Le cheptel

Je vais encore aller à contre courant de l'opinion générale, car je n'ai que moyennement apprécié le Cheptel. En résumé je dirais oui à l'histoire oui, et non à la forme.

Car le scénario est très bien construit, très original. C'est l'histoire de plusieurs personnages dont on se demande bien au départ comment ils vont se croiser. Puis le récit se déroule et on voit que tout a été pensé depuis le début et bien organisé.

Dans les points négatifs il y a quelques longueurs, mais surtout le côté caricatural de certains personnages, les méchants étant tellement vilains qu'ils en deviennent ridicules. Quant au discours moralisateur, il conviendrait plus à une oeuvre de littérature jeunesse qu'à un polar. Voici quelques passages qui m'ont paru particulièrement naïfs :

"Dire qu'en réalité il n'a jamais existé aucune barrière infranchissable sinon cette barrière mentale, construite méthodiquement, jour après jour, par une Mère monstrueuse de perversité qui s'est repue sans le moindre scrupule de l'adoration aveugle de ses enfants !"

"La gendarme ne put s'empêcher de ressentir une sorte d'admiration pour ce parterre de commandos surentraînés, prêts au pied levé, à risquer leurs vies dans des interventions extrêmement périlleuses"

"Et qu'y a-t-il de pire pour favoriser les déviances en tout genre que l'impunité pour de jeunes têtes blasées à la vie dorée sur tranche ? Oui, c'était plus que probable : ces trois-là s'étaient payé le pire des « one-shot » envisageables en achetant un être humain pour ce qui ressemblait vraisemblablement à une chasse à l'homme…"

Une dernière chose : le récit est parsemé de références à La Fille de Kali, le précédent roman de l'auteure, et c'est agaçant pour ceux qui ne l'ont pas lu.

Le Cheptel de Céline Denjean

Mon avis:

Une histoire avec un thème original, vraiment bien trouvé. J'ai adoré les passages avec le septuagénaire auquel je me suis toute suite attachée. Tous les personnages sont attachants même si j'ai beaucoup de mal à entrer dans l'histoire de Bruno ( je ne sais pas pourquoi, sans doute parce que j'étais trop prise avec celle du septuagénaire ).
Mais pour le reste... Je trouve qu'il y avait bien trop de descriptions sur les sentiments des personnages, sue ce qu'ils pensent...au point que je me suis sentie étouffée dans ma lecture. Et j'ai par moment senti des répétitions.
Un final explosif, mais aussi inattendu, qu'incompréhensible ou alors je n'ai pas compris...
Je me suis dit " mais pourquoi?! Tout ça, pour ça..."
En conclusion une histoire prenante et si vous aimez les livres avec beaucoup de descriptions, foncez !
6/10

Résumé :
Juillet 2015. Un corps non identifié est retrouvé au bord d'une route des Cévennes. Les premières conclusions de l'enquête tombent rapidement : la victime a été tuée à l'issue d'une chasse à l'homme.
Alors que la piste suivie par les gendarmes Nîmois les conduit à Toulouse, où ils devront collaborer avec l'équipe du Capitaine Éloïse Bouquet, Interpol se manifeste: le meurtre appartient à une longue série de crimes irrésolus perpétrés sur le territoire européen. Pour les besoins de l'enquête, la cellule TEH -Trafic d'Être Humain voit le jour. Pris dans une effroyable descente jusqu'au coeur d'un réseau mêlant perversion et manipulation, les enquêteurs ne se doute pas que la vie d'un septuagénaire en quête de ses origines et celle d'un adolescent piégé en montagne dépendent de leur réussite.

Difficile de penser que l'on peut toujours trouver pire chez l'humain et pourtant, les découvertes des policiers et gendarmes de ce roman vont crescendo dans le morbide et l'inconcevable. Ce que cache le corps retrouvé, venu d'une autre époque, est bien au-delà de l'entendement et les limites de la cruauté humaine sont bien dépassées. À mesure que l'on évolue dans ce roman, les vrais rôles de chacun des personnages auxquels nous nous sommes attachés, sont mis en lumière ; toujours plus sombres, les vrais visages engloutissent le lecteur dans une noirceur sans nom qui, je dois l'avouer, m'a beaucoup plu. Parce qu'en ce moment, je suis très noirceur, ancien temps et âme humaine (bien noire) ce roman ne pouvait que me plaire malgré les quelques petits défauts relevés, et même si j'ai mis le temps pour terminer cette lecture, l'image finale de ce roman les atténue.

