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Critique de fuji


fuji
27 février 2015
Lionel Duroy est un auteur que j'apprécie et je sais qu'il écrit la biographie des people, mais je ne lis pas people.
Ce que je cherche à travers ce livre c'est retrouver le Gérard Depardieu, celui que je connais ou devine à travers les personnages qu'il a incarné.

Sa filmographie impressionnante, parle pour lui si nous parlons de l'homme publique.
Une image est restée gravée dans ma mémoire, Monsieur Depardieu qui prête sa stature de colosse à l'abbé Donissan dans "Sous le soleil de Satan" et qui s'éloigne seul : cette force et cette fragilité à la fois incarnées par cet homme, car l'image va au-delà du jeu de l'acteur.

Agacée par les médias qui commentaient son enfance : horrible, misérable et les accouchements de la mère etc..

Son enfance en cours chapitres Gérard nous raconte qu'il n'est pas un enfant désiré et même que l'on a joué "des aiguilles à tricoter" pour le faire passer, mais qu'il était donc teigneux ce Gérard de s'être accroché comme cela .
Contrairement à la légende, il aime ses parents et il est aimé comme cela se peut dans une famille nombreuse et manquant de moyens pour éduquer.
Que lui a-t-on fait, sinon le laisser libre, de vivre, faire des conneries, d'observer et d'apprendre à travers la vie de famille de certains de ses camarades.
Parents de son copain qui eux ne faisaient pas de différences et lui ont dit simplement qu'il était le bienvenu à chaque fois qu'il le souhaiterait.
Petites combines, rencontres souvent belles et durables, Gérard observe, se rend utile auprès de ses parents, quand on est modeste il faut savoir faire avec ce que l'on a . La sage-femme voyant ce jeune garçon attentif, solide et sur qui l'on pouvait compter lui apprend comment aider sa mère lors des accouchements,
Ce n'est sûrement pas le rôle d'un enfant mais c'est pragmatique.
Que dit-il du Dédé et de la Lilette, qu'ils se sont aimés, pendant quarante-cinq ans, et que seule la mort les a séparé de seulement quelques semaines.
Oui à sept ou huit ans ce n'est pas à un enfant d'accoucher sa mère, et alors? La question serait pourquoi lui, il a deux aînés. Lui parce que c'est lui Gérard déjà solide et dans la vie, il a confiance , il n'est pas rebuté par tout cela, juste efficace.

L'école et la religion, parlons-en : où est la charité chrétienne, les parents ne peuvent pas payer : il est effacé, comme la craie au tableau, d'un coup de chiffon.
Qu'importe il n'en souffre pas il le comprend plus tard, les mêmes lui ont cirés les pompes quand il a été connu...Sans commentaire.

A dix ans il est dehors, libre, pas malheureux il fait son apprentissage de la vie :" La rue ne te laisse rien passer, tu dois croire en ta bonne étoile, ne compter que sur toi-même".

Rencontre très édifiante et qui lui ouvre des horizons, celles des GI basés à Châteauroux. Il apprend les affaires. Il aide la Lilette, ses potes dans le besoin, et découvre la culture par le cinéma.
Dans le même temps les Brossard bourgeois cultivés et sans préjugés l'accueillent à bras ouverts, lui, le différent. Il n'a pas les mots de l'éducation, mais il sait saisir sa chance.

Puis l'ami, le premier véritable, Michel, fils de médecin, qui vit à Paris avec son frère et qui lui offre ainsi un pied à terre, à seize ans dans la capitale. "Je suis parti parce que j'étais libre"...

De son enfance, je retiens de l'amour pour son père et sa mère, pas de jugement, et de la liberté.
Certes ce n'est pas conventionnel, mais c'est comme ça.

1966 : rencontre avec Jean-Laurent Cochet, si Gérard n'a pas d'argent, il n'est pas effacé comme à l'école ou à l'église. Au contraire, il est valorisé. Pourtant les mots lui manquent, mais il travaille et accepte les mains tendues, celles d'un érudit M.Souami.

Rencontre d'Elisabeth, sa future femme et mère de ses enfants, Guillaume et Julie. Elle est instruite, éduquée et cultivée et elle l'a choisi, lui.
Il cachetonne pour que sa famille ne manque pas et il rattrape le temps perdu, il avale plus qu'il ne lis.

Deux auteurs, lui parlent, sont fondateurs : Peter Handke et Marguerite Duras. du premier il dira "tout ce que je lis de lui parle de moi";

Son coeur de papa saigne et saignera...
De ces femmes il dit peu et beaucoup .

A travers l'élevage du vin, il fonde la vie, il dit la vie et la transmission.

Poutine, ne regarde que lui.

La France, il lui a beaucoup donné et il a le même sentiment que lorsque enfant il est exclu et qu'ensuite la notoriété étant là les mêmes viennent lui cirer les pompes.

Pourquoi s'acharner sur lui, alors que tant d'autres sont partis apporter leur argent ailleurs et bien avant d'avoir 65 ans. Certains se souviennent de revenir en France pour donner des leçons de patriotisme. Deux poids, deux mesures m'a toujours donné la nausée.

Parce qu'il a été élevé libre , il est citoyen du monde.

Merci Monsieur Depardieu pour ce partage de "votre chant du monde " et d'avoir eu le "souci de nous dire l'indicible"

Je discutai de ce livre avec mon fils Hugo, il m'a dit te souviens-tu du nombre de fois où nous avons regardé "les misérables" blottis l'un contre l'autre . Superbes moments de complicité...
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