Quelques lettres - si j'ai bien lu que Depardieu n'avait pas l'intention d'envoyer et qu'il n'aurait pas été aisé de le convaincre de les publier, telles quelles -, en général à des personnes mortes (sa mère, son père, son épouse, Dewaere..) mais aussi à des vivant(e)s - le livre a été édité en 1988 - des acteurs, des actrices, des cinéastes, des producteurs, Barbara,
Duras..) où on retrouve le Depardieu que l'on voit au cinéma, sans autocensure, fort en gueule et un peu poète, tendre et affirmatif dans ses jugements : il exprime des avis comme s'ils étaient des vérités. Bon, ce sont ses "ressentis" et réflexions personnelles et en homme libre il ne se prive pas.
J'ai bien aimé sa "lettre au travail", un peu moins sa lettre "à la maladie", où il dit en gros que tout est affaire de moral, d'état général de l'esprit, mais ça c'était avant les solutions bassement "matérielles" que sont les pontages coronariens..
Vu la date de parution c'était avant la mort de son fils Guillaume et ses embrassades avec Poutine..
Les passages où il parle du traitement que le monde du cinéma inflige aux actrices le place, 30 ans avant Me too, du côté de celles-ci.
Gérard Depardieu est, comme tous les hommes, fait de pensées et de jugements qui peuvent paraître contradictoires, sauf qu'étant médiatisé et parlant haut, ça se voit davantage que chez d'autres. Il en dit pas mal sur lui mais reste un être énigmatique.
Dans les années 80 j'ai lu plusieurs interviews de lui (les cahiers du cinéma, l'Autre Journal etc) et je trouvais qu'il avait une manière très particulière, poétique, décalée et intéressante de parler. Je n'ai pas retrouvé cela dans ces lettres mais cela reste intéressant.