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4,38

sur 804 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Plus d'une semaine , plus d'une semaine pour " venir à bout " de ce pavé de plus de 900 pages avec , toutefois une excuse de taille pour avoir mis aussi longtemps au risque de voir " tomber " la moyenne de livres lus , et dans le même temps , avoir continué à voir ma PAL continuer à s'élever. Et oui , une excuse , un week - end entier avec mes enfants et petits - enfants ! Ça vaut bien le sacrifice de quelques heures de lecture , non ? Les papys et mamies babeliotes me comprendront ....eux !
Et puis , au fond , cela m'a permis de faire durer " le plaisir " si je puis dire car ce roman , je l'ai vraiment adoré, il m'a tenu en haleine du début à la fin , même si la fin très " ouverte " n'a pas tout à fait répondu à mes attentes mais le choix de l'auteure lui appartient .Qu'on se le dise , il y aura une suite et ça , vraiment , ce ne sera pas une punition .
La construction du roman est très habile , avec trois récits dont on suivra avec intérêt le rapprochement . Dans le premier , on découvre le cadavre d'une jeune femme qui semble sortir d'un autre monde , d'un autre temps .Dans le second , on fait la connaissance d'un notaire à la recherche de ses origines et le troisième nous fait vivre un drame , la chute du jeune Bruno dans les eaux tumultueuses d'un torrent pyrénéen....L'alternance des épisodes, si elle peut sembler un peu curieuse au départ, va s'avérer un puissant aiguillon à notre envie de savoir , d'avancer .....On change de lieu , de contexte , de personnages avant que l'étau ne se resserre inexorablement et votre " intellect " se " fait très bien " à ces atmosphères changeantes .
Le style est vraiment travaillé et le récit est très agréable à lire , de belles phrases , efficaces , un vocabulaire bien pensé, des dialogues juste comme il faut , quand il faut , sans excès. Certains passages peuvent sembler moins " enlevés " mais il faut bien que le lecteur se mette au diapason lui aussi , en fournissant quelques efforts....efforts mesurés, je vous rassure .
Les personnages sont bien définis mais certains , et pas forcément ceux ou celles que l'on croit , attirent forcément plus notre attention .
Je vous l'assure , si je n'avais pas " profité d'un bon gros week - end " avec mes petits , j'aurais terminé bien plus rapidement . Mais " non , rien de rien , non je ne regrette rien " .... le bonheur de vivre ma vie de grand - père et de profiter d'un superbe polar que j'ai dégusté en prenant mon temps , comme on " sucerait avec délectation " une friandise " Pierrot Gourmand ". Elle est pas belle la vie ? Je vous rassure , elle n'est pas réservée aux " anciens" , cette lecture...Pas grave si vous n'avez ni enfants , ni petits enfants , hein ...Dites- vous toutefois , les jeunes , que cette lecture risque de retarder vos projets si d'aventure vous aviez prévu....Bon , ça , c'est vous qui voyez , hein ..
L'auteure ? Non , je ne la connaissais pas mais elle nous envoie un petit " coucou " sympa dans le roman ....Une belle personne sans doute qui traite un sujet très , très délicat avec une sacrée habileté , de l'intelligence et ...du travail . Chapeau , madame et ...à bientôt.
Après j'dis ça , j'dis rien et ...vous n'êtes pas obligé(e )s de me croire ......Mais quand même, prenez- le en mains ce bouquin ...et dites- moi .
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En fouillant dans les papiers de son père récemment décédé, Louis Barthes, notaire parisien à la retraite, découvre à 73 ans un certificat de décès à son propre nom, datant du 18 février 1942, soit trois jours après sa naissance.

Commence pour lui une bien tardive et difficile enquête sur son histoire, d'autant que la plupart des protagonistes de l'époque sont aujourd'hui décédés.

Loin de là, en Lozère, Mathieu Vicenti et Agathe Bordes, deux gendarmes nîmois, démarrent eux aussi une enquête, suite à la découverte du corps d'une jeune fille, abandonné et manifestement jeté sans autre forme de procès en contrebas de la route.

