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Critique de sylviedoc


J'avais hâte de la retrouver, Naomi, depuis le tome 1 ! Et elle, elle a hâte de retrouver son passé, mais surtout sa soeur, dont elle évoquait déjà l'existence dans "Trouver l'enfant", un roman qui m'avait complètement emportée dans son atmosphère glaciale et dont les personnages m'étaient longtemps restés en mémoire. On en retrouve certains ici, et notamment Jérôme, son "frère de famille d'accueil" qu'elle a fini par épouser comme on se doutait bien un peu que ça arriverait. Ou Lucius Winfield, enquêteur avec lequel elle avait déjà collaboré dans des affaires de disparitions d'enfants.
Elle continue à exercer ce métier pas toujours gratifiant, mais elle en profite surtout pour essayer de pister ses propres traces d'ex-enfant kidnappée avec sa soeur, lorsqu'elles étaient toutes petites. Sa culpabilité n'a cessé de la ronger, elle qui a fini par réussir à s'évader, promettant à sa petite soeur de revenir la sauver, promesse qu'elle n'a pas réussi à tenir jusque-là.
Sa quête l'amène à Portland, une ville dont certains quartiers semblent littéralement sinistrés, et où, tels des zombies, des bandes de jeunes sans abri essayent de survivre comme ils peuvent, fouillant dans les poubelles, se droguant pour certains, se prostituant quand il n'y a plus d'autre solution et comptant sur les organismes caritatifs pour leur fournir une soupe ou un vêtement de temps en temps.
C'est dans cette ambiance très joyeuse que Naomi va rencontrer Celia, 12 ans, à la rue pour échapper à un beau-père violeur, mais qui elle aussi se fait bien du mouron pour sa petite soeur Alyssa, surtout que leur mère est constamment dans les vapes et pas du tout en mesure de s'interposer. Naomi bénéficie de la protection toute relative de deux compagnons de misère, Rich et La Défonce. Mais elle a surtout un moyen infaillible de sortir de sa triste situation : sa passion pour les papillons qui lui permet de se réfugier dans un monde imaginaire où elle se sent aimée et en sécurité.
Les premiers contacts entre Naomi et Celia ne seront guère chaleureux : il faut dire qu'offrir un bouquin (même concernant sa passion) à une gamine qui crève la dalle, ce n'est peut-être l'idée du siècle. Surtout que la pauvre Celia est non seulement dans la dèche, mais en plus un tueur sévit dans le coin, s'attaquant à des filles des rues qu'on retrouve pour certaines noyées dans la rivière...du coup la jeune fille ne dort pas vraiment tranquille dans son nid douillet par terre sous l'autoroute.
L'ambiance étant plantée, il y avait de quoi faire aussi percutant que dans "Trouver l'enfant". Et tout ce qui concerne Celia et son monde m'a touché, on ressent l'empathie de l'auteure, elle-même ancienne rescapée de la rue. L'histoire des papillons m'a bien plu, jusqu'à un certain point où ça a commencé à me soûler, trop de redites, on dirait qu'il y avait un nombre de pages à respecter. Et là où j'ai vraiment été déçue, c'est en m'apercevant que Naomi m'était devenue antipathique, je l'ai trouvée égoïste vis-à-vis de Jérôme qui lui est un bon gars, et complètement décalée dans ses interactions avec les gamins.
Il y avait un sacré potentiel dans cette histoire, mais pour moi il n'est que partiellement exploité. Désolée Marina, mais je ne peux que confirmer ce que tu écrivais déjà dans ton excellente critique il y a quelques mois : cette suite n'est pas à la hauteur. Et non Magali, je ne chercherai pas à te faire changer d'avis, sauf si tu veux absolument savoir d'ù vient Naomi et ce qu'a donné la recherche de sa soeur, si elle a donné quelque chose...
Je donne quand même trois étoiles pour les personnages des enfants auxquels je me suis attachée, et pour l'ambiance bien glauque, mais je ressors de ce livre un peu sur ma faim.
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