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Critique de doyoulikefrogs


Nous voici plongés au XVIe siècle dans les Flandres de la Renaissance, foyer foisonnant de l'art et de la culture. Et puis parallèlement, nous suivons le parcours d'experts et d'historiens en 2013 à Madrid. de belles promesses pour ce roman de Peter Dempf, un auteur que je ne connaissais pas. Je dois avouer avoir un goût prononcé pour les fictions historiques surtout celles autour de la Renaissance. Mais j'avoue également être très pessimiste quant au genre qui mélange thriller et faits historiques. Car j'ai souvent été déçue dans ce genre là (les romans sur les croisades, sur les francs maçons, le roman sur van Eyck de Sinoué, les Dan Brown (sauf Da Vinci Code), le Ken Follett sur le Scandale Modigliani, ... tous m'ont déçue!)...

Pourtant je n'ai pas détesté ce roman de Peter Dempf. L'auteur a su faire preuve d'érudition sans en faire étalage et il parvient parfaitement à retranscrire une époque qui oscille entre éclats de génie, lumière et obscurité et obscurantisme. Mais ce qui m'a dérangée réside dans sa manière de traiter le sujet. Il se sert d'un joli postulat de départ, il y a un mystère caché dans le tableau de Jérôme Bosch, peintre de renom, génie du Jardin des Délices. Oui c'est en effet plausible car c'est un siècle empli de secrets et d'hermétisme, de références alchimiques et bibliques, d'interprétations diverses de la Bible.

Malgré tout je suis restée de marbre face aux personnages en 2013. Les experts n'ont aucune profondeur et je ne me suis pas sentie en empathie avec eux. Cependant suivre Petronius Oris et Jérôme Bosch dans les Flandres de la Renaissance était bien plus passionnant. L'auteur décrit un atelier d'artiste comme il devait l'être chez Bosch, devenu riche grâce à la dot de sa femme Aleyt, lui permettant de peindre à l'envie et de collectionner des objets dans un cabinet de curiosités, mode qui se répandait jusque chez les têtes couronnées.

Les parties les plus intéressantes du roman sont les descriptions du tableau. Reste que toutes les explications ne peuvent être que de simples hypothèses et interprétations car le peintre n'a pas laissé de notice explicative accompagnant ses oeuvres.

Si je n'ai pas non plus adhéré à l'hypothèse de Jérôme Bosch comme membre de la secte des Adamites, je me suis laissée porter par ce récit plein de rebondissements qui permet au lecteur de voyager dans le temps à travers une histoire de l'art très prenante.

J'ai beaucoup aimé le personnage du Grand Zuid qui d'ailleurs est le personnage le moins crédible mais utilise tous les ressorts romanesques pour sortir le héros de ses mésaventures. J'ai moins aimé les personnages de Jérôme Bosch et de Jacob van Almaiengen. Détestable s dirons-nous.

La fin est étonnante, le suspense va grandissant dans ce roman même si l'aspect mystique et religieux m'a agacée. Il y a une chose qui m'a sauté aux yeux tout de même: c'est que la théorie de Peter Dempf à la fin de l'ouvrage qui semble clôturer le roman nous montre que l'auteur avait dans l'idée de nous montrer l'ironie des interprétations historiennes. le tableau comme prophétie? Oui, et non. le tableau est surtout un reflet des peurs et des attentes de l'Homme, figure centrale de l'humanisme renaissant. Joli tour de force de la part de l'auteur d'amener le feminin comme clé essentielle de l"ouvrage . Dommage que le héros soit un homme donc. Et puis c'était déjà le postulat du Da Vinci Code.

Je le conseille pour faire découvrir ce peintre et cette époque magnifique.
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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