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Critique de ahasverus


1857, région des Grands Lacs. L'expédition Burton est à la recherche des sources du Nil. Malade, le chef permet à son second, John Speke, "presque analphabète mais dévoré d'ambition", de donner un coup de sonde au Nord avec une équipe réduite. "Par le plus grand des hasards", "sans preuve scientifique, mais mû par une arrogante intuition", le capitaine Speke rejoint un lac, convaincu d'avoir trouvé les sources du Nil. Sir Burton , attéré, va tenter par tous les moyens de s'approprier cette découverte, allant "jusqu'à ruminer l'élimination de ce second devenu trop encombrant."

Malgré quelques redondances agaçantes (proverbes africains, "mule du pape" et "prudes fontaines"), qui coûtent ici au livre sa quatrième étoile, l'auteur parvient à nous transporter quelque part entre le mythique Tarzan d'Edgar Rice Burroughs et le très sérieux Congo, Une Histoire de David van Reybrouck. Les angles de l'écriture varient grâce au point de vue de plusieurs personnages, ainsi qu'à la lecture de leur courrier ou de leurs journaux intimes. le style reste cependant homogène et donne un bon roman vif et tragique qui nous conduit au coeur de l'Afrique. Là, si vous relevez la tête, vous verrez peut être comme je l'ai vu, à quelques pas devant vous, "porté sur sa civière, les jambes enflées, indifférent à la fièvre", et crachant du sang, l'explorateur Richard Burton, héros malheureux d'un dernier caprice d'Allah, le pire qui soit le concernant. C'est en effet un drôle de cours que prend ici la vie pour apporter l'éternité souhaitée aux existences éphémères de Burton et de Speke.

Pour le lecteur, pour le lecteur seul, ce voyage est une belle plongée, édifiante et inspirée, dans l'Afrique des explorateurs du 19ème siècle, les Stanley et consorts, au milieu de roitelets tyranniques, de caravanes, de têtes tranchées, de flèches plantées dans la joue et d'esclavagistes.

Un livre épique d'un peu plus de 300 pages, agrémenté d'une intéressante postface de l'auteur, d'une carte d'époque malheureusement peu lisible, et d'une jolie couverture. A lire pour voyager très vite et très loin il y a longtemps.

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