En dehors du passage remarqué d'une Porche Panamera roulant à tombeau ouvert dans les petits villages de montagne proches du lieu de la découverte, aucune piste sérieuse ne permet aux gendarmes d'avancer dans leur enquête.

Mais à Interpol, certains aspects de la victime interpellent le capitaine Olivier Merlot, qui travaille sur une affaire bien particulière depuis de nombreuses années.

Ces deux évènements, tellement différents, finiront-ils par se rejoindre ?

A mon avis :
Le cheptel est un petit pavé, mais il vaut le coup d'être entamé.

Oui, parce que c'est un roman bien construit, fluide dans son déroulé, clair dans ses énigmes, précis dans ses descriptions et intéressant dans son scénario.

Les premières pages du livre m'ont un peu dérouté néanmoins, car on est perdu par des références d'un autre temps alors que le récit se déroule au présent. Mais cela ne dure que quelques pages et on comprend assez vite le pourquoi du comment. Et puis c'est bien d'être dérouté de temps en temps !

Les deux pans de l'histoire (celle de Louis Barthes et celle de Mathieu et Agathe) sont évoqués dans un premier temps de manière désordonnée, pour être ensuite délivrées à tour de rôle au fil des chapitres et de manière systématique. Cela donne un rythme particulier au récit mais permet de rendre le lecteur impatient d'avancer plus loin dans sa lecture.

Car il y a matière à s'impatienter de lire la suite : on est facilement pris dans l'histoire et les personnages étant relativement attachants, on est entraîné par leurs déboires et on tourne les pages avec avidité.

D'autre part, plusieurs rebondissements au cours du récit sont inattendus et plongent le lecteur dans une atmosphère très proche de la réalité.

Bref, comme souvent dans les très bons livres, il n'est pas nécessaire d'en écrire des pages.

Commencez simplement la lecture du Cheptel et vous ne pourrez pas en sortir avant la fin.

Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/

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Le Cheptel est incontestablement un excellent thriller. Il a le mérite de ne souffrir d'aucun temps mort et il offre, par la diversité des focalisations qu'il propose, une avancée très intéressante dans l'enquête. Plusieurs histoires se superposent tout au long du récit dans une alternance millimétrée : celle de Louis Barthes pour commencer, un notaire de 73 ans en quête de ses origines ; celle de Bruno, un adolescent qui se retrouve perdu en montagne à la suite d'un accident ; celle d'Atrimen et de son amie Elicen, deux adolescentes vivant recluses dans une inquiétante communauté. On doit bien évidemment ajouter à tout cela la découverte du cadavre d'une jeune femme qui donne du fil à retordre à deux équipes d'enquêteurs qui vont avancer, main dans la main, dans la reconstitution du puzzle machiavélique imaginé par Céline Denjean. Élément très intéressant et qui fait la force du roman : le lecteur en sait beaucoup plus que les enquêteurs et son plaisir est donc d'assister à l'assemblage des pièces. Vraiment, un roman très efficace qui va vous coûter quelques heures de sommeil.
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Une excellente surprise ! C'est ma mère, fan de polar, qui m'a transmis sa passion et m'a parlé de ce livre. Je l'ai commandé sur France Loisirs et n'ai pas été déçue du voyage ! C'est un pavé addictif que j'ai lu quasi d'une traite, dès que j'avais une minute à moi, tant c'était prenant, bien écrit, bien tournée.
Trois histoires vont converger en une : Louis Barthes, un vieil homme à la recherche de son identité, volée lors de la seconde guerre mondiale, Bruno, un ado qui tombe dans une rivière et atterris dans une communauté très étrange ; et l'enquête principale, qui démarre avec la découverte d'une jeune fille morte et inconnue au bataillon.
Plusieurs cadavres inconnus ont déjà été retrouvé éparpillés un peu partout en France et aux frontières, et présentent des liens de famille. A partir de là, les gendarmes affectés à l'enquête (d'ailleurs j'aurais mieux fait de commencer par "La fille de Kali" car ce sont les mêmes personnages et certaines choses m'ont échappé) vont chercher une communauté vivant en autarcie, et ils vont vite s'apercevoir que ces personnes sont victimes d'un ignoble trafic...
Menée tambour battant, cette histoire m'a happée, je ne pensais presque qu'à ça durant mes 3 jours de lecture ! cela dit, seul minuscule bémol, j'ai trouvé la fin est peu laborieuse. Cela n'entachant en rien le plaisir de lecture de ce thriller foisonnant et palpitant !
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Attention livre dangereux ! J'ai eu envie de m'enfermer pour le lire, et même si j'ai tenté de conserver une vie normale je pense que ma famille va être bien contente que je l'aie enfin refermé pour la dernière fois.

