AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bougnadour


Dans l'univers rebattu du roman de formation, le jeune homme vert est un petit miracle.
Le roman d'apprentissage déroule en général des étapes bien établies : une enfance étouffante, une éducation sévère, la découverte cuisante des classes sociales puis celle de l'amour et de ses cicatrices. le jeune homme vert n'y échappe pas mais avec un allant, un optimisme, une légèreté grave et une fantaisie qui emballe le lecteur.

Jean Arnaud est un enfant trouvé et adopté par les modestes jardiniers d'un hobereau normand qui préfère les belles Bugatti aux soucis de ce bas monde.
Au début du roman pendant que Jean grandit, le maitre de maison Antoine de Courseau au volant de sa voiture de course s'évade et court l'aventure surtout si elle est galante. Antoine aime Jean plus que ses enfants et n'hésite pas à lui montrer que le monde est futile, que le sérieux est assommant et que le plaisir est un bon maitre.
S'il n'a pas une Bugatti Jean, devenu adolescent, n'en voyage pas moins sur sa bicyclette qui l'amènera en Angleterre et en Italie où il vit des aventures étonnantes pour un jeune homme encore bien vert, quelques fois douloureuses mais formatrices. Au fil des ans et des rencontres il croise des personnages hauts en couleurs, sympathiques mais inquiétants quand il s'agit des hommes, les femmes quant à elles tiennent une place prépondérante dans le roman, des amoureuses nymphomanes aux aristocrates éthérées jusqu'aux prostituées. Jean les aime toutes mais toutes le trahissent d'une manière ou d'une autre. Il reste toutefois indulgent et prêt à s'enflammer.

Sans aucune lourdeur, le roman effleure de multiples questions, sociales, politiques, existentielles et mêmes militaires puisque la deuxième mondiale s'approche et assombrit l'avenir de Jean.
L'écriture de Déon rapide, souple, élégante colle parfaitement à sa narration, avec un humour léger la plupart du temps mais qui n'hésite pas à flirter avec le coquin quand la situation l'exige, dans tous les cas il reste à propos. Sur la forme l'auteur n'hésite pas à brusquer les conventions : le lecteur est souvent interpellé et les personnages qui sortent de la vie de Jean ont souvent droit a une biographie terminale.
Ce livre est un hymne à la jeunesse, à la liberté gagnée, au voyage, aux rencontres. Souvent grâce aux voitures, des bugatti d'Antoine à l'Hispano Suiza de Salah, elles donnent des ailes aux personnages, les poussent au départ et à l'aventure.
-
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}