La transparence de la hauteur méditative qu'atteint Richter (qu'on écoute seulement les Prélude et fugue en ut dièse mineur ou mi bémol mineur du Premier Livre du Clavier bien tempéré, dont l'enregistrement intégral le satisfait plus que celui du Deuxième Livre) illustre à merveille sa pensée de l'interprétation, qui ne consiste pas à "verser sa dégoûtante individualité dans la musique". Ainsi, l'interprète "n'apporte rien qui ne soit déjà dans l'œuvre. S'il a du talent, il laisse entrevoir la vérité de l'œuvre qui seule est géniale et se reflète en lui. Il ne doit pas dominer la musique, mais se dissoudre en elle." (Écrits, conversations, p. 185). "On doit, dit encore Richter, retrouver intacte la pensée, le cœur, la vérité nue de l'auteur qui crée l'œuvre. Il faut la méditer, la sentir et mettre sa technique au service de son ami disparu…"
En 1786, Mozart entendit à Leipzig le Motet BWV 225 et fut, semble-t-il, à nouveau si stupéfait, qu'il demanda à lire l'ensemble des motets de la bibliothèque. Il écrivit alors : "Pour la première fois de ma vie, j'apprends quelque chose !"
Les musiciens amoureux du répertoire romantique, remarque Reich, sont ceux qui jouent le moins bien ma musique. Par contre, si je demande à un musicien "baroque" la même chose, il y parviendra quasi-instantanément.
TOUT VERDI par Betrand Dermoncourt et Jérémie Rousseau
2013, Année Verdi. La collection « Bouquins » propose un ouvrage inédit et unique en son genre, faisant le tour complet de l'homme et de son oeuvre à l'occas...