Globalement, c'est un retour mitigé qui penche vers le positif qui va conclure mon avis. Je n'ai pas été convaincue par tout, que ce soit au niveau du style ou de l'histoire et pourtant, j'ai passé un très bon moment, surtout à la fin. de façon générale, j'ai beaucoup de mal avec les pavés parce que, chaque fois que j'en lis un, je me dis qu'on aurait pu passer outre certaines choses pour réduire un peu le volume tout en gardant l'essentiel de l'histoire et/ou des personnages. J'ai du mal à rester trop longtemps concentrée sur une intrigue, aussi riche et diversifiée soit-elle, surtout lorsque je trouve que c'est lent. Alors forcément, avec ce pavé de 652 pages écrites en tout petit, il était certain que ça allait être compliqué pour moi.
Il faut cependant reconnaître que Céline Denjean a le don pour capter et garder son lecteur, aussi grâce à la lenteur de l'intrigue qui donne forcément envie au lecteur de rester, pour voir : mais que va-t-il se passer ? le tout, est porté par une originalité certaine qui, elle, m'a définitivement convaincue.


Lien : https://surlestracesde.wordp..

Sur le principe de son précédent roman, Céline Denjean croise les destins de plusieurs personnages qui vont tisser la trame d'une même histoire. de fait, les similitudes tant dans le fond que dans la forme sont si nombreuses qu'on a parfois l'impression de lire une réadaptation plutôt qu'une oeuvre originale. le thème principal est la manipulation des masses version sectarisme et la barbarie humaine. L'auteure se penche aussi en parallèle sur le devoir de mémoire, la quête de vérité, la profonde connaissance de soi, savoir qui l'on est réellement. C'est bien fait, l'intrigue superbement construite et parfaitement documentée mais, l'auteure tombe trop souvent dans la facilité. Tout en n'expliquant pas nombre de zones d'ombre, les heureuses coïncidences pour faire avancer les enquêtes qui jalonnent le récit finissent par enlever une certaine crédibilité à l'ensemble. On peut regretter également quelques longueurs et développements inutiles même si cela ne nuit pas outre mesure à la qualité de l'ouvrage. le vrai problème de ce roman vient du final en forme de"cliffhanger" amorçant le prélude d'une suite future qui, au vu des événements, ne s'imposait pas vraiment et laisse une évidente frustration et l'impression d'une conclusion des plus bâclées. Si la fille de Kali était une belle réussite, le cheptel ne transforme pas tout à fait l'essai

Une femme est retrouvée assassinée d'une balle dans le dos. le corps qui a été déplacé n'apparait sur aucun fichier, l'identification paraît impossible. Les vêtements, les soins (dentaires, médicaux) dont elle a bénéficié semblent tout droit sortir d'un autre âge. Une équipe d'enquêteurs de la gendarmerie, réunie autour du capitaine Eloïse Bouquet et du capitaine Merlot d'Interpol remonte la piste.
Parallèlement, nous suivons la quête d'un vieux notaire qui cherche ses origines, les tribulation d'un jeune garçon tombé dans un torrent et les interrogations d'une jeune fille autour de Virinaé la grande prêtresse.

Les thèmes abordés (meurtres, emprise, sadisme, exploitation du faible, interrogation sur la genèse du mal) sont classiques dans ce genre de littérature. La déclinaison qu'en fait l'auteure reste néanmoins originale dans plus d'un aspect.
La structure narrative du roman alterne les points de vue : chaque personnage raconte son vécu, son ressenti, ses motivations. Cette façon de faire apporte une certaine fluidité dans l'énorme pavé (930 pages), la lecture est rendue facile, le lecteur ne se perd pas dans l'entrecroisement des destins et des époques.
J'ai apprécié ce thriller mais je lui reprocherai quelques longueurs et le côté caricatural de certains personnages.

J'ai trouvé ce roman assez bon dans son écriture, on suit tous les personnages et on a hâte de savoir comment tout se finit pour eux. Mais malgré cela, il n'a pas été un page-turner pour moi, j'ai trouvé quelques longueurs.