Je n'aime plus que toi, dit-elle. Après toi, il y a les autres, des étrangers à ma vie. Ils ne m'atteignent plus. Tu as envahi mes jours et mes nuits et, imprudente, je me suis laissé prendre sans me défendre. Maintenant tu es dans mon coeur et tu empêches quiconque d'autre de le partager avec toi.
L'heure des vains remords ne sonnait pas. Elle ne sonnerait pas. On ne pleure pas sur soi-même. On ne se justifie pas plus. On a été, on est. C'est tout.
Il ne voulait rien brusquer. Si une vérité tenait à surgir, elle attendrait qu'il fût prêt.
A un de ses amis qui professait d'être philosophe, il avait même soufflé les premiers mots d'un essai incendiaire : "Au mot bonheur, l'homme ordinaire sort son révolver et tire le premier..." L'essai en était resté là, mais ils avaient toute une soirée joué avec cette idée que le bonheur conduisait inévitablement aux catastrophes, qu'il fallait être innocent ou fou pour le rechercher et que, d'ailleurs, le bonheur n'existe pas, que c'est un exercice de délectation autour d'un passé dont l'imagination et l'esprit de l'escalier fardent de couleurs plaisantes la vérité souvent plate.
Quand on a pas eu le soin de la domestiquer, la mémoire prend de fantasques libertés et joue à cache-cache avec nous. (p.37).
Existerait-il un Révérend dans chaque pension anglaise? (p.59).
Nous n'avons pour tranquillisant que l'amitié. Pas l'amour. (p.149).
Contrairement à toutes les légendes, les Anglais sont des barbares dès qu'il s'agit de préparer le thé.
Il y a des gens qui ont soixante-quinze hivers ? Moi, j'ai soixante-quinze printemps.
[...} Je vois encore sa tête quand empruntant le thermomètre, j'allais me le glisser dans le derrière, à la française, sans pudeur ! Horreur , c'était le thermomètre à bouche de la famille.