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Critique de moravia


Cela fait plusieurs semaines que je repousse le moment de faire cette critique. Ce n'est pas qu'il y ait urgence, mais je voulais éviter que d'autres lectures se superposent et ainsi que je perde finalement l'envie d'écrire un mot sur le premier Michel Déon que j'ouvre.
Même s'il s'en défend, l'auteur peut se classer dans le groupe des hussards. Rassemblement de quelques jeunes loups qui voulaient faire la nique à Jean-Paul Sartre et prendre le contre- pied de son mot d'ordre : la littérature sera désormais engagée. J'avais lu Roger Nimier, Antoine Blondin. Il était grand temps que je découvrisse Michel Déon.
Vous n'aimez pas l'imparfait du Subjonctif ? Moi non plus, et je me demande encore pourquoi Michel Déon, comme le petit Poucet avec ses cailloux, en sème sur son chemin. Cela m'irrite les oreilles et j'abhorre les auteurs précieux. C'était peut- être pour faire voir qu'il était apte pour l'académie Française...
Les hussards ce sont des gens de droite, bien à droite. Pour situer un peu mieux, leurs références littéraires sont Paul Morand et Jacques Chardonne. Vous ne trouverez pas leurs livres à la fête de l'Huma, aucune chance.
Jacques Chardonne est bien mort en mai 68, mais ce n'est pas sur les barricades.
Paul Morand avait un problème avec les Juifs, les pédés, les jeunes aux cheveux longs (à ce propos son journal est édifiant). Michel Déon semble diriger, dans ce livre, son racisme plutôt vers les Africains.
Vous pourriez me rétorquer que ce n'est qu'un roman et qu'il est hasardeux d'attribuer à l'auteur les réflexions de ses personnages.
Pas du tout ! Michel Déon a dit lui-même que son Moi profond se trouvait dans ses romans. Dont acte !
Et pourtant, malgré tout cela, Michel Déon parvient à faire un roman attachant. Même si le sujet n'est pas neuf, les déambulations nocturnes et parisiennes d'un amoureux déçu, il emporte l'adhésion du lecteur par son style, ses dialogues incisifs, ses personnages bien campés. Un amoureux désabusé qui dans les derniers instants du roman retrouvera toute sa lucidité.
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