriture est apparue, et que serions-nous sans elle ? Personne, ici, ne me contredira !


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Ce court documentaire offre un texte très aéré, servi par une écriture de grosse taille et illustré par deux cartes qui auraient pu être de couleur. le discours est fluide et clair : les enchaînements se font naturellement et les connaissances s'imbriquent au fur et à mesure. Les termes sont certes pointus, mais régulièrement reformulés ou remis en contexte ; ils invitent expressément à une lecture active et sans difficultés par tout lecteur dès 14 ans.
Le contenu retrace l'histoire du passage du Paléolithique au Néolithique, soit le moment où, il y a environ dix millénaires, en plusieurs endroits du monde, certains groupes d'hommes passent de la chasse, de la cueillette et de la pêche, à la domestication des animaux et des plantes.
Il montre en quoi la sédentarisation et le « contrôle des ressources alimentaires » ont bouleversé le développement de l'humanité.

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Lien : http://www.dev.scienceenlivr..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'histoire des sociétés humaines connaît plusieurs tendances. Une tendance générale les conduit vers des regroupements de plus en plus vastes pour aboutir finalement aux villes, corollaires de formes sociales de plus en plus hiérarchisées et donc de plus en plus contraignantes. Mais la tendance inverse existe aussi : il est rare que des systèmes très autoritaires parviennent à survivre longtemps sans finalement éclater, prenant alors une forme ou une autre — l'histoire moderne nous en offre de nombreux exemples. […] Pour qu'un état inégalitaire et hiérarchisé se maintienne durablement, il est nécessaire que les membres de la société restent rassemblés. S'ils se dispersent, le pouvoir des dominants se dissout de lui-même. Pour éviter une telle dispersion, trois facteurs peuvent entrer en jeu, seuls ou combinés : les dominants imposent leur pouvoir par la force, ce qui exige beaucoup d'énergie et n'est pas forcément durable ; ou bien les dominants usent, souvent de bonne foi, de persuasion idéologique, comme l'amour des dirigeants ou, plus sûrement, la croyance en des systèmes idéologico-religieux qui promettent le bonheur dans l'au-delà au prix d'une vie laborieuse et méritante sur cette terre ; ou bien enfin les conditions environnementales sont telles que les sujets ne peuvent partir ailleurs.

Chapitre 3 : Du village à l'État.
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Le terme " néolithique " fut créé à la fin du XIXè siècle par un archéologue anglais, John Lubbock. Il correspondait à une subdivision dans la classification mise au point par le conservateur du musée de Copenhague, Christian Thomsen : dans les années 1830, il fut le premier à répartir les objets de ses collections selon trois " âges ", en fonction de leur matériau : âge de la pierre, âge du bronze, âge du fer, ce qui n'était pas sans évoquer les cinq " races " successives du mythe d'Hésiode repris plus tard par Platon et Virgile — les races d'or, d'argent, de bronze, des héros et du fer. Comme eux, Thomsen considérait que sa classification avait un sens chronologique.
Lobbock subdivisa en trois l'âge de la pierre : l'âge de la pierre ancienne ou paléolithique (du grec palaios, " ancien ", et lithos, " pierre "), l'âge de la pierre moyenne ou mésolithique, et l'âge de la pierre récente ou néolithique. On parlait aussi, pour le paléolithique, d'un " âge de la pierre taillée " et, pour le néolithique, d'un " âge de la pierre polie ". Ces classifications prenaient place dans un schéma général de l'évolution de l'humanité qu'autorisaient non seulement la baisse de crédibilité du modèle biblique et l'essor de la théorie de l'évolution de Charles Darwin, mais aussi les découvertes préhistoriques, l'ancienneté de l'homme étant définitivement admise par le monde savant à partir des années 1850.

Chapitre 1 : La révolution néolithique au Proche-Orient.
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Videos de Jean-Paul Demoule (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Paul Demoule
Conférence proposée par le Conseil Scientifique
Intervenant: Jean-Paul DEMOULE, préhistorien et professeur émérite à Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Si l'on ne connaît pas de pratiques funéraires de la part de nos cousins primates ni des formes humaines les plus anciennes, des homo erectus en Espagne et des homo naledi en Afrique du sud ont entrepris il y a quelque 300.000 ans de déposer les morts de leur communauté dans des grottes, au fur et à mesure des décès. Puis les hommes de Néandertal, tout comme les premiers sapiens, ont commencé à creuser des tombes, déposant parfois des objets auprès du défunt, indice probable de croyances en un au-delà de la mort. Avec le néolithique et la sédentarisation des vivants, les morts aussi se sédentarisent dans les premières nécropoles, tandis que les pratiques funéraires ne cessent de s'enrichir, reprises des ossements ou modelage d'un visage d'argile sur le crâne récupéré du défunt. Les sociétés agricoles se hiérarchisant, les morts importants emportent aussi des richesses nouvelles, quand on ne leur construit pas d'imposants monuments mégalithiques, affirmation de la puissance des dominants. de fait, les tombes, en associant un individu aux objets témoignant de son statut, sont-elles des documents essentiels pour la compréhension des sociétés passées – même s'il existe malheureusement (pour les archéologues) des pratiques funéraires qui ne laissent que peu ou pas du tout de traces.
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