AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bequelune


Une bonne première moitié du livre est consacrée à présenter les récentes découvertes sur notre passé dues aux progrès de l'archéologie. Ces découvertes doivent en bonne partie à la généralisation des fouilles dites "préventives", soit l'autorisation pour les archéologues d'aller sur les chantiers pour sauver ce qui peut l'être avant que le béton de nos parkings ou autoroutes modernes ne détruisent à jamais ces reliques des siècles passés. de fait, c'est seulement depuis quelques années que l'on peut connaitre notre passé par la réalité des sols et non seulement par les textes laissés, souvent partisans.

En quelques mots, ces découvertes :
- l'agriculture a été amené en Europe par deux vagues de migration (une suivant le Danube, l'autre la Méditerranée) issue du Proche Orient, submergeant les chasseurs-cueilleurs locaux. Cette époque est celle de l'invention des chefs et des inégalités.
- les Gaulois ne sont pas des barbares vivant dans la forêt mais une constellation de peuples organisés en proto-Etats, guerriers et technologiquement avancés.
- la chute de l'Empire Romain n'a pas eu lieu. Les peuples germaniques qui se sont installés en Gaule et en Espagne suite à sa crise étaient souvent romanisé, et il n'y guère eu de destruction massive. Seulement on est revenu à un système politique beaucoup moins centralisé, moins urbain aussi, et ce n'est pas forcément une régression.

Ensuite Demoules s'attarde rapidement sur une archéologie des temps modernes, passage que j'ai trouvé peu intéressant. Je me suis aussi demandé pourquoi il ne parlait pas De La Renaissance.

Dans la deuxième moitié du livre, il se demande pourquoi les élites politiques sont souvent acharnés à mettre des bâtons dans les roues des archéologues. Comme s'il y avait une sorte de haine de notre passé. Parce qu'il y a un paradoxe avec l'archéologie en France : alors que les musées consacrés à l'archéologie romaine, ou grecque, ou égyptienne touchent beaucoup de subventions, de louanges, etc, il n'y a presque rien sur l'archéologie de notre propre sol. Étrange et regrettable.

Un livre que j'ai trouvé très agréable à lire, très enrichissant. Ça m'a un peu fait penser à "Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises" dans la volonté de montrer que ça n'a pas de sens de parler d'histoire nationale française avant la révolution puisque le cadre "la France" n'existait ni dans les faits ni dans les têtes. La différence entre les 2 livres, c'est que Demoules s'attarde beaucoup plus sur les époques préhistoriques et antiques. Mais c'est normal, c'est son domaine de recherche !
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}