Reste à faire un bilan, ce qui n'est pas chose facile tant ce livre m'a captivée, et que je suis encore toute tremblante de... de quoi au juste ? D'excitation, de peur, de dégoût, de révolte, et assurément de jubilation de m'être sentie à ce point là retournée par un récit.
Et pourtant ce n'était pas gagné, quand j'ai reçu "la bête" via l'opération masse critique (un grand merci au passage!), j'ai commencé par être déçue, le livre est gros et lourd, il fait 650 pages, moi qui affectionne les petits formats... Mais bon, la couverture est très belle, et j'ai bien fait d'ouvrir l'ouvrage, qui m'a happée d'emblée.
Par son style tout d'abord, vif, ciselé, délicat. Là je me suis dit, petit sourire en coin, "ça va être cool". Cool n'était pas vraiment le mot, mais mon intuition avait en effet détecté quelque chose de grand.
L'intrigue ensuite, d'une inventivité et d'une dramaturgie brillantissimes ! Elle entrelace les histoires de Louis Barthes, notaire retraité à la recherche ses origines, Bruno un adolescent geek et surdoué perdu en montagne suite à sa chute dans un torrent, Atrimen jeune fille semblant surgie d'un autre temps, et d'une cellule de la police, la cellule TEH -Traffic d' Êtres Humains-, spécialement créé suite à une série de meurtres plus que mystérieux, qui plus est étalés sur 25 ans.
Enfin j'ai particulièrement apprécié les subtiles réflexions sur la vie distillées discrètement dans tout le roman, sans nuire le moins du monde au déroulement de l'intrigue et à la fluidité du récit. Sur la maternité.
Sur la solitude, que peuvent ressentir aussi bien un septuagénaire affable au possible que LA méchante, la plus grande et plus cruelle manipulatrice rencontrée depuis longtemps.

Les références à la secondes guerre mondiale sont hyper réalistes et très émouvantes, et le parallèle entre la fiction du cheptel et l'horreur réelle de ces épisodes, comme la rafle du Vel d'Hiv, fonctionne parfaitement.
Le dénouement en un long chapitre de 40 pages est oppressant à souhait et l'épilogue m'a laissée presque orpheline.

Vous l'aurez compris, un véritable coup de coeur (ou coup de poing ?) pour moi, qui m'a donné envie de découvrir les autres romans de Céline Denjean, auteure qui malgré la noirceur de son intrigue semble avoir beaucoup d'humour comme l'atteste le clin d'oeil qu'elle se fait quand l'enquête atterrit dans son village natal.
Ah si une dernière chose : au moment où je conclus, le cheptel ne compte que 14 lecteurs sur babelio ; une aberration à réparer, ruez vous sur ce phénomène !
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Ah ! le plaisir de se couler dans un beau pavé de plus de 930 pages ! Dès le début, j'étais dans de bonnes dispositions. Et ça a continué :) Même si c'est un roman glaçant. Brrr ! Cette prêtresse est terrifiante et tellement cruelle (c'est un euphémisme !). Mais l'écriture et la narration sont top, top ! J'ai détesté la prêtresse, j'ai tremblé avec Bruno, j'ai espéré pour Atrimen, j'étais bien et j'ai aimé chacun des membres de l'équipe d'investigation. Les chapitres sont très courts (il y en aura d'ailleurs plus de 110 au total), donnent un rythme soutenu et font donc avancer bien vite le récit. J'ai tout avalé en moins de 15 jours. Un délice, cela faisait assez longtemps pour moi !

Après, si vous voulez savoir pourquoi que 4,5/5, voyez ci-dessous. /!\ Grosse "SPOILER ALERTE" !!!


Reste un thriller très, très efficace, un véritable page-turner ! Ce fut un délice (jusqu'à la page 910 ;)) ! Un prochain Céline Denjean est dans ma pal à coup sûr !
Lien : https://lecturesdeflo.fr/202..
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Le corps d'une jeune femme est retrouvé en pleine campagne en Lozère et elle ne semble manquer à personne. Ce qui s'annonçait comme une enquête banale prend soudainement une autre dimension quand les policiers chargés de l'affaire apprennent que leurs collègues d'Interpol relient ce meurtre à une série de cadavres découverts dans des conditions semblables depuis 25 ans. C'est maintenant un réseau de traite d'êtres humains qu'il faut découvrir et ce qui semble mener à une mystérieuse communauté restée loin du monde des humains et du XXIe siècle...

Quel plaisir de lecture que ce Cheptel mené d'une main de maître par Céline Denjean dont je découvre la plume avec ce titre ! En quelques pages l'intrigue démarre et ne nous lâchera plus. Les chapitres s'enchaînent, trois récits s'entremêlent (l'enquête proprement dite et deux autres intrigues qui au départ semblent n'avoir rien à voir et qui pourtant vont toutes converger vers le mystérieux cheptel du titre). J'ai été très vite happée par l'enquête, les quelques indices semés ça et là par l'auteure, ce que l'on devine, ce que l'on imagine, les hypothèses qu'on forme puis abandonne. Je lis beaucoup de polars et thrillers et malheureusement suis souvent déçue par la pauvreté de l'intrigue et les grosses ficelles usées par les auteurs qui gâchent vite le plaisir de lecture. Ici rien de tel, le récit reste cohérent jusqu'au bout et l'intérêt ne faiblit pas jusqu'au dénouement final.

On pourra peut-être reprocher à l'auteure quelques facilités dans l'intrigue avec des passages très glauques visant à faire frissonner le lecteur sans vraiment apporter grand chose. Mais ce serait pinailler tant j'ai trouvé ce roman bien construit, cohérent et justement ne prenant pas son lecteur pour un imbécile. Les personnages sont attachants également, on prend le temps de connaître les différents policiers et enquêteurs, on ressent les difficultés d'une telle enquête et à quel point elle va occuper toute leur vie jusqu'à un potentiel dénouement (ou sans doute les hanter si elle est classée sans résoudre le mystère). le style est à la fois facile à lire et très agréable avec de belles descriptions qui nous immergent dans l'atmosphère des lieux traversés. Bref j'ai vraiment passé un bon moment avec cette lecture, un gros pavé que je n'ai pas pu lâcher et dont j'ai tourné les pages à toute allure ! Je ne veux pas trop en dire sur le dénouement final, ce serait vraiment dommage, mais là encore aucune déception, pas de happy end édulcoré ou de rebondissement de dernière minute, on reste sur le fil jusqu'aux dernières pages.

C'était ma première lecture de Céline Denjean et je ne compte pas en rester là. Comme en plus ce roman mais partie d'une série aux personnages récurrents je compte bien lire La fille de Kali qui le précède puis les autres si mon excellente impression se confirme ! A recommander à tous les amateurs de thrillers bien fichus, intelligents et pas trop sanguinolents, une vraie réussite.
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J'ai lu, dans un laps de temps relativement rapproché, les 3 premiers romans écrits par Céline Denjean, par ordre chronologique.
Cela m'a permis de voir la réelle évolution dans l'écriture de l'auteure et dans la construction de ses intrigues.

Entre Voulez-vous tuer avec moi ce soir et le cheptel, quel progrès ! Elle a vraiment « glow up » comme diraient les jeunes !

On part d'un roman certes original et captivant pour le premier, mais contenant quelques maladresses et longueurs, pour arriver, avec le cheptel, à un beau pavé extrêmement bien construit qui mêle plusieurs histoires distinctes qui se complètent et se rejoignent à la fin. le tout bâtit sans temps mort… ce qui était nécessaire vu la jolie petite brique qu'est ce livre.

A l'instar de Bernard Minier, Céline Denjean positionne ses enquêtes dans le Sud-Ouest et les Pyrénées, avec une incursion par la Lozère dans ce roman. Et moi j'adore quand on va dans des territoires inhabituellement traités dans la littérature, surtout lorsqu'ils sont si majestueusement beaux et deviennent des personnages à part entière dans le récit (même si effectivement la densité de psychopathes rencontrée dans ces régions semble anormalement élevée au fil des romans, je vous l'accorde !).

On retrouve également dans cet opus le personnage récurrent d'Eloïse Bouquet, capitaine de gendarmerie à Toulouse (donc pour ceux qui découvrent l'auteure, il est préférable, bien que pas indispensable, de respecter l'ordre de lecture).
L'intrigue m'a fascinée, je resterai volontairement vague pour ne rien dévoiler, mais la partie concernant l'emprise mentale et les mouvements sectaires m'a énormément intéressée.

Je souligne tout de même un petit défaut qui m'a empêché de donner une note maximale à ce roman : le rebondissement de la fin, couplé à une scène qui appelle très clairement une suite manque cruellement de subtilité à mon goût. Tout cela aurait mérité un peu plus de raffinement, Céline n'avait vraiment pas besoin de sortir une artillerie aussi lourde pour me donner envie de lire la suite des aventures d'Eloïse Bouquet ! Dommage, c'est le seul petit « couac » à mon sens.

Bref, je reste assez enthousiaste même si l'auteure me paraît sous-cotée. J'ai du mal à trouver ses romans dans les différentes bibliothèques où je suis inscrite, pourtant bien achalandées d'habitude. En tout cas pour ma part, je vais continuer à la suivre et me procurer rapidement Double amnésie (comme quoi, le cliffhanger a été balourd mais efficace !).
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La cellule T.E.H
Décidément, sur le plan de la qualité, mes lectures se suivent et se ressemblent.
J'avais fait connaissance avec Céline Denjean en 2020 en lisant La fille de Kali qui m'avait beaucoup plu, et je m'étais promis de retrouver très vite Eloïse Bouquet. Finalement, j'ai attendu près de 18 mois et je le regrette fort car ce polar est encore meilleur que le précédent !
La section de recherches de la gendarmerie de Nîmes est appelée sur une scène de crime dans un endroit perdu de Lozère : une jeune femme tuée d'un coup de fusil. Banal ? Pas vraiment car les gendarmes sont interpelés par les vêtements et l'apparence de la victime qui semble venir d'une autre époque… Rapidement, ils sont convaincus qu'elle a été « chassée » comme une bête, un gibier… D'où venait-elle ? le fichier des personnes disparues n'apporte aucune réponse. Quant à l'autopsie, elle révèle des anomalies sur les soins dont la jeune femme avait bénéficié, notamment des soins dentaires qui ne sont plus pratiqués en France depuis près de cinquante ans. Ces conclusions communiquées à Interpol déclenchent un véritable tsunami : en effet, Interpol qui enquête depuis 25 ans sur des crimes similaires, a la conviction qu'il s'agit d'un réseau de trafic d'êtres humains de grande ampleur. Et ce crime, le dernier d'une (trop) longue série pourrait permettre une avancée significative dans l'enquête car cette fois, un témoignage apporte un élément essentiel.
Voici pour le point de départ de ce gros pavé (un peu plus de 650 pages !) impossible à lâcher.
La construction du livre est remarquable : à travers 4 personnages principaux, l'auteure nous embarque dans une intrigue intelligente et terriblement efficace.
Il y a Louis Barthes, un notaire parisien à la retraite qui, en triant des papiers dans la maison familiale, à la mort de son père, retrouve son propre acte de décès : Louis Barthes est décédé a trois jours, le 18 juillet 1942.
Il y a Bruno, un jeune garçon tombé accidentellement dans un torrent de montagne dans les Pyrénées, porté disparu, et qui trouve refuge dans une grande propriété.
Il y a Atrimen une jeune fille de 15 ans qui découvre Bruno blessé et qui, en décidant de le soigner et de le cacher va bouleverser son destin et celui de toute la communauté dans laquelle elle vit.
Enfin il y a Eloïse Bouquet, la gendarme toulousaine qui, avec son équipe, va diriger –conjointement avec Interpol- la cellule T.E.H, la cellule chargée de démanteler le réseau du trafic d'êtres humains, le trafic le plus ignoble qui soit.
Louis, Bruno, Atrimen, Eloïse sont manipulés machiavéliquement par Céline Denjean pour le plus grand plaisir des lecteurs, jusqu'à une fin terrible et terrifiante !
Je vais donc extirper Double Amnésie des tréfonds de ma PAL, histoire de ne pas attendre 18 mois pour lire la suite (eh oui, il y a une suite !!).
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Comment parler, en seulement quelques lignes, de ce roman si dense ?
L'auteure, que j'ai eu la chance de rencontrer en septembre dernier au salon du polar de Lisle-sur-Tarn, m'avait prévenue : ce thriller est construit comme un puzzle dont les pièces s'assemblent au fur et à mesure des chapitres. Mais que de pièces, et quel poids portent-elles !!! Au départ, chaque chapitre porte un personnage différent, une quête particulière et aucun lien ne semble s'articuler entre ces éléments.
Louis Barthes, tout d'abord. Ce notaire de 73 ans découvre, en mettant de l'ordre dans les papiers de son père qui vient de s'éteindre, un acte de décès à son propre nom daté de trois jours après sa naissance : qui est-il, s'il n'est pas Louis Barthes né le 15 juillet 1942 et déclaré mort le 18 juillet de la même année ? Son univers empli de certitudes s'écroule et il décide derechef de partir à la recherche de sa véritable identité.
Atrimen, elle, a quinze ans. Elle vit dans une communauté vivant en autarcie dans les Pyrénées. Sa vie est rythmée par les travaux de la ferme et ses responsabilités envers les « moyens » depuis qu'elle est devenue une « grande ». Bientôt, elle sera unie à son promis, Anten. Elle doit aussi réfréner les ardeurs de sa meilleure amie, Elicen, qui semble irrémédiablement attirée par le monde extérieur aux murs érigés autour de leur zone de vie par leur Grande Prêtresse, Virinaë.
Bruno, treize ans, est lui embarqué contre son gré par son frère Kévin et leurs cousines dans une expérience de canyoning sauvage dans le torrent qui cerne Bagnères-de-Bigorre. Pour cet intello habitué à passer des heures et des heures devant son ordinateur, crapahuter dans les rochers est d'une violence inouïe !
Et puis il y a ces trois têtes-à-claques, Jane, Paul et Gautier, nés avec une cuillère d'argent dans la bouche et de ce fait, défendus par un avocat d'envergure (malgré sa petite taille) qui tire les ficelles d'un monde pas du tout beau à fréquenter.
Et enfin, enfin, Eloïse Bouquet, capitaine de gendarmerie aux nerfs à fleurs de peau mais tellement, profondément humaine ! J'ai eu plaisir à retrouver ce personnage que j'avais rencontré dans « Double amnésie », et vraiment, il faut que je lise « La fille de Kali », le premier tome de ses enquêtes afin de cerner cette jeune femme dans toutes ses complexités.

Bref, vous l'aurez compris, j'ai vraiment adoré cette enquête aux visages multiples et j'adhère complètement à ce que propose l'auteure. Je n'ai qu'une envie, lire « La fille de Kali », le premier tome de la trilogie, et enchainer avec la relecture des deux thrillers suivants !
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