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Jean Ferry (Traducteur)
EAN : 9782266028950
184 pages
Pocket (01/04/1989)
3.8/5   96 notes
Résumé :
Dans une rue de Providence, une maison très ancienne : la maison Charrière. Fasciné par son étrangeté, Alijah Atwood décide d'y séjourner.
Dès le seuil, une odeur musquée a saisi Atwood à la gorge, et dans le laboratoire du Dr Charrière il fait d'effrayantes découvertes. Bientôt la maison semble se déchaîner contre l'intrus : ombres fugitives, craquements et gémissements, traces humides de pieds griffus...
Écartelé entre la terreur et la curiosité, At... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce recueil n'est probablement pas ce que l'on a publié de meilleur sous le nom de Lovecraft, pas le pire non plus !

Il s'agit en fait de textes complétés par Derleth, car laissés inachevés ou fragmentaires par le maître.

Ces nouvelles, n'ont donc pas la profondeur vertigineuse qui pousse si fréquemment les protagonistes à la démence, et l'horreur n'a pas toujours cette dimension cosmique chère à Lovecraft.

Nous sommes plus en présence de textes typiques de l'esprit "pulps", souvent conclus par une chute, plus ou moins prévisible, hélas.


Ceci dit, d'un point de vue personnel, ce livre a une valeur particulière pour moi, puisqu'il est un des tous premiers livres que j'ai acheté, (en 1983).

Je le conserve car, il reste malgré ses faiblesses, à mes yeux, le départ d'une passion pour la littérature fantastique.
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Ce recueil de nouvelles issus de l'univers de Lovecraft, toutes écrites pour partie par lui, et ré écrites par Derleth, m'a beaucoup plus convaincu que celui intitulé "le masque de Cthulhu", pour plusieurs raisons.
D'abord il m'a semblé que le style de Derleth s'était amélioré, se confondant presque avec celui de Lovecraft au point de différencier les deux avec difficultés. Sans doute August Derleth, avec le temps et l'expérience, réussit il mieux à recréer le style de Lovecraft. Quelques passages manquent cruellement de profondeur ou d'évocation mais ce n'est pas aussi important que dans "le masque de Cthulhu". Ainsi je me suis laissé porter et prendre par les 7 nouvelles ici présentées, avec un réel plaisir, partagé entre la frustration positive et la découverte de l'authenticité d'un auteur. Après tout, pour apprécier le style certes moins puissant de Derleth, faut il parvenir à se détacher de celui de Lovecraft...!
Les nouvelles sont intéressantes chacunes à leur manière, certaines s'inscrivant directement dans la mythologie, d'autres ni faisant que minces références ou allusions. D'autres ne font que référence à l'univers de Lovecraft que par les émotions qu'elles suscitent. La très courte nouvelle intitulée "La lampe d'Alhazred", faisant directement référence au présumé auteur du Necronomicon, autobiographique, m'est apparu très dispensable alors que "le jour à Wentworth" ou "la fenêtre à pignon", bien qu'éloignées du mythe, apportent une richesse évidente à l'ensemble.
La dernière nouvelle, qui donne son titre à ce recueil, en est le point culminant puisque je la place aux côté des "montagnes hallucinées", tant les révélations qui y sont faites vont plus loin que les simples allusions, indications, informations ou répétitions, qui apparaissent bien trop souvent dans l'oeuvre de Lovecraft sans apporter de réel avancement. Les éclaircissements apportés ( il n'est pas possible de savoir si Derleth a tout inventé ou seulement développé à partir de notes de Lovecraft) proposent un élargissement concret de la mythologie. L'auteur en développe des pans entiers, levant le voile sur de nombreuses interrogations, et se permet même le luxe d'établir le lien entre les événements importants relatés dans les nouvelles les plus prolifiques de Lovecraft.
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Ce recueil reprend une série de textes écrits par August Derleth afin de prolonger l'univers de Lovecraft. C'est, en effet, en partie grâce à Derleth, loué soit-il, que le reclus de Providence connait aujourd'hui la célébrité et n'a pas sombré dans l'oubli qui a englouti la plupart de ses contemporains ayant oeuvré pour Weird Tales et autres magasine « pulp ». Derleth a ainsi retrouvé de nombreuses esquisses plus ou moins complètes sur lesquelles il a brodé avec plus ou moins de réussite. Il a transformé le panthéon de Lovecraft en imaginant le champ de bataille cosmique des Anciens Dieux. Il a aussi inventé de nombreux nouveaux grimoires maléfiques à ranger aux côtés du Necronomicon, développant une véritable bibliothèque de l'étrange ensuite largement reprise par les continuateurs du mythe. Tous ces éléments, souvent seulement cités chez Lovecraft, ont ainsi pris de plus en plus d'ampleur avec Derleth et les autres disciples lovecraftien au point qu'ils paraissent aujourd'hui indissociables des histoires « dans le style de Lovecraft ».
De plus, Derleth reprend le style de Lovecraft, avec un souci de mimétisme rendant difficile de déterminer ce qui appartient au maitre et ce qui relève de son épigone. le style se montre donc volontairement ampoulé, un brin daté, avec une multiplication d'adjectifs et d'adverbes qui surchargent les phrases. Tout y est « répugnant », « obscène », « abominable », « indicible », etc. On peut se gausser de ces hyperboles ou trouver qu'elles traduisent la folie dans laquelle sombrent les protagonistes de ces récits, pour la plupart racontés à la première personne et à la construction similaire.
La première histoire, « le survivant », s'avère plaisante et efficace en dépit d'une chute aujourd'hui éculée. « le jour à Wentworth » est tout aussi réussie, plus typiquement « pulp » : ce récit horrifique à base de mort sorti de sa tombe et de sorcellerie aurait très bien pu être illustré à la manière des « Tales from the crypt ». Plus conventionnel, plus banal, « L'héritage Peabody » traite de sorcellerie, de sacrifices d'enfants, etc. Classique, définitivement « pulp » mais plutôt plaisant. « La lampe d'Alhazred », court récit en forme de mise en abîme, présente un écrivain d'horreur nommé Ward Phillips qui, par l'intermédiaire d'une vieille lampe à huile, découvre un monde parallèle. Une idée similaire est développée dans « La fenêtre à pignons » qui fonctionne de belle manière en dépit d'une construction très convenue et d'une chute attendue. « L'ancêtre » constitue, pour sa part, une curiosité : Lovecraft avait rédigé un résumé du roman « The Dark chamber » de Leonard Cline, publié en 1927 et qu'il tenait en haute estime. Retrouvant ces notes, Derleth pensa qu'il s'agissait du plan d'une nouvelle inédite et rédigea ce texte, encore une fois très classique mais efficace jusqu'à sa conclusion prévisible. La dernière nouvelle, « L'ombre venue de l'espace » se montre ambitieuse : Derleth y développe (et trahit) la mythologie de son maître à penser en la teintant de christianisme, imaginant la terre comme un champ de bataille pour deux races extra-terrestres, l'une bienveillante, l'autre redoutable. On peut tiquer devant cette interprétation manichéenne du mythe mais aussi apprécier que, pour une fois, Derleth apporte une vision plus personnelle et moins empruntée à ses récits.
Les continuateurs de Lovecraft sont nombreux, à l'image des successeurs de Robert E. Howard ou Conan Doyle. Si nombreux, aujourd'hui, que leurs récits éclipsent complètement, du moins par la quantité, les authentiques nouvelles de Lovecraft. Il y a évidemment du bon et du moins bon (voire du très mauvais) dans ces continuations. Dans ce style de pastiche L'OMBRE VENUE DE L'ESPACE est loin d'être inintéressant et, dans l'ensemble, les histoires sont réussies et capturent bien l'esprit du maître.
D'agréables « à la manière de… » pour les nostalgiques.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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A propos de son traducteur , Jean Ferry.

Ce qui fît signe à Jean Ferry , en sa subjectivité, c ' est cette idée présente dans toute l ' oeuvre des deux écrivains nord - américains d' une civilisation materielle humaine menacée en permanence par des forces diffuses , présences masquées , clandestines, ambiguës, mais agissantes ; lutte constante oû l ' humanité encourt le risque d' etre detruite , partiellement ou totalement.

L ' attention déployée par Ferry , par le biais de cette traduction, a pour effet d' adopter ' pataphysiquement l ' oeuvre de Derleth, collaborateur et continuateur de Lovecraft.

Adoption ' pataphysicienne du point de la reconnaissance thématique ferryenne des deux écrivains suivant les ordres suivants :


A ) La recherche techno - scientifique tenue occultée et occulte ou clandestine, et menée par des individus particuliers en solitaires ou par des groupes en association , et ' incontrôlees ', faisant courir de tres graves dangers à l ' humanité :
--- le survivant , la fenêtre à pignon , l ' ancêtre.

B ) Les collections et les collectionneurs d ' objets singuliers , objets ' trouvés ', ' maraudés ', ou ' chinés ' chez les brocanteurs et antiquaires, de formes etranges inductrices de Presences réelles efficaces ou supposés tels , et aux effets destabilisateurs :
--- la lampe d' Alhazred.

C ) l'' accomplissement et manifestation de phénomènes singuliers à la causalité indecidable , impliquant des troubles sévères :
--- l ' ombre venue de l ' espace.

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L'ombre venue de l'espace fait partie des nouvelles de Lovecraft qui ont été réécrites d'aprés ses notes par Auguste Derleth. La qualité est bien moindre mais cette fois, le résultat est cependant tout a fait honorable…
On retrouve ici 7 nouvelles, dont une qui est une version condensé d'un roman qu'aimait Lovecraft, et que Derleth a pris pour une nouvelle originale. Étonnant mais cela prouve à quel point la différence entre les oeuvres pures et celles largement reprise ne sont pas du même niveau. Cependant, on trouve ici quelques nouvelles s'inscrivant parfaitement dans la mythologie créée par l'auteur, et d'autres qui s'en détachent assez tout en restant gardant un petit contact avec, comme on peut s'y attendre.
Le soucis de ce livre est cependant mentionné dés sa préface : En essayant de recréer le style de Lovecraft tout en restant fidèle à ses notes, Derleth a parfois du mal à faire un choix. Et ça donne des histoires un peu bancales et pas mal de répétitions. Ce qui ne nuit pas trop cette fois à ces histoires courtes voyant Les grands anciens régner en maîtres…
Lien : http://www.jeuxvideo-live.co..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La lampe d'Alhazred

Il était témoin de ces choses comme s'il les voyait par une porte ou une fenêtre ouverte, et elles semblaient l'inviter à abandonner son monde terrestre, à explorer ces royaumes enchantés et magiques. La tentation devint de plus en plus lancinante. Il tremblait du désir d'obéir, de renoncer à ce qu'il pourrait être. (p. 101)
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Le survivant

Certaines demeures, comme certaines personnes, savent, d'une façon ou de l'autre, affirmer dès l'abord leur caractère maléfique. Ce sont peut-être les émanations d'actes néfastes, accomplis précisément sous tel ou tel toit, bien longtemps après que leurs responsables ont disparu, qui vous font frémir et vous crispent. Quelque chose de la fureur primitive du scélérat, de l'horreur ressentie par sa victime, pénètre jusqu'au coeur de l'innocent spectateur ; il se sent frissonner jusqu'aux nerfs, sa peau se hérisse et son sang se glace.

Algernon Blackwood (p. 5)
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La lampe d'Alhazred

En conclusion de cette longue lettre, le vieux Whipple avait écrit : Cette Lampe apporte avec elle la joie, allumée ou éteinte. Aussi bien peut-elle être mère des douleurs. Elle est fontaine d'extase, ou au principe de toutes les épouvantes.
(p. 92)
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Ce nouveau climat que je rêvais de créer autour de moi ne s'instaura pas aussi facilement que j'avais espéré, car je sentis très tôt que la vieille "tanière" de mon cousin faisait peser son atmosphère sur tout le logis. Certains prétendent que les demeures s'imprègnent immanquablement du caractère de leurs propriétaires. Peut-être les Wharton, qui avaient occupés si longtemps la vielle demeure, y avaient-ils laissé des traces de leurs personnalité. En tout cas, par ses restaurations, Wilbur Akeley les avait effacées. C'était sa présence à lui, Wilbur Akeley, qui se faisait le plus souvent sentir dans la maison. Ce n'était pas un sentiment accablant,rien que la certitude gênante que je n'étais pas seul - que j'étais épié, guetté, surveillé par... je ne sais qui.
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Assis dans les ténèbres, je me sentais plus que jamais oppressé par l'aura de la vieille maison. Les ténèbres elles-mêmes semblaient respirer: on avait peine à croire qu'au-dehors s'agitait la ville de Providence, vivant son présent. Dans la maison, au contraire, l'ombre étouffait sous le poids des années, de leurs résidus psychiques, s'asphyxiait de l'odeur persistante de moisissure, mêlé à ce musc qui empeste le pavillon des reptiles au zoo, au remugle du vieux bois, de la chaux qui coulait des voûtes, tout cela en décomposition sous le poids des siècles. Et je perçus, en outre, comme une faible allusion à quelques présence animale - et qui ne cessait de croître à chaque instant.
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