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EAN : 9782856164129
J'ai lu (01/01/1996)
4.07/5   37 notes
Résumé :
Quand, au détour d'une relecture des Hauts de Hurlevent et d'un voyage dans le Yorkshire, une romancière telle que Jeanne Champion rencontre la figure étonnante d'une Emily Brontë, le choc est inévitable.
Au-delà de tous les commentaires suscités par la vie et l'oeuvre d'Emily Brontë, c'est à un véritable voyage outre-tombe que nous convie Jeanne Champion. A travers un dialogue saisissant avec son modèle, elle a su recréer pour notre plus grand plaisir de lec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Jusqu'à présent, je ne connaissais la vie de la famille Brontë uniquement à travers le regard de Charlotte, l'aînée des trois soeurs, grâce au roman le journal secret de Charlotte Brontë de Julie Klassen.
J'ai retrouvé dans La Hurlevent sensiblement la même histoire mais centrée ici sur sa soeur cadette Emily, avec ses ressentis et sa vision propre de la vie familiale. Cela est très différent néanmoins du roman de Julie Klassen à caractère plus divertissant car le ton ici est plus grave. Nous sommes plus dans le genre "biographie" bien qu'il s'agisse tout de même d'un roman sous la forme d'un dialogue entre Jeanne Champion, l'autrice, et Emily Brontë, son modèle.
Emily semble revenir d'outre-tombe et en ceci, l'autrice parvient à réaliser une vraie prouesse. Elle fait revivre une Emily secrète et solitaire qui ne souhaitait pas de son vivant être connue, que l'on puisse l'identifier comme l'autrice de ses oeuvres. Souhait qui ne fut pas partagé par ses soeurs Charlotte et Anne.
Emily décrite comme introvertie, très attachée au lugubre presbytaire attenant au cimetière et vivant en parfaite symbiose avec une nature austère au climat rude de vent et de pluie glacée, donne une lecture plus sombre, envoûtante, pénétrante dans ce lieu et ces esprits hors du commun, torturés, de cette famille de jeunes gens à la fois si doués mais si frustrés dont les premières années ont profondément été marquées par la maladie et la mort d'une mère et de soeurs dans de tragiques conditions.
Si j'ai beaucoup apprécié ma lecture, j'ai été attristée par le portrait si peu flatteur de la plus célèbre des soeurs, Charlotte, tout au long du roman. Jeanne Champion ne semble apprécier ni sa personnalité, ni son oeuvre même si elle y trouve quelques qualités. J'avoue que cela m'a laissé très perplexe car même si je ne m'y connais pas suffisamment dans la biographie des Brontë et n'ai lu aucun des romans jusqu'à présent pour me faire un avis solide, je n'ai vu dans La Hurlevent, concernant Charlotte, uniquement des traits de caractère que l'on peut considérer comme des défauts selon les sensibilités de celui qui les jugent ainsi car pour moi, chacun a toujours les qualités de ses défauts. Il est toujours difficile, voire inutile, de juger ainsi quelqu'un qui ne fait que ce qu'il considère être juste selon sa place dans la fratrie, ce qu'il porte, selon ses aspirations, ses obligations, ses affinités, son caractère, ses peurs, ses croyances etc... Et sur ce terrain là, un autre auteur pourrait tout aussi bien de la même façon juger comme défauts les qualités que Jeanne Champion trouve à Emily. Bref, tout ceci est assez regrettable et inutile. A mon avis, tout cet aspect là est fort dommage dans ce roman.
Ce qui est certain, c'est que ma soif d'en savoir toujours davantage sur la famille Brontë et leurs oeuvres n'a fait que s'accroître car cela suscite invariablement chez moi une grande fascination pour tout leur univers.
www.ladyromance.over-blog.com
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La Hurlevent, c'est ainsi qu'est nommée Emily Brontë, en référence à son roman. Et pour mieux nous les faire connaître, elle et son oeuvre, Jeanne Champion dialogue avec elle dans un échange presque épistolaire.
Pour parfaire son portrait, elle entremêle ses écrits et ceux de ses soeurs, amis et biographes, entre lettres, romans, poèmes, documents et essais

Au fil de la lecture, on pénètre dans le presbytère familial, Haworth, auprès de Patrick leur père, de la Tante Branwell qui coud dans sa chambre, de Tabby la domestique... Et on s'éloigne de cette terre de landes vers les pensionnats, la Belgique, les amours et espoirs déçus, le monde extérieur et la maladie qui rongent...

Et ainsi se dévoilent les caractères, d'Emily bien sûr, la plus "sauvage", la plus attachée à sa terre natale, mais bien sûr de Charlotte, la plus "sociale", d'Anne la pas si timide, de Branwell, le plus torturé. Car il est impossible de parler de l'un des membres de cette famille sans évoquer les autres, tant ils sont liés

J'avais lu cette passionnante "biographie" à l'adolescence, il m'a plu de la relire après avoir (re)découvert leurs écrits me permettant de davantage m'immerger encore, dans ce que fut leur vie et les conditions, dans ce que fut leur époque, dans ce que furent leurs émotions, dans ce qui demeurent leurs oeuvres.
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Partant sur les traces des Brontë , et tout particulièrement d'Emily , Jeanne Champion nous entraine dans un livre, mi-roman mi-biogaphie.

La vie des enfants Brontë est d'une tristesse infinie , mort réelle de la mère , mort symbolique d'un père distant , mort spirituelle de la tante enfermée dans une religion intransigeante , leur vie est monotone . Reclus dans un coin de bout du monde , sans ouverture au monde , seuls leurs jeux littéraires animent leurs vies. Que s'est-il passé dans l'intimité de cette famille , c'est ce que tente de reconstruire l'auteure , croisant témoignages réels et discussion avec les morts tout particulièrement Emily.

Si leurs vies sont sinistres, la passion, le désir, les habitent mais qu'en faire quand on n'a aucune clé pour les comprendre ? Dépression, alcool , tristesse, renoncement, leur parcours est bien difficile pour des vies si courtes!

Emily renoncera plus vite à ses rêves pour moins souffrir mais, par là même se fermera aux autres . Il est étonnant qu'une vie si contrainte ait pu donner la force des "Hauts de Hurlevent"... sauf à imaginer que toute la passion d'Emily est passée dans ce roman si sombre...

Une biographie romancée , sans doute un peu longue , mais qui me fera relire "Les hauts de Hurlevent" ou "Jane Eyre" avec un autre regard la prochaine fois .

Une mention spéciale pour les pages sur leur frère et son alcoolisme qui sont d'une réalité saisissante...
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Un témoignage bouleversant, qui nous fait entrer d'un peu plus près, dans l'intimité de cette fratrie si étonnante.
Le livre se lit très facilement, le style étant délibérément romancé. Jeanne Champion donne souvent la parole à Emily, parfois à Charlotte leur faisant raconter leurs émotions et sentiments à la première personne.
Un récit poignant, dans un style cependant un peu trop mélo-dramatique à mon goût, quoique bien documenté.
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Selon moi le plus beau livre sur la famille Brontë car l'auteur réussit le tour de force de se mettre dans la peau de chacun de ses membres, sans aucune lourdeur de style. le lecteur se trouve pris dans leurs tourments et dans leur univers littéraire unique, sans oublier la lande sauvage et omniprésente qui les entoure.
Quel dommage que ce livre ne soit pas republié, mais on le trouve encore en occasion.
Quel destin que celui des trois soeurs Brontë !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Me fera-t-on jamais grâce d'avoir été ce que je fus, probablement par inadvertance, du moins sans préméditation, et me laissera-t-on un jour de bienheureuse indifférence rejoindre cette paix à laquelle je n'ai cessé d'aspirer de mon vivant ? M'abandonnera-t-on enfin à l'oubli, au vent ? Serai-je jamais libre de regagner les terres où reposent ceux que l'anonymat sauva de la voracité de l'Histoire ? Lasse d'avoir rebondi dans la mémoire collective depuis bientôt un siècle et demi, mon ombre attend la délivrance. Hélas, ma prière n'a pas d'effet sur le monde qui me torture et dont, madame, vous faites partie. J'en ai pour preuve votre venue dans mon pays, ce Yorkshire éloigné des capitales. La naïveté m'avait pourtant invitée à croire que j'avais réussi à semer en cours de route mes admirateurs : écrivains à l'écoute de leurs passions, universitaires en quête d'un sujet de thèse, exégètes, curieux de tous acabits. Ce n'était qu'une illusion. Pourtant, combien d'essais, d'études n'a-t-on pas publiés sur moi, sur mon œuvre ? Parce que ces ouvrages ne sont pas parvenus à cerner un mystère qui se refuse au monde, voici qu'un nouveau livre s'annonce, lequel, j'en suis convaincue, ne le cernera pas mieux. Il ressemblera plus ou moins aux précédents, portera un titre qui me déplaira sûrement. Je ne pourrai ni m'en défendre, ni l'interdire.
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(...) comment ne pas reconnaître ce sentiment du déjà vécu ou du déjà craint, cette angoisse ressentie par ceux qui se souviennent de l'instant où l'être aimé, sur le point de mourir, les a fixés de ce regard que nul ne décrira jamais vraiment, parce qu'il est de l'ordre de l'incommunicable, de l'indicible, regard révolté par l'injustice qui oblige l'homme à partir seul.
(...) "La Mort de Mary Percy", c'est la nôtre, cette lente, et tout à coup rapide montée des ténèbres dont nous savons - même si nous l'oublions à chaque instant de notre existence - qu'elles nous attendent quelque part ; et si ce n'est pas la mort, c'est à coup sûr l'expérience du deuil, ce refus d'être séparé à jamais (...) de ceux qui donnèrent un sens à notre vie.
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Poème d'Emily Jane Brontë, 17 juillet 1841
Traduction de Pierre Leyris, Editions Gallimard

Autour de moi des tombes grises
Étendent leurs ombres au loin.
Là, sous le gazon que je foule,
Silencieux, seuls, gisent les morts -
Là, sous le gazon, sous la glaise,
Voués au froid, voués au noir.
Malgré moi m'échappent des larmes
Thésaurisées par la mémoire
Aux dépens des années enfuies.
Ah ! Temps, Mort et Tourment mortel,
Si vous blessez, c'est pour toujours.
Qu'il me souvienne seulement
D'une moitié de la souffrance
Que j'ai vue, apprise, soufferte,
Et le Ciel même ne saurait,
Si pur et bienheureux soit-il,
Donner quiétude à mon âme.
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Charlotte, Branwell, Anne sont présents dans mon œuvre comme je suis dans la leur. On ne peut isoler nos écrits sans commettre une erreur, pire, un faux. Si certaines de nos expériences ont été divergentes, nos hantises, nos obsessions, nos espoirs, nos joies se sont entrecroisés comme les ramures du même arbre.
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rien n'est plus émouvant pour une femme qu'un homme qui se permet le luxe de lui emprunter un peu de sa féminité . p 267
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