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Critique de nadejda


«Elle s'appelle Marie... Dans sa valise, le vendredi 24 février 1967; il y a un 45 tours des Stones prêté par une copine, glissé dans un cahier de sténo.Rentrée à la maison, la première chose qu'elle fait est de s'enfermer dans sa chambre pour écouter le disque : Satisfaction. Grow up wrong. Suzie Q.» p 13

Commençé avec Les Rolling Stones symbole d'une révolte sensuelle et violente dont la provocation ouvre une brèche vers une envie d'ailleurs, un désir fou de vivre autrement et intensément, pas comme les parents refermés sur leur silence, «La grande bleue» s'achèvera au cours de l'été 1978 par l'écoute de «La fille du fumeur de joint» premier disque «d'un mec de Dole», Hubert Félix Thiéfaine lui-aussi sensuel, révolté, à l'humour parfois féroce, mais franc-comtois comme Marie. Il semble lui dire : finalement même sans aller loin on peut avoir quand même une vie, une vie à soi et la défendre et en être fier.
Il vient clore ces dix années au cours desquelles Marie se sera sauvée plusieurs fois au double sens du terme fuir et réussir à s'extraire même maladroitement des pièges de la vie, ceux qu'elle nous tend et ceux dans lesquels on se précipite soi-même sans le vouloir, parce que c'est comme ça..... Avec Marie et ses amies, ses rencontres, revivent les années 1970 jalonnées par les luttes ouvrières chez Peugeot, Lip ou Myrys.
J'en retiens la force de vie qui permet à Marie de s'en sortir dont elle n'a pas vraiment conscience. Elle naît de son désir mais serait insuffisante sans celle de tous les liens amicaux, de la solidarité, de son attachement pour ses enfants, pour son frère Ivan revenu brisé de ses deux années en Algérie ; demeure aussi, préservé, son lien jamais rompu avec la nature bien présente au cours du récit. C'est tout cela qui l'empêche de se laisser enfouir dans le sommeil et sombrer dans le désespoir quand tout devient trop dur et qu'elle se sent prisonnière de son foyer et du travail à la chaîne.

«On n'a jamais été seule en fin de compte. On a toujours été soudée aux autres, avançant avec elles, malgré tout ce qu'on était d'impossible, une petite plouc qui rêvait d'une vie à elle. Et c'est comme ça qu'on s'est dépassée, depuis le début. Un jour, on racontera, avec une fierté étonnée. On dira c'est ma vie.» (Dernière phrase)

Beaucoup de critiques mettent l'accent sur l'aspect historique de ce livre. S'il est bien inscrit dans les années 70, chacun des êtres qui le traversent a sa propre lumière et les relations des uns aux autres infusent force et beauté à ce roman où la vie explose, dont les qualités d'écriture font qu'on se dit «Vivement le prochain !!»
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