Malgré tout, pour les "pro-loups, c'est encore trop, et ce ne serait là qu' incompréhension des historiens, car, derrière les cas mortels enregistrés dans les actes de décès, les registres paroissiaux et les écrits des mémorialistes, se cacheraient des crimes bêtement humains, sexuels notamment. Le loup, figure maléfique, rappel de notre humanité chasseresse d'avant l'agriculture, était ce que la société très chrétienne plaquait sur ce qu'elle ne voulait pas voir. Le loup, bouc émissaire idéal. Ce n'est pas tout à fait faux. Mais, selon les historiens, cela n'empêche pas que le prédateur a, tout au long de notre histoire, tué.
Les "anti-loup", pour rester dans la bipolarité française, ont à l'inverse la certitude que le loup est un danger mortel pour les troupeaux et pour les hommes.. Des historiens leur donnent en partie raison. Un minimum de 8000 morts serait imputable au héros du Petit Chaperon rouge, en France, entre 1200 et 1960.Cela paraît beaucoup mais ramené à l'année, le chiffre est moins effrayant : une dizaine de morts par an tout au plus, dont 4 ou 5 liés à l'enragement des loups incriminés. En stricts termes statistiques, c'est presque deux fois moins que la mortalité liée à la randonnée...en montagne.
Le temps de celui qui passe n'est pas celui de celui qui vit sur place p.145/146
L'ours et le loup, même combat, ni fine. Celui d'une réponse définitive à la seule question qui vaille: avons nous envie de nous confronter de nouveau à l'alea d'une espèce sauvage? Si oui, il y aura un prix à payer par toutes les espèces, dont l'homme.
Des lors que la dent du loup déchirera l'imaginaire urbain, les préfets se sentiront poussés à ordonner des battues et les pouvoirs publics à réclamer le déclassement de l'espece de la convention de Berne qui la protège.
[...]l'importation de tout produit issu du phoque [...] répond "aux préoccupations morales concernant le bien être des phoques". La question n'est donc pas d'ordre écologique. Elle relève de la sensibilité particulière des Européens [...].