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Critique de SophieLesBasBleus


"Djibouti", le bref roman de Pierre Deram raconte la dernière nuit que passe le soldat Markus dans cette ville avant de repartir au matin pour la France. le récit de sa déambulation nocturne est rythmée sur deux temps : celui des souvenirs des mois passés en Afrique et le présent de cette nuit à laquelle son départ prochain donne une intensité singulière.
"Violence et beauté" sont les leit-motiv de son séjour, de ses réminiscences et de cette nuit-frontière entre deux continents. Et l'écriture sait magnifiquement nous faire ressentir ces émotions extrêmes. La férocité des rapports humains et du soleil implacable alterne avec la compassion que l'obscurité peut faire naître, pour une femme en deuil de son chien, pour une prostituée malheureuse, pour ces jeunes gens qui se battent à coups de tête...
L'ombre du Conrad d'"Au coeur des ténèbres" enveloppe le roman de Pierre Deram sans que cette référence soit jamais écrasante.
L'écriture crue, précise, sensorielle nous donne à voir, à ressentir et à vivre ces scènes, pour nous, inédites.
La puissance évocatrice de ces cent-quatorze pages m'a médusée et je ne cesse aujourd'hui de penser aux implications potentielles de cette phrase : "Les soldats sont les frères des petites filles, nous sommes la fratrie innocente qui porte la violence et la beauté